S’il y a quelqu’un qui n’est pas content de la décision du Conseil constitutionnel, c’est bien l’ancien président du groupe parlementaire (2012-2017) de Benno bokkYakaar. En effet, pour Moustapha Diakhaté, les sept sages ont enfreint la loi en remettant la coalition Yewwi Askan WI dans le jeu démocratique.
«Au Sénégal, le ridicule ne tue pas au Conseil constitutionnel. Le Juge constitutionnel outrepasse ses prérogatives et immole la Loi électorale. Il n’y a aucun fondement légal pour rejeter la décision de la Dge portant invalidation de la liste non paritaire de la coalition Yewwi Askan Wi», note-t-il d’emblée.Pour lui, les politiciens peuvent, à partir de cette décision, utiliser en leur faveur des fautes qu’ils ont commises. En effet, explique-t-il, les erreurs faites viennent des mandataires et personne d’autre. «Avec une si illégale décision, le Conseil constitutionnel autorise désormais les politiciens sénégalais à se prévaloir de leurs propres turpitudes. En vertu du code électoral et de la Loi sur la parité, le non-respect de la parité est une cause absolue d’irrecevabilité d’une liste sans appel. L’absence de parité résulte de l’incompétence des mandataires des coalitions et non d’un quelconque manquement de la Direction générale des Elections. Parler de vide juridique est une supercherie», soutient-il.
Avant de poursuivre : «la Loi électorale ne prévoit ni démission ni désistement encore moins de remplacement, à l’exception des cas d’inéligibilité ou de décès.Manifestement, le Conseil constitutionnel a cédé à la terreur et aux menaces.»
D’après Moustapha Diakhaté, le président de la République doit dissoudre le Conseil constitutionnel. En outre, il soutient que la Dge doit classer sans suite la décision des sept sages.«La Dge, forte des dispositions pertinentes du Code électoral et de la Loi sur la parité, doit classer sans suite l’illégale décision du Conseil constitutionnel sur la validation de la liste départementale de YewwiAskanWi.En vertu des pouvoirs dont il dispose et garant du bon fonctionnement des institutions, le président de la République doit prendre toute mesure utile y compris la dissolution du Conseil constitutionnel et la poursuite des auteurs de cette forfaiture.En tout état de cause, seules les listes qui sont en règle doivent participer aux élections législatives du 31 juillet 2022».
Khadidjatou DIAKHATE