Les complaintes d’industriels du gaz déplorant la dette énorme que leur doit l’Etat et qui est en train de plomber leurs activités a fait sortir l’Union nationale des distributeurs grossistes de gaz (Unagaz) de son silence. Le Secrétaire général et le chargé de la communication de l’association, qui nous ont rendu visite hier, ont étalé leurs craintes.
Les distributeurs grossistes de gaz butane sont inquiets. «Nous avons aujourd’hui des craintes. Car notre activité dépend de celle des producteurs (butaniers). Or ils sont actuellement confrontés à d’énormes difficultés du fait du non versement de la subvention de l’Etat devant couvrir leurs pertes commerciales. Et si ces entreprises qui importent à 90% le gaz (la Sar ne produisant que 10%), n’ont plus les moyens de se payer le produit, elles ne pourront pas fonctionner correctement. Cela va se traduire par une pénurie de gaz. Et ce sera catastrophique pour nous, comme pour les consommateurs», a expliqué M. Sèye, responsable de la communication de l’Unagaz. Ce dernier d’ajouter qu’aujourd’hui, ils sont «hantés par le syndrome des années 2006, 2007 et 2008, où il y avait des pénuries récurrentes de gaz». Dès lors, il urge pour lui que «l’Etat trouve une solution à cette situation, en payant les arriérés dus aux producteurs, pour éviter au secteur une crise». Et si l’Etat ne peut plus honorer ses engagements, les distributeurs plaident pour «l’application de la vérité des prix». Car, expliquent-ils, avec la vérité des prix, «le produit sera disponible et le consommateur pourra l’acheter à un prix acceptable». Or, en cas de pénurie, «non seulement le consommateur peinera à trouver du gaz, mais il le payera encore beaucoup plus cher s’il parvient à en trouver».
Plus de 5000 emplois directement menacés
En outre, ne cachant pas leurs craintes, les grossistes du gaz soulignent qu’une crise serait dramatique pour eux. «Nous serons obligés de fermer, avec des conséquences terribles. Nous avons pris des crédits dans les banques pour investir, notamment dans l’achat de véhicules, car il est interdit maintenant de distribuer le gaz par les charrettes à Dakar. Et si nos activités sont compromises, nous ne pourrons plus payer les banques, et nous n’aurons plus la possibilité d’avoir des crédits pour reprendre nos activités. De même, plus de 5000 emplois que nous avons créé seront directement menacés.
Mbaye THIANDOUM