Même en se gardant de citer son nom, Me Malick Sall a porté la réplique à Guy Marius Sagna qui a fait, en début de semaine, une sortie fracassante sur la gestion des prisons, notamment celle du Cap Manuel. Pour le garde des Sceaux, c’est faire preuve de «mauvaise foi» que de dire que la gestion de nos prisons est «opaque». Surtout que, insiste-t-il, nous avons une administration pénitentiaire contrôlée comme du lait sur le feu et très efficace, comme en atteste la gestion du Covid dans les prisons où aucun prisonnier n’est touché.
Après sa liberté provisoire, l’activiste Guy Marius Sagna, en conférence de presse, a dénoncé la manière dont les détenus sont gérés à la prison du Cap Manuel, assimilant même la patronne à une «directrice de maison des esclaves». Mais, si l’on en croit Me Malick Sall, cette appréciation est fausse. «Je peux vous assurer que notre administration pénitentiaire est extrêmement très bien gérée. L’administration pénitentiaire est l’une des administrations les mieux contrôlées. Comme dans n’importe quelle administration, il se peut qu’il y ait quelque part quelque chose dont on peut parler. Mais parler de gestion opaque, honnêtement, pour moi, c’est de la mauvaise foi», a martelé le garde des Sceaux. Pour preuve de la bonne administration de nos prisons, le ministre de la Justice évoque la manière dont l’administration pénitentiaire a géré la Covid dans les prisons. «L’administration pénitentiaire a joué un rôle extraordinaire dans la pandémie. Dans nos prisons, je ne parle pas des endroits de transit, il n’y a pas eu de cas de Covid. Il y a eu des victimes partout au Sénégal, sauf dans nos prisons. Et cela prouve que nos prisons sont managées avec efficacité», explique-t-il.
Mieux, il balaie d’un revers de main toute idée d’une animosité des détenus envers l’administration pénitentiaire. «Un ministre de la Justice qui visite les prisons, qui rentre dans la salle la plus populaire de ces prisons, accompagné du Directeur général de l’Administration pénitentiaire, et qui se font applaudir, cela dénote qu’au moins, il n’y a aucune hostilité des détenus vis-à-vis de ces représentants de la justice», se réjouit-il.
Pour les lenteurs soulevées avec récurrence dans le traitement des dossiers, le ministre se contente de la fréquente boutade qui voudrait que la justice ne marche pas au même pas que les autres secteurs. «Le temps de la justice et le temps de la presse ne sont pas les mêmes, mais je peux vous assurer que ceux qui ont des dossiers pendants devant le tribunal savent… Les engagements que l’Etat avait pris à ce niveau-là sont respectés».
Mbaye THIANDOUM