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Lundi 16 Juin
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MALEINE AMADOU NIANG, EXPERT FINANCIER ET DG DE L’ONG IBP : «La Lfr 2025 doit être l'opportunité pour l'Etat de corriger et de prendre en charge les priorités des Sénégalais»:




 
 
 
Dans un entretien accordé à «Les Echos», l’expert financier et Directeur général de l'Ong IBP est d’avis que dans une situation économique difficile pour le secteur privé, la fiscalité doit être utilisée comme moyen de baisser les charges des entreprises, de renforcer le pouvoir d'achat des ménages en vue de relancer l'économie. Ce qui lui fait dire que la Lfr 2025 doit être l'opportunité pour l'Etat de corriger et de prendre en charge les priorités des Sénégalais. Il s’est aussi prononcé sur le Pacte de stabilité social, les licenciements tous azimuts, entre autres thèmes.
 
 
 
 
 
Les Echos : Pouvez-vous faire la présentation de IBP et ses différents secteurs d’activités ?
 
 
 
Maleine Amadou Niang : IBP (International Budget Partnership) est une organisation non-gouvernementale internationale née à Washington Dc et qui a ouvert plusieurs bureaux un peu partout dans le monde. Je représente le bureau du Sénégal qui est le bureau d’Afrique francophone. IBP est une organisation spécialisée sur les finances publiques et la gestion des politiques publiques. Nous appuyons l’Etat dans la réforme des finances publiques, notamment sur les questions de passation de marchés, la réforme de la loi fiscale, la gestion de la dette publique, mais également le contrôle des finances publiques…
 
 
Selon vous qu’est-ce qui est à l’origine de la situation économique difficile ? Les révélations du rapport de la Cour des comptes ou une mauvaise orientation de nos ressources ?
 
 
 
Le Sénégal s’est donc retrouvé dans une situation où les informations présentées par la Cour des comptes ne sont pas bonnes. Cela a entraîné directement une perte de confiance dans les marchés ; ce qui entraîne le renchérissement du coût de l’emprunt d’une part, mais d'autre part, des programmes qui étaient attendus d'un montant de 1.8 milliard de dollars du Fonds monétaire international suspendus. Ce qui met le Sénégal dans une situation où les marges budgétaires sont très restreintes pour ne pas dire inexistantes. Et lorsqu'un Etat a des marges budgétaires restreintes, il ne peut pas répondre à ses besoins. Il est obligé de prioriser ses dépenses et cela se ressent dans l'économie notamment sur la commande publique, dans l'investissement, mais également dans les dépenses dans certains secteurs. Il faut également lier cette situation au sentiment des acteurs économiques. Les chefs d’entreprises ont dit la fois dernière que le secteur privé est tétanisé, il a peur. C'est à dire qu'il y a aussi un problème de confiance dans l'environnement économique qui fait qu’en dépit d'une situation financière difficile, les acteurs économiques ne sont pas enclins à investir leurs ressources dans l'économie. Cela veut dire que d'une part, oui il y a un effort de restructuration des finances publiques qui est en train d'être fait et qui est très important ; mais d'autre part, il va être important de relancer l'économie en créant les bases de confiance entre l'Etat, le secteur privé et les citoyens ».
 
 
 
Comment sortir le secteur privé de cette mauvaise passe et relancer les investissements et par ricochet l’économie ?
 
 
 Sur le plan économique, ce qui stimule l’investissement du secteur privé, c’est la commande publique. Le niveau de la dette intérieure reste important et les commandes qui vont au secteur privé national restent très faibles. Donc, il n’y a pas d’intérêt pour le secteur privé à investir. D’ailleurs, certains sont plus occupés à voir comment ils vont continuer à payer les salaires ou restructurer leurs entreprises, que de penser à investir dans une économie qui ne produit pas assez de demandes qui doivent être satisfaites par les entreprises du secteur privé. On n’investit pas pour investir. On investit pour augmenter ses capacités de production, à répondre à une demande existante. La situation économique difficile va avoir une incidence sur l'investissement privé. Mais aussi, le signal qu'on donne aux investisseurs privés permettra de contribuer à corriger cette situation économique difficile ou à l'empirer ; parce que lorsque vous avez des employeurs - dans une situation économique difficile - vous pouvez créer une demande dont le paiement sera différé, que le secteur privé sera invité à capter parce qu'ils auront une confiance dans vos capacités de payer et dans votre volonté de les accompagner. L'Etat peut avoir besoin de ressources dans un environnement de confiance, expliquer la situation économique au secteur privé travailler à un plan de solidarité économique, proposer des projets rentables au secteur privé pour lequel celui-ci acceptera d'investir et dont les retombées seront partagées (entre l'Etat et le secteur privé).
Pour relancer une économie, il faut qu'il y ait de l'intérêt, mais il faut également qu'il y ait de la solidarité. Et, pour qu'il y ait cette solidarité, l’Etat doit donner certains signaux. L'asphyxie fiscale dont sont victimes certains secteurs comme celui de la presse et le secteur économique en général, c’est quelque chose qui ne résulte pas d’une bonne analyse de la situation économique. Lorsque les agents économiques sont déjà financièrement dans des conditions difficiles, la fiscalité doit être utilisée comme moyen de baisser les charges des entreprises, comme moyen de renforcer le pouvoir d'achat des ménages, donc comme moyen de relancer l'économie. Maintenant en contrepartie, il faut engager le secteur privé qui a le capital à investir et à soutenir l'effort de développement et c’est pour cette raison que je parle d'une économie de confiance. La confiance et la solidarité doivent aller de pair dans l'exercice de relance pour permettre aux différents secteurs en souffrance de tirer leur épingle du jeu ».
 
 
 
A l’image du secteur privé, est-ce que les Ong sont aussi impactées par cette situation économique ?
 
 
 
Lorsqu’une économie est dans une situation difficile, tous les agents économiques le ressentent. Ce ne sont pas seulement les entreprises privées qui payent des salaires. Le secteur des Ong paye beaucoup de salaires, beaucoup de prestations ; c’est un secteur qui a beaucoup de partenariats notamment avec la presse. Donc, lorsque la situation économique affecte un secteur pareil, les parties prenantes qui sont en collaboration avec les Ong sont affectées. Il faut permettre, au même titre, qu’on le permet aux autres acteurs, à ces organisations qui payent des salaires sur la base de ressources essentiellement extérieures mobilisées, de pouvoir continuer à payer les salaires et à contribuer à l’activité économique. La situation est encore supportable parce que nous avons l’habitude de planifier, d’être résilients et d’optimiser l’utilisation de nos ressources ».
 
 
 
Le Premier ministre a annoncé une loi de finances rectificative pour orienter les ressources vers les priorités du plan de développement Sénégal 2050, est-ce une bonne option ?
 
 
 
Absolument ! La loi de finances rectificative 2025 doit être l'opportunité pour l'Etat de corriger et de prendre en charge les priorités des Sénégalais. Il faut, du point de vue des finances publiques, que cette Lfr 2025 consolide l'effort de lutte pour la transparence. Il faut que, sur des agrégats comme la dette publique, le déficit public, l’on comprenne davantage la trajectoire de consolidation qui est proposée par l’Etat. Il faut que sur des thématiques spécifiques comme les exonérations fiscales qui font près de 7% du Pib en termes de perte de recettes ; que les subventions qui font plus de 4% du Pib et qui profitent davantage aux ménages riches et avantagés qu’aux ménages pauvres, que l'Etat précise sa démarche de rationalisation.
 
 
 
 
 
Dans un contexte d’endettement, le Sénégal a levé 405 milliards sur le marché régional, comment expliquez-vous cette démarche ?
 
 
 
Le marché régional permet de maîtriser le risque lié au taux de change et le risque d’intérêt. Il permet de mobiliser des ressources en Cfa et d'avoir de l'argent disponible à des conditions plus intéressantes que sur les marchés financiers. La seule difficulté avec ces ressources, c'est que le marché de l'Uemoa n'est pas aussi profond parce qu’on ne peut pas mobiliser autant de ressources que sur d'autres marchés financiers. C’est une situation qui est exigée par les tensions financières que le Sénégal vit et qui a besoin en dépit de l’exercice d’amélioration et d’assainissement des finances publiques, d’avoir des ressources pour répondre aux dépenses prioritaires.
 
« L’emprunt ne doit être qu’une solution subsidiaire. Les ressources qui doivent permettre au Sénégal de se développer doivent être produites et tirées de l’activité économique »
 
La reddition des comptes et le suivi de l’exécution des dépenses publiques sont une priorité aujourd’hui au Sénégal parce qu'on a l'information sur l'emprunt, son montant et le moment de l'emprunt. Mais vous serez étonné de voir qu'il n'y aura pas un suivi du point de vue des médias et des organisations non gouvernementales, les organisations professionnelles sur l'utilisation de cette dette publique. L'enjeu pour vous, pour nous, pour l'ensemble des acteurs qui sont intéressés par la question de suivre l'utilisation de ces ressources, c'est la destination mais ce sont aussi les résultats qui sont produits par cette dette publique. C'est un chemin que l'Etat doit emprunter : renforcer le recours à l'épargne des agents économiques de l’Uemoa. Il faut d’ailleurs aller plus loin en permettant d’accéder aux ressources qui sont détenues par ceux qui ne sont pas enregistrées dans ces entreprises financières ; il faut aller à Cgf Bourses, etc. Celui qui est dans le secteur informel ou dans le Btp, ou encore celui qui a une entreprise agricole qui n’est pas formelle mais qui a des revenus importants dans son mobile money, devrait aussi être en mesure de souscrire à ces obligations de l’Etat et de permettre à son Etat, dans le cadre de la politique de financement d’une vision concertée acceptée avec des produits et des investissements précis et une rentabilité prévisible, on devrait être en mesure de mobiliser cette épargne. L’enjeu est tant dans l’emprunt que le suivi de l'emprunt. C’est une situation au point de vue des finances publiques qui est exigée par le réalisme dont doivent faire preuve les autorités publiques. Mais l’emprunt ne doit être qu’une solution subsidiaire. Les ressources qui doivent permettre au Sénégal de se développer doivent être produites et tirées de l’activité économique sénégalaise. Sinon, on vivra au-dessus de nos moyens et pour cela il faut une refonte totale de l’impôt au Sénégal.
 
 
 
Le président de la République a annoncé des réformes en ce sens pour impliquer tout le monde dans le paiement de l’impôt et mobiliser plus de ressources…
 
 
 
Il faut aller au bout de ces réformes pour une fiscalité économiquement acceptable et socialement juste. Les deux principes qui fondent l’impôt, c'est l'égalité, c'est également que chacun paye en fonction de ses capacités contributives en fonction de ses moyens. Il faut que l'assiette fiscale soit réadaptée en fonction de la réalité de l'économie avec la forte informalisation de l’économie,  avec le fort potentiel qui existe dans les impôts locaux. Ailleurs, les richesses sont conservées dans des actions et des obligations. Au Sénégal, on conserve nos richesses dans le foncier. Jusqu’à présent, ceux qui payent davantage l’impôt, ce sont les salariés, les entreprises à travers la Tva.
 
« Quelqu’un aura 5, 6, 7, 10 immeubles pour peu que ces immeubles ne soient pas identifiés, il sera largement plus riche que vous, mais payera largement moins d’impôts »
 
Pourtant, sur le foncier bâti et non bâti, quelqu’un aura 5, 6, 7, 10 immeubles pour peu que ces immeubles ne soient pas identifiés, il sera largement plus riche que vous mais payera largement moins d’impôts. L'économie digitale, les réseaux sociaux, l'agriculture, le secteur informel sont des niches d’impôts. Il faut donc que la nouvelle assiette fiscale soit adaptée en fonction de la réalité de l'économie pour permettre d'avoir plus de revenus. Il faut élargir l'assiette fiscale et avoir des taux plus acceptables donc, diminuer la pression fiscale sur ceux qui payent déjà les impôts et c'est ce qui permet d'avoir une fiscalité où tout le monde contribue. Ce qui permet d’avoir une économie financée sur ressources internes. Lorsque le citoyen paye l’impôt, il commence à s’intéresser à la manière dont l’argent public est utilisé. Et, c’est ce processus de maturation qui nous permettra d'aller vers une démocratie financière où l’essentiel du débat public porte sur la gestion des ressources publiques plutôt que sur les processus électoraux, les élections etc.
 
 
 
 
Moussa CISS
 
 
 
 
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