Macky s'approche de Dakar. Et pour son retour, après deux semaines de campagne dans le Sénégal des profondeurs, il ne compte pas faire les choses en petit. Dans la bataille psychologique contre ses adversaires, il enchaîne les railleries. A Fatick, il est même allé jusqu’à montrer qu’il était plus frais, en suivant les jeunes dans une course à pied sur plusieurs kilomètres.
Macky n'a pas fini de surfer sur la conscience de ses adversaires, à travers les mobilisations et autres déclarations chocs. Hier, à Thiès, Macky Sall, porté en effet en triomphe par les populations qui l’ont suivi depuis qu’il a mis les pieds dans la commune, dit qu’il n’a jamais vu une mobilisation aussi réussie et aussi importante que celle qui lui a été réservée. «Ce que j’ai vu aujourd’hui, de mémoire d’homme politique, c’est du jamais vu. La population de Thiès a décidé de ne pas être en marge de ce qui se fait de mieux. C’est-à-dire le mouvement que nous avons initié. Nous, nous ne sommes pas de ceux qui brûlent ce pays». Et Macky Sall, subjugué par la marée humaine qu’il y avait à la place de France, de dire qu’il n’a plus de doute. «Bufi Yemoon sax neex, mais dufi yem», a laissé entendre Macky Sall, qui poursuit en indiquant qu’entre Thiès et lui, l’aventure ira jusqu’en 2024. «Ce qui vous reste, c’est de traduire cette belle mobilisation en acte le 24 février. Thiès a trop souffert par le passé. On dit souvent que c’est une ville de refus. Mais je pense que quand on a fini de refuser et qu’on ne sait plus où aller, le mieux, c’est de retourner d’où l’on vient afin de coller à son époque, de donner à son temps l’art qui lui convient. Thiès a choisi et aujourd’hui, Thiès est tombée», dit-il.
Pour ses projets, s’il est réélu, Macky Sall promet de redonner à Thiès son rôle de carrefour ferroviaire, de carrefour universitaire, de carrefour autoroutier, mais aussi de lui rendre sa vocation minière. «Je vous promets le développement, le bonheur, l’emploi des jeunes. Je vous promets l’avenir et le devenir», déclare, content, Macky Sall.
«Je me demande finalement s'il y a d'autres candidats. Parce que je suis le seul à oser remplir les stades»
A Tivaouane, où il s’était rendu quelques heures auparavant, c’était également la même liesse populaire. C’est à l’entrée de Tivaouane en effet que les populations l’ont accueilli, avant d’improviser une caravane qui va traverser toute la ville, avant de finir sa course au stade municipal de la commune. «Je me demande finalement s'il y a d'autres candidats. Parce que je suis le seul à oser remplir les stades. Je ne parle pas du stade Léopold Sédar où je serai vendredi pour clôturer la campagne avec un meeting national, mais les autres stades, il n'y a que moi», dit-il.
«Le slogan ‘’na dem’’ est révolu. Il n'est plus à la mode depuis 2012. Ce n'est pas d’ailleurs ce qui me fera partir»
La transition est toute trouvée pour se moquer de ses concurrents, comme l’ancien maire de Thiès. «Un pays, on ne le gère pas en pensant que c’est un jeu. On ne le gère pas en faisant dans les approximations. La campagne est en train de tirer à sa fin et je me demande finalement si je suis le seul candidat en lice. Il faut que l’on sache ce que pèse chacun avant d’aller aux urnes. Je ne suis pas comme les autres. Caravanes sur caravanes et se mettre sur sa voiture pour parler aux Sénégalais, en disant ‘’na dem’’. Ça c'est révolu. Ce n'est pas d’ailleurs ce qui me fera partir. En plus, ce slogan c'est démodé. ‘’Na dem’’, Ce slogan n'est plus à la mode depuis 2012», se moque-t-il.
Macky Sall descend de sa voiture et fait une course à pied avec les militants
A Fatick, où il a bouclé avant-hier la série de meetings dans le Centre du pays, c’est un Macky Sall, jusque-là inconnu du public, qui s’est présenté à eux, samedi passé. En effet, devant la liesse populaire qui l’a accueilli de l’entrée jusqu’à la ville, il n’a pas su résister à l’envie de descendre de sa voiture. Malgré la foule nombreuse et le danger qu’il y avait en ce moment précis ( Ndlr : une véritable marée humaine que ses gardes du corps ne pouvaient contenir), il est descendu de voiture pour courir à pied avec les jeunes. Ce geste, il l’explique, dit-il, par le fait qu’il ne peut rien refuser à la population de Fatick, qui l’a accueilli et qui a accueilli ses parents, au point de faire de lui d’abord leur maire et ensuite un président de la République. «Vous m’avez vraiment montré que je suis vraiment chez moi. Grâce à la mobilisation de la jeunesse, je n’ai pu résister au plaisir de descendre de ma voiture et de faire la course à pied avec vous. Cet accueil chaleureux me comble de bonheur et d’émotion», a dit Macky Sall, qui rappelle que ce n’est pas la première fois que Fatick lui déroule le tapis rouge.
«Pas d’’’assaka’’ à Fatick, Dieu nous le pardonnera»
A ses dires, Fatick a toujours été de son côté, même dans les moments les plus difficiles et c’est parce qu’il fallait un esprit d’ouverture, de générosité et d’hospitalité qu’ils l’ont élu maire. Aussi, parce qu’il fallait également de la dignité, il fallait de la fierté au sens du refus et un esprit de courage pour le réinstaller dans ses fonctions de maire en 2009, alors qu’il était devenu l’enfant banni de son propre camp. «Peuple du Sine, votre fils devenu président de la République ne vous a jamais oubliés et ne vous oubliera jamais. Fatick, vous avez déjà gagné. Le 24 février, j’avais l’habitude de dire aux gens de laisser quelque chose à nos adversaires. Mais ici, rien ne va leur être laissé. Parce qu’indépendamment de tout, nous sommes des Sine-Sine. Des ‘’Ceddo’’. Donc, il n’y a rien à leur laisser et Dieu nous le pardonnera. Pas d’’’assaka’’ à Fatick, Dieu nous le pardonnera. En conséquence, je vous invite à faire 95%, donnez-leur les 5% qui restent. Vous avez démontré que c’est vous les maîtres de ces lieux. ‘’Fi ñooko moom’’».
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
