En perspective des élections locales et législatives, le chef de l’Etat a encore appelé «au calme» et à «la sérénité» lors de son adresse à la nation. En démocratie, dit-il, une élection ne doit pas être source de violence, mais un éloge à la paix et un hymne à la liberté. Macky Sall est également revenu sur ses réalisations et les programmes en cours. Non sans inviter les Sénégalais au respect des règles sanitaires et à la vaccination dans un contexte de montée des cas de contamination au Covid-19.
Conscient que 2022 est une année électorale, notamment avec les élections locales en janvier et législatives en juin, le président de la République a profité de son adresse à la Nation, ce 31 décembre, pour rappeler aux acteurs politiques qu’une élection ne doit pas être source de violence. «En démocratie, une élection ne doit pas être source de violence, mais un éloge à la paix et un hymne à la liberté. Une élection, c’est l’occasion pour les citoyens, seuls dépositaires de la légitimité populaire, de choisir ceux et celles qui assumeront pour un temps la charge des affaires publiques, en veillant sur le bien commun», précise d’emblée le chef de l’Etat. Poursuivant dans son élan d’apaisement, il ne manque pas d’ajouter : «nos convictions et nos choix peuvent être différents. Mais pour l’histoire et le destin qui nous unissent, nous sommes tenus de préserver la paix, la sécurité, l’unité et la stabilité de notre pays», plaide Macky Sall.
«Allons aux élections dans le calme et la sérénité»
A l’en croire, ces valeurs sont les fondements de la nation sénégalaise, le socle sur lequel, dit-il, repose notre vivre ensemble dans la fraternité et la cohésion sociale. «Alors, allons aux élections dans le calme et la sérénité, et continuons ensuite ce vivre ensemble qui fait la force et la cohésion de la nation sénégalaise», renchérit le Président Sall qui invite les acteurs politiques à s’inspirer des générations antérieures. «Souvenons-nous, surtout, que les générations antérieures nous ont laissé en héritage une nation qui nous rassemble sous son aile protectrice. Si nous voulons être dignes de nos anciens, notre responsabilité, ce qui fera notre mérite et notre honneur, c’est d’entretenir ce patrimoine commun et de l’offrir en viatique à nos enfants, afin que, de génération en génération, cette nation reste toujours debout, plus unie et plus forte», recommande le chef de l’Etat qui s’inscrit dans cette dynamique. A cet effet, il a décidé de consacrer toutes ses forces pour un Sénégal de paix, de stabilité et de prospérité.
Toute violence contre une femme est une blessure faite aux valeurs…
Ce discours de fin d’année a aussi été une occasion pour le chef de l’Etat de faire le bilan de ses réalisations et les différents projets à poursuivre. Dans cette dynamique, il a rappelé que les femmes et les jeunes restent au cœur de ses préoccupations pour davantage d’inclusion sociale par l’éducation, la formation professionnelle et technique, l’emploi et le soutien aux activités génératrices de revenus. «Nous poursuivons la mise en œuvre du Programme d’urgence-Xëyu ndaw ñi- doté de 450 milliards francs Cfa sur trois ans, en soutien à l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes. Dans ce cadre, 5000 enseignants ont été recrutés à titre exceptionnel, en plus des 3100 sortants des écoles de formation. Nous avons réceptionné 14 Centres de formation de proximité. A ce jour, la Der/Fj a directement financé plus de 130.000 bénéficiaires...», annonce le Président Sall, décidé, dit-il, à poursuivre les initiatives et programmes d’autonomisation et de protection des femmes, notamment par la lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles. «Parce que les femmes sont grands-mères, mères, épouses, sœurs, filles et nièces ; toute violence contre une femme est une blessure faite aux valeurs qui soutiennent l’harmonie de la famille et de la communauté. En améliorant la condition féminine, nous aidons à transformer positivement notre société», explique le chef de l’Etat.
Le virus est toujours là, le vaccin est le seul moyen de prévenir les cas graves
«Le virus est toujours là, et le nombre de cas positifs est en nette augmentation depuis quelques semaines. Une fois de plus, j’appelle au respect des règles sanitaires, au port du masque et à la vaccination ; surtout que le vaccin est disponible, avec plus de 5 millions de doses reçues à ce jour, et que c’est le seul moyen de prévenir les cas graves», rappelle le président de la République dans un contexte de montée en flèche des cas de contamination. Pour autant, face à cette crise sanitaire, il fait remarquer que notre système de santé reste résilient grâce, dit-il, au dévouement et à l’expertise de notre personnel de santé et aux investissements consentis dans ce secteur. Il en veut pour preuve l’élargissement de la carte sanitaire et le relèvement du plateau médical, avec la construction de 5 hôpitaux de dernière génération à Sédhiou, Kaffrine, Kédougou, Touba et Agnam. Mais aussi la mise aux normes de 9 services de réanimation et 12 Services d’accueil des urgences ; ainsi que l’acquisition de nouveaux équipements : scanners, IRM, appareils d’endoscopie etc. S’agissant des ressources humaines, le chef de l’Etat a rappelé le recrutement de 500 médecins et 1000 personnels paramédicaux, en plus de la contractualisation de 45 médecins, 400 infirmiers et autant de sages-femmes.
Les finances publiques restent performantes, les recettes budgétaires en hausse de 139 milliards
En outre, le chef de l’Etat révèle qu’en dépit de la conjoncture économique défavorable, nos finances publiques, dit-il, restent performantes. «Les recettes budgétaires de 2021 ont enregistré une hausse de 139 milliards, soit un accroissement de 5,0% par rapport à l’année 2020. Ce qui nous a permis de couvrir les dépenses de résilience liées au Covid-19, aux inondations, au Programme Xëyu ndaw ñi et aux subventions du secteur de l’électricité», relève Macky Sall qui précise que l’Etat continue de déployer d’importants efforts pour contenir la flambée des prix. Il en veut pour preuve le taux de la Tva ramené de 18 à 0% pour la farine et celui des droits de douane de 5 à 0%. La taxe d’ajustement a baissé de 5% pour l’huile et la suspension de la Tva reste maintenue pour le riz, etc. Cependant, face à ces chocs exogènes, le chef de l’Etat est revenu sur la nécessité de réaliser notre souveraineté alimentaire. A cet effet, l’Etat, soutient-il, a consenti un investissement de 60 milliards en matériels et intrants agricoles. «Afin de moderniser davantage le secteur agricole et booster ses chaines de valeur, nous porterons en 2022 les fermes Naataangé à 1044 unités, en plus de la finalisation du programme d’acquisition de 700 tracteurs, 50 moissonneuses-batteuses, 400 kits d’irrigation, 100 magasins de stockage et 20 chambres froides», annonce le Président Sall qui est aussi revenu sur les investissements consentis dans le secteur de l’élevage et de la pêche. Toutes choses qui lui font dire que «le gouvernement reste dans le temps de l’action et du travail qui façonnent le visage du Sénégal émergent, par la réalisation d’infrastructures de développement. Sur l’étendue du territoire national, notre pays est en plein chantier», fait-il remarquer.
400 bus attendus pour desservir 14 lignes
Au plan du transport, il a listé les réalisations consentis, avant de soutenir que pas moins de 30 chantiers sont actuellement en cours. Il a aussi annoncé le démarrage du programme spécial de désenclavement portant sur 2500 km de routes sur l’étendue du territoire national, pour une durée de trois ans. 60 entreprises sénégalaises, dit-il, seront mobilisées, plus de 300 sous-traitants, pour 50.000 emplois attendus. S’agissant du transport urbain et interurbain, en plus du rééquilibrage de la concession de l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd, Macky Sall annonce la modernisation cette année du réseau de transport en commun de la région de Dakar. «La première phase portera sur l’acquisition de 400 bus sobres en carbone, pour desservir 14 lignes», précise Macky Sall. Concernant l’accès universel à l’électricité, il souligne que notre pays est sur la bonne voie avec 1600 MW de capacités installées, l’extension du réseau de transport et de distribution sur les axes Kaolack-Tambacounda-Kédougou, Touba-Linguère, et la poursuite du programme de 115.000 lampadaires solaires. Des performances qui, à l’en croire, seront meilleures avec l’exploitation des ressources gazières et pétrolières à partir de 2023. Revenant sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, le Président révèle que cette législation inédite contribuera à sécuriser l’utilisation optimale des recettes tirées des hydrocarbures pour les besoins de développement économique et social des générations actuelles et ceux des générations futures. «Nous traduirons ainsi en obligation légale l’exigence morale de solidarité intergénérationnelle», tranche le Président Sall.
M. CISS