Après avoir pris connaissance du rôle joué par le consulat dans l’histoire de Ahmed nous avons essayéd'entrer en contact avec ceux qui y travaillent. L’un des agents qui a accepté de nous parler a voulu garder l'anonymat. Et selon lui, c’est un problème récurrent, depuis plus d’un an, les victimes se signalent dans différents quartiers, surtout au niveau de Yopougon. «Au mois d’avril dernier, nous avons été saisis pour un cas très complexe dans un des quartiers de Yopougon. Des centaines de jeunes Sénégalais étaient entassés dans des appartements. Et après investigations, il s’avère qu’ils ont tous été victimes de ces arnaques avec Qnet. Leur modus operandi est une chaîne de recrutement basée sur un mirage que l’on ne découvre qu’une fois sur place. Et ce sont des gens qui te connaissent qui te tendent le piège. Impossible pour ces nombreux jeunes de se douter qu’ils sont roulés dans la farine», renseigne notre interlocuteur.
Les arnaques de Qnet sont devenues un secret de polichinelle, selon notre contact. «La police est au courant. Ily a de gros bonnets derrière ce business ; donc on fait comme si de rien n’était. Le gouvernement a même sorti un communiqué pour mettre en garde les populations contre ce fléau», renseigne notre source.Selon elle, beaucoup de jeunes ont pu rentrer grâce à leur assistante, mais la plupart d’entre eux préfèrent rester en Côte d’Ivoire et tenter de gagner leur vie en véritables expatriés.
Beaucoup de jeunes sont rentrés au pays grâce aux collecte de dons des Dahira pour leur acheter un billet retour
Comme Ahmed, de nombreux jeunes ont pu rentrer au pays grâce au consulat. «Ici, les Sénégalais sont organisés au niveau des quartiers en communauté. Il y a des cas qui n’arrivent même pas jusqu’à nous. Ils sont le plus souvent traités par les Dahira qui font des quêtes pour organiser leur retour», a fait savoir notre interlocuteur,qui précise que le consulat ne joue que le rôle de facilitateur. A la question de savoir s’il leur arrive d’acheter des billets pour les jeunes qui souhaitent revenir au pays, notre contact nous explique que le consulat se contente juste de contacter la famille du concerné ou soumettre son cas aux Dahira qui vont mobiliser des fonds pour organiser le retour.
Nd. Kh. D.