Plusieurs écoles publiques du département de Dakar ont marché hier de la place de l’Obélisque au rond-point Rts. Avec à leurs côtés le mouvement Frapp/France Dégage et la députéeMarème Soda Ndiaye, ils ont demandé aux autorités d’ouvrir des négociations sérieuses avec les syndicats des enseignants afin de trouver des solutions.
Plus de deux mois que les cours sont perturbés dans le public. Une situation déplorable pour les élèves qui ont manifesté hier jeudi 24 février pour exiger la reprise des cours dans les plus brefs délais.
Pour Cheikh Tidiane Dia, président du gouvernement scolaire de L.P.A-13, la grève des syndicats d’enseignants a trop duré. Et cela est inadmissible. «Ils sont en grève depuis bientôt trois mois. Nous sommes fatigués de cette situation qui tire en longueur. Les professeurs ne viennent plus en classe. Je suis en classe de Terminale. Je dois préparer le baccalauréat dont la date est fixée au 27 juin. Il nous reste que 10 semaines alors que nous n’avons pas encore fait le tiers de nos programmes. Nous demandons aux professeurs de reprendre les cours, et que la date des examens fixé au 27 juin soit repoussée à une date ultérieure», interpelle le président du gouvernement scolaire de L.P.A-13.
Pour le représentant du gouvernement scolaire à Dakar, l’Etat doit négocier avec les enseignants. «Nous attendons du gouvernement une sortie de crise avec les enseignants et que ces derniers reprennent les classes. Nous demandons la réduction du programme. Nous demandons également que la date des examens soit repoussée».
Marème Soda Ndiaye, députée : «pour un pays où on vote un budget de 600 milliards FCfa, je pense que ce n’est pas normal»
«C’est vraiment une situation déplorable que nous sommes en train de vivre depuis des mois», déplore la parlementaire, Marème Soda Ndiaye qui était présente à la marche des élèves. Pour elle, le problème dans l’éducation ne date pas d’aujourd’hui. Un bon budget est prévu, mais malheureusement, la situation est toujours alarmante. «Depuis 61 ans, nous vivons cette situation de manque d’écoles, nous vivons dans des abris provisoires. Nous avons un gap de 330.000 pièces en tables bancs. Et pour un pays où on vote un budget de 600 milliards F Cfa, je pense que ce n’est pas normal», a-t-elle ajouté.
Elle appelle ainsi le gouvernement pour que des négociations soient organisées avec l’ensemble des parties prenantes pour qu’enfin des solutions structurelles soient prises pour sauver l’école.
Guy Marius Sagna : «la prochaine fois, nous allons marcher vers le palais de la République»
Guy Marius Sagna, lui,a demandé au gouvernement de prendre en compte la demande des élèves, la reprise immédiate des cours. «Nous sommes venus ici en tant que frères et parents soutenir les élèves. On dit souvent que quand on ferme une école, on ouvre une prison. Que le Président sache qu’il a ouvert durant ces trois mois des prisons. Qu’il n’oublie pas qu’il est un pur produit de l’école publique sénégalaise», laisse-t-il entendre.D’après le leader de Frapp/France Dégage, ils ne comptent pas s’arrêter pas. En effet, si les doléances des élèves ne sont pas prises en compte, ils organiseront une autre manifestation. Et cette fois-ci, devant le palais. «Aujourd’hui, nous avons respecté l’itinéraire de nous limiter devant la Rts. Mais la prochaine fois, nous allons marcher vers le palais de la République. Et nous demandons aux parents et aux élèves de se préparer pour la grande manifestation pour sauver l’année scolaire», renseigne l’activiste.
Khadidjatou DIAKHATE