Un atelier de partage entre les acteurs de la santé et les journalistes de la région de Sédhiou et Ziguinchor, a permis aux participants d’échanger sur la problématique de la santé oculaire. D’emblée, en guise d’introduction, tous les ophtalmologues présents lors de cet atelier ont déploré de manière unanime le manque d’appuis à ce secteur de la santé, qu’ils considèrent comme le parent pauvre des programmes de santé. Le médecin chef de la région médicale de Ziguinchor, qui est revenu sur le manque de moyens financiers dans la santé oculaire, a indiqué que «les secteurs comme le Vih sida, le paludisme, la santé maternelle et infantile, bénéficient de beaucoup de financements, car ils ont des bailleurs. Mais, la santé oculaire est considérée comme le parent pauvre de ces programmes, ne bénéficiant pas de véritables soutiens de la part des partenaires». Aussi, déplore-t-il : «au niveau de Ziguinchor, on a un seul partenaire qui nous appuie dans la lutte contre la cécité. Si l’on sait le poids de cette maladie sur l’économie du pays, il est important que l’Etat aide les acteurs, afin de mettre un terme à ce fléau qui est devenu très préoccupant».
Parlant de la disponibilité du dispositif, Maodo Malick Diop révèle que le personnel qualifié fait défaut. D’où l’urgence de doter certains centres d’ophtalmologues et de médecins pouvant prendre ces nombreux patients qui se ruent vers ces lieux pour bénéficier de soins de qualité. Faisant l’état des lieux, le médecin chef de la région médicale de dire que les chiffres font peur. A l’en croire, au Sénégal, il y a plus de 570.000 personnes qui ont des problèmes de vue, et 165.000 personnes sont devenues aveugles à cause de la négligence de cette maladie».
Les tradipraticiens indexés
Pour mieux faire face à cette maladie, les acteurs de la santé de la région invitent la population à rejoindre les centres de santé pour être auscultées en vue d’une prise en charge précoce de leur maladie. Ils ont par ailleurs déploré l’attitude de certains tradipraticiens qui ne font qu’aggraver la situation des malades. «Les tradipraticiens ne nous facilitent pas le travail. De par leur publicité mensongère, ils reçoivent beaucoup de patients. Mais, ces derniers finissent toujours par avoir des problèmes. Ils retournent à l’hôpital, et parfois il se trouve que la maladie s’est aggravée», constate Maodo Malick Diop, médecin chef de la région médicale de Ziguinchor.
Ahmet Coly