La représentation nationale a validé le budget du ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural, arrêté à 152.044.525.199 F Cfa. Si certains parlementaires se réjouissent des efforts consentis par le gouvernement pour la modernisation du secteur de l’agriculture ainsi que la qualité des semences distribuées, d’autres par contre ont dénoncé l’octroi à de gros producteurs d’intrants et de matériels agricoles destinés aux paysans indigents, entre autres. Tirant à boulets rouges sur le système de distribution des intrants et matériels agricoles, Moustapha Cissé Lo a fait savoir au ministre de l’Agriculture que si les dispositions pour réguler ce secteur ne sont pas prises, il n’hésiterait pas à déballer tout ce qu’il sait.
Après sa réconciliation avec Djibril War, Moustapha Cissé Lo s’est encore frotté à ses collègues de parti. Le 2e vice-président de l’Assemblée nationale s’en est violemment pris au ministre de l'Agriculture, hier, lors de son passage à l’hémicycle. «L'Apr c’est moi, j’étais là quand personne ne croyait encore à Macky Sall. Alors, qu’on arrête de me traiter de fou», fulmine Cissé Lo. D’après le président du Parlement de la Cedeao, il est mieux informé que quiconque, Macky Sall y compris, des tenants et aboutissants de ce secteur. «On doit me demander mon avis. J’évolue dans ce domaine depuis une trentaine d’années. Mais des jeunes dépourvus d’expérience veulent m’effacer, parce que j’ose dénoncer ce qui ne va pas», déclare Cissé Lo, selon qui le mode de distribution de la semence est tout simplement scandaleux. «Comment pouvez-vous attribuer de la semence aux soi-disant producteurs qui ne savent rien de l’agriculture ? Ils revendent directement ce que vous leur donnez», dit-il.
Cissé Lo : «que l’on ne me pousse pas au déballage.. Pourquoi confier les semences à des bandits qui se tapent des putes au Café de Rome ?»
Cissé Lo se veut clair. Il n’est pas question d’accepter de se faire insulter par des personnes qui ne valent rien, alors qu’il a dépensé 37 millions rien que pour les législatives et 300 millions pour la réélection de Macky Sall. «Que l’on arrête avant que je ne commence mes déballages, parce si on m’y pousse, croyez-moi, ce sera désastreux. Des bandits passent tout leur temps à se taper des putes au Café de Rome et vous leur confiez nos semences», lâche Cissé Lo.
Une intervention qui a coûté cher à Moustapha Cissé Lo. En effet, il s’est mis à dos ses collègues de la majorité qui ne l’ont pas du tout raté.
Sidy Traoré : «ne vous laissez pas distraire par des futilités, s’il a un problème, qu’il en parle au Président Sall»
Sidy Traoré a ouvert le bal en faisant savoir à Cissé Lo que l’hémicycle n’est pas fait pour régler les problèmes politiques. «Vous êtes un excellent ministre, si quelqu’un a des problèmes, il n’a qu’à en parler au Président Macky Sall», lance-t-il avant d’ajouter : «vous avez une équipe compétente ne vous laissez pas distraire par ces futilités. Les semences ont été distribuées à qui de droit. Soyez tranquille, ceux qui gueulent sont juste frustrés par la bonne gestion du secteur agricole, parce qu’ils n’y trouvent pas leur compte», a fulminé M. Traoré. A sa suite, Lika Ba invite Moussa Baldé à ne pas répondre aux attaques de ceux qui ne gèrent que leur intérêts. «Certaines positions se comprennent. Au temps de Wade, c’est avec des deals qu’ils s’enrichissaient alors qu’avec la gouvernance de Macky Sall, les choses sont contrôlées et données aux ayants droit», clarifie M. Ba.
Yaya Sow, quant à lui, estime que le vrai débat réside dans la diminution du budget de ce secteur. A l'en croire, les députés gagneraient à parler des vrais problèmes de la population, au lieu de transformer l’Assemblée nationale en borne-fontaine. «Que personne ne pense pouvoir soutirer quoi que ce soit au ministre de l’Agriculture en proférant des menaces. C’est peine perdue», a affirmé Yaya Sow.
Awa Niang : «on ne peut pas s’attaquer au Président Sall à chaque fois et se dire pilier du parti»
Pour Awa Niang, quand on veut faire son propre business dans le secteur agricole, on ne doit pas attendre l’aide du Président Macky Sall , surtout si l’on se réclame fondateur du parti. A en croire cette élue de Pikine, tous les députés doivent laisser de côté leurs intérêts crypto personnels. «On ne peut pas s’attaquer au Président Sall à chaque fois que cela nous chante parce qu’on fait partie des soi-disant piliers de l'Apr. Quand on défend le Président Sall, on n’attaque pas ses ministres», dit-elle.
Boubacar Biaye : «l’Apr nous appartient à tous, il faut savoir raison garder»
Très remonté contre Moustapha Cissé Lo, Boubacar Biaye, à l’instar de ses collègues, a fustigé l’attitude de ce dernier. «En quoi les 300 millions investis dans la campagne présidentielle sont-ils plus importants que mes 11 mois de salaire bloqués au temps par le Pds ?», s’interroge-t-il avant de poursuivre : «l'Apr nous appartient à tous, il faut savoir raison garder, surtout quand ces sacrifices ne sont pas restés vains. Nous avons tous perdu quelque chose pour mettre sur pied le parti. Lui au moins on a fait de lui un vice-président à l’Assemblée et le président du Parlement de la Cedeao», balance M. Biaye.
Awa Guèye : «il faut encadrer l’entrée des Chinois dans le marché de l’arachide pour sécuriser nos semences»
Awa Guèye, quant à elle, a tenu à attirer l’attention sur l’entrée des Chinois dans le marché de l’arachide. Ce qui l’inquiète, c’est la reconstitution des semences. «L’entrée des Chinois doit être encadrée. Il faut donner le temps aux compatriotes sénégalais d’acheter l’arachide afin de sécuriser les semences, avant d’ouvrir le marché aux Chinois. Il y va de la réussite de la Sonacos aussi», souligne Awa Guèye qui a aussi rassuré le ministre du soutien effectif de la représentation nationale.
Pour Malick Fall, il faut être courageux pour pouvoir gérer le secteur de l’agriculture. Parce que les politiciens et les chefs religieux se disputent des retombées au détriment des pauvres agriculteurs. A côté de cela, il y a aussi les Chinois qui plombent réellement la croissance de ce secteur agricole. Il faut soutenir davantage la Sonacos pour éviter sa faillite.
Fatma Diop : «Cissé Lo a raison ; à Mbacké, ils revendent les semences»
Même s’ils ne partagent pas le même camp, Fatma Diop a été l’un des rares députés à témoigner son soutien à Cissé Lo. «Nous partageons la même localité et je peux vous assurer qu’il a parfaitement raison. Vos intermédiaires sont de vrais dealers. Le mode de distribution des semences est un vrai désastre avec des lobbys de tout bord», souligne la députée libérale, qui affirme que même les chefs religieux se font raquetter.
Déthié Fall : «vous leurrez les Sénégalais en avançant de faux chiffres»
Le lieutenant de Idrissa Seck s’est attaqué aux statistiques pour dire au ministre de l'Agriculture qu’il est complètement à côté de la plaque. «Avec ces chiffres vérifiables, on peut mesurer l’échec du gouvernement. Vos chiffres sont faux et vous savez que nous savons que c’est faux», déclare Déthié Fall. Pour lui, les importations cachent mal le jeu du gouvernement : «le Sénégal reste encore le premier pays importateur dans l’Afrique subsaharienne», argue-t-il. Faisant l’historique de la culture de riz par rapport aux superficies disponibles, le numéro 2 de Rewmi enfonce le ministre de l'Agriculture. Déthié Fall interpelle par la même occasion le ministre sur l’acquisition par un Gambien d’un tracteur subventionné par l’État.
Toussaint Manga : «tout a augmenté au Sénégal, alors pourquoi pas le prix de l’arachide»
Le jeune député libéral estime que Moussa Baldé est compétent, mais l’agriculture sénégalaise a un problème de vision politique. S’inquiétant pour la place de la Casamance dans le domaine de la riziculture, Toussaint dira qu’on a l’impression que tout se passe au Walo alors que la Casamance a des terres cultivables en quantité. «Le problème est tellement profond que nos parents cultivateurs continuent d’utiliser les vieux outils. Comment pourrions espérer atteindre l’autosuffisance alimentaire sans la mécanisation de l’agriculture», défend le député libéral qui pense qu’il est temps de corriger cette disparité entre le Walo et la Casamance. Toussaint Manga propose la maîtrise de l’eau pour permettre aux cultivateurs de pouvoir travailler durant toute l’année. A en croire ce dernier, les programmes de distribution des semences ne concernent guère sa région natale.
Ndèye Khady D. FALL
Après sa réconciliation avec Djibril War, Moustapha Cissé Lo s’est encore frotté à ses collègues de parti. Le 2e vice-président de l’Assemblée nationale s’en est violemment pris au ministre de l'Agriculture, hier, lors de son passage à l’hémicycle. «L'Apr c’est moi, j’étais là quand personne ne croyait encore à Macky Sall. Alors, qu’on arrête de me traiter de fou», fulmine Cissé Lo. D’après le président du Parlement de la Cedeao, il est mieux informé que quiconque, Macky Sall y compris, des tenants et aboutissants de ce secteur. «On doit me demander mon avis. J’évolue dans ce domaine depuis une trentaine d’années. Mais des jeunes dépourvus d’expérience veulent m’effacer, parce que j’ose dénoncer ce qui ne va pas», déclare Cissé Lo, selon qui le mode de distribution de la semence est tout simplement scandaleux. «Comment pouvez-vous attribuer de la semence aux soi-disant producteurs qui ne savent rien de l’agriculture ? Ils revendent directement ce que vous leur donnez», dit-il.
Cissé Lo : «que l’on ne me pousse pas au déballage.. Pourquoi confier les semences à des bandits qui se tapent des putes au Café de Rome ?»
Cissé Lo se veut clair. Il n’est pas question d’accepter de se faire insulter par des personnes qui ne valent rien, alors qu’il a dépensé 37 millions rien que pour les législatives et 300 millions pour la réélection de Macky Sall. «Que l’on arrête avant que je ne commence mes déballages, parce si on m’y pousse, croyez-moi, ce sera désastreux. Des bandits passent tout leur temps à se taper des putes au Café de Rome et vous leur confiez nos semences», lâche Cissé Lo.
Une intervention qui a coûté cher à Moustapha Cissé Lo. En effet, il s’est mis à dos ses collègues de la majorité qui ne l’ont pas du tout raté.
Sidy Traoré : «ne vous laissez pas distraire par des futilités, s’il a un problème, qu’il en parle au Président Sall»
Sidy Traoré a ouvert le bal en faisant savoir à Cissé Lo que l’hémicycle n’est pas fait pour régler les problèmes politiques. «Vous êtes un excellent ministre, si quelqu’un a des problèmes, il n’a qu’à en parler au Président Macky Sall», lance-t-il avant d’ajouter : «vous avez une équipe compétente ne vous laissez pas distraire par ces futilités. Les semences ont été distribuées à qui de droit. Soyez tranquille, ceux qui gueulent sont juste frustrés par la bonne gestion du secteur agricole, parce qu’ils n’y trouvent pas leur compte», a fulminé M. Traoré. A sa suite, Lika Ba invite Moussa Baldé à ne pas répondre aux attaques de ceux qui ne gèrent que leur intérêts. «Certaines positions se comprennent. Au temps de Wade, c’est avec des deals qu’ils s’enrichissaient alors qu’avec la gouvernance de Macky Sall, les choses sont contrôlées et données aux ayants droit», clarifie M. Ba.
Yaya Sow, quant à lui, estime que le vrai débat réside dans la diminution du budget de ce secteur. A l'en croire, les députés gagneraient à parler des vrais problèmes de la population, au lieu de transformer l’Assemblée nationale en borne-fontaine. «Que personne ne pense pouvoir soutirer quoi que ce soit au ministre de l’Agriculture en proférant des menaces. C’est peine perdue», a affirmé Yaya Sow.
Awa Niang : «on ne peut pas s’attaquer au Président Sall à chaque fois et se dire pilier du parti»
Pour Awa Niang, quand on veut faire son propre business dans le secteur agricole, on ne doit pas attendre l’aide du Président Macky Sall , surtout si l’on se réclame fondateur du parti. A en croire cette élue de Pikine, tous les députés doivent laisser de côté leurs intérêts crypto personnels. «On ne peut pas s’attaquer au Président Sall à chaque fois que cela nous chante parce qu’on fait partie des soi-disant piliers de l'Apr. Quand on défend le Président Sall, on n’attaque pas ses ministres», dit-elle.
Boubacar Biaye : «l’Apr nous appartient à tous, il faut savoir raison garder»
Très remonté contre Moustapha Cissé Lo, Boubacar Biaye, à l’instar de ses collègues, a fustigé l’attitude de ce dernier. «En quoi les 300 millions investis dans la campagne présidentielle sont-ils plus importants que mes 11 mois de salaire bloqués au temps par le Pds ?», s’interroge-t-il avant de poursuivre : «l'Apr nous appartient à tous, il faut savoir raison garder, surtout quand ces sacrifices ne sont pas restés vains. Nous avons tous perdu quelque chose pour mettre sur pied le parti. Lui au moins on a fait de lui un vice-président à l’Assemblée et le président du Parlement de la Cedeao», balance M. Biaye.
Awa Guèye : «il faut encadrer l’entrée des Chinois dans le marché de l’arachide pour sécuriser nos semences»
Awa Guèye, quant à elle, a tenu à attirer l’attention sur l’entrée des Chinois dans le marché de l’arachide. Ce qui l’inquiète, c’est la reconstitution des semences. «L’entrée des Chinois doit être encadrée. Il faut donner le temps aux compatriotes sénégalais d’acheter l’arachide afin de sécuriser les semences, avant d’ouvrir le marché aux Chinois. Il y va de la réussite de la Sonacos aussi», souligne Awa Guèye qui a aussi rassuré le ministre du soutien effectif de la représentation nationale.
Pour Malick Fall, il faut être courageux pour pouvoir gérer le secteur de l’agriculture. Parce que les politiciens et les chefs religieux se disputent des retombées au détriment des pauvres agriculteurs. A côté de cela, il y a aussi les Chinois qui plombent réellement la croissance de ce secteur agricole. Il faut soutenir davantage la Sonacos pour éviter sa faillite.
Fatma Diop : «Cissé Lo a raison ; à Mbacké, ils revendent les semences»
Même s’ils ne partagent pas le même camp, Fatma Diop a été l’un des rares députés à témoigner son soutien à Cissé Lo. «Nous partageons la même localité et je peux vous assurer qu’il a parfaitement raison. Vos intermédiaires sont de vrais dealers. Le mode de distribution des semences est un vrai désastre avec des lobbys de tout bord», souligne la députée libérale, qui affirme que même les chefs religieux se font raquetter.
Déthié Fall : «vous leurrez les Sénégalais en avançant de faux chiffres»
Le lieutenant de Idrissa Seck s’est attaqué aux statistiques pour dire au ministre de l'Agriculture qu’il est complètement à côté de la plaque. «Avec ces chiffres vérifiables, on peut mesurer l’échec du gouvernement. Vos chiffres sont faux et vous savez que nous savons que c’est faux», déclare Déthié Fall. Pour lui, les importations cachent mal le jeu du gouvernement : «le Sénégal reste encore le premier pays importateur dans l’Afrique subsaharienne», argue-t-il. Faisant l’historique de la culture de riz par rapport aux superficies disponibles, le numéro 2 de Rewmi enfonce le ministre de l'Agriculture. Déthié Fall interpelle par la même occasion le ministre sur l’acquisition par un Gambien d’un tracteur subventionné par l’État.
Toussaint Manga : «tout a augmenté au Sénégal, alors pourquoi pas le prix de l’arachide»
Le jeune député libéral estime que Moussa Baldé est compétent, mais l’agriculture sénégalaise a un problème de vision politique. S’inquiétant pour la place de la Casamance dans le domaine de la riziculture, Toussaint dira qu’on a l’impression que tout se passe au Walo alors que la Casamance a des terres cultivables en quantité. «Le problème est tellement profond que nos parents cultivateurs continuent d’utiliser les vieux outils. Comment pourrions espérer atteindre l’autosuffisance alimentaire sans la mécanisation de l’agriculture», défend le député libéral qui pense qu’il est temps de corriger cette disparité entre le Walo et la Casamance. Toussaint Manga propose la maîtrise de l’eau pour permettre aux cultivateurs de pouvoir travailler durant toute l’année. A en croire ce dernier, les programmes de distribution des semences ne concernent guère sa région natale.
Ndèye Khady D. FALL
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