Les deux agents de l'hôtel Radisson de Dakar qui sont incriminés dans l'affaire de la noyade de la fillette de 4 ans, R. Bâ, ont comparu hier lundi devant le juge des flagrants délits de Dakar. Ils ont finalement été condamnés chacun à 1 mois de prison ferme pour homicide involontaire.
L'affaire de la fillette de 4 ans, R. Bâ, morte par noyade dans la piscine de l'hôtel Radisson de Dakar, a été plaidée hier lundi devant le juge des flagrants délits. Les deux agents de l'hôtel chargés de la surveillance de la piscine et qui sont incriminés ont été jugés pour homicide involontaire. Il s'agit de Cheikh Diaw et Mohamed Cissé. En effet, ce drame est survenu le 17 septembre dernier. La gamine était venue à l'hôtel avec sa mère pour un brunch organisé sur les lieux. C'est dans ces circonstances qu'elle s’est noyée. Évacuée en urgence, la mineure R. Ba est malheureusement décédée à l'hôpital Fann, trois jours après les faits. Il est aussi relevé que la victime s'est noyée en même temps qu'un autre enfant âgé de 5 ans qui a fini en soins intensifs. Par ailleurs, l’enquête ouverte par les éléments du commissariat du Point E a abouti à l’arrestation des susnommés, à la suite d'une série d'auditions.
Devant la barre où ils ont comparu hier, Cheikh Diaw et Mohamed Cissé ont livré chacun sa version des faits. Marié et père de deux enfants, Cheikh Diaw a soutenu que le jour du drame, lui et son acolyte se trouvaient sur place. Selon ses déclarations, c'est son collègue Mohamed Cissé qui a constaté la noyade. "Dès qu'il m'a avisé, j'ai extrait l'enfant de l'eau. C'est dans la piscine réservée aux enfants qu'elle s'est noyée. Elle était en syncope, mais était vivante avant l'arrivée des secours. Elle est décédée trois jours après son évacuation à l'hôpital", a confié ce prévenu qui explique que leur travail consistait à assurer la sécurité des baigneurs.
L’un des prévenus a perdu son père lors de sa détention
Marié lui aussi et père de quatre enfants, son co-prévenu Mohamed Cissé a soutenu que l'enfant avait mangé avant d'aller se baigner dans la piscine. Le procureur, après la déposition des prévenus, a requis l'application de la loi pénale. Mais, pour la défense des intérêts de Mohamed Cissé, l'un de ses avocats a révélé qu'il y a un panneau qui indique la profondeur de la piscine. Sur ce, lorsque la victime avait dépassé la partie réservée aux adultes, précise le conseil, elle a été rappelée à l'ordre. "C'est lors de sa deuxième tentative qu'elle s'est noyée. Lors de sa détention, Mohamed a perdu son père. Il n'a pas pu assister aux funérailles", a indiqué le conseil qui a sollicité une application bienveillante de la loi pour lui.
Me Amadou Diallo, qui a plaidé le renvoi des fins de la poursuite pour Cheikh Diaw et Mohamed Cissé, a soutenu que les prévenus n'ont pas le sentiment d'avoir été négligents. "Ils l'ont sauvée, c'est pourquoi elle est décédée trois jours plus tard. Après avoir accompli leur devoir vis à vis de la victime, d'autres personnes sont intervenues dans la procédure. On ne peut pas sur la base de cet événement malheureux retenir la culpabilité des prévenus", a-t-il fait savoir.
Malheureusement, le tribunal a condamné les mis en cause à 1 mois de prison ferme et a réservé les intérêts de la partie civile qui n'est ni venue à la barre ni commis de conseil.
Fatou D. DIONE