Forces démocratiques du Sénégal (Fds), One Million March, Commission Orientations et Stratégies/M23 Cos/M23, Vision Citoyenne, Mouvement Reccu-Fal-Macky et Frapp/France Dégage devront faire dans le forcing pour manifester aujourd’hui à la place Soweto. Le préfet de Dakar, qui a décidé d’interdire leur manifestation, leur a opposé «l’arrêté Ousmane Ngom» et deux autres motifs. Mais, pour les membres du collectif, la manifestation aura bel et bien lieu, n’en déplaise au préfet de Dakar.
On se dirige directement vers la confrontation entre forces de l’ordre et manifestants, demain. En effet, alors que le préfet de Dakar a décidé d’interdire la manifestation prévue aujourd’hui au niveau de la place Soweto de Dakar, le collectif de mouvements composé des Forces démocratiques du Sénégal (Fds), de One Million March, de la Commission Orientations et Stratégies/M23 Cos/M23, de Vision Citoyenne, du Mouvement Reccu-Fal-Macky et de Frapp/France Dégage a décidé de maintenir sa manifestation. Un «forcing» que les membres du collectif expliquent par une leur volonté de dire non à une «énième interdiction anti-démocratique».
Le préfet de Dakar a été catégorique : il n’est pas question que le collectif manifeste devant l’Assemblée nationale aujourd’hui. L’autorité administrative motive sa décision d’abord par une «violation de l’arrêté n°007580/MINT/SP du 20 juillet 2011 du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique», ensuite par une «tentative de discrédit d’une institution publique»et l’existence de «menaces de troubles à l’ordre public».
Devant une telle «injustice», Babacar Diop, Guy Marius Sagna et Cie réitèrent leur appel à manifester devant l’Assemblée nationale, où les députés sont invités à se pencher sur le projet de loi visant à modifier la constitution aux fins de supprimer le poste de Premier ministre. Une suppression qui va, à coup sûr, chambouler l’architecture de notre État. Ce qui pousse les membres du collectif à affirmer que «le projet de révisions constitutionnelles de Macky Sall est dangereux,s’y opposer est un devoir».
Ainsi, estime-t-il qu’il est important de se poser les questions suivantes : «à part permettre au président de la République de se dédire sur la réduction de son premier mandat de 7 à 5 ans et de nous préparer à un 3e mandat inacceptable, à quoi a servi le référendum de 2016 pour le peuple sénégalais ? Si tant est que le Président veut accélérer la cadence de la gestion des affaires du peuple par le gouvernement, pourquoi la première mesure du président de la République n’est-elle pas de consacrer l’impossibilité du président de la République à être la personne morale d’un parti politique et donc à démissionner de la présidence de l’Apr et de Bby ?».
Pour le dépôt d’une motion de censure
Sans répondre, le collectif somme tous les députés à se rappeler qu’ils sont les députés du peuple et à refuser, par conséquent, le suicide parlementaire auquel le président de la République les invite. «Parmi ces députés, les députés de Rewmi, du Pds, de Pastef, de Aj/Pads, de Tekki, du Grand Parti, du Pur…sont invités à déposer demain une motion de censure», invite le collectif, qui termine en réitérant son appel aux Sénégalais «à venir exercer leur droit constitutionnel à manifester devant l’Assemblée nationale demain samedi 4 mai 2019 à partir de 09 heures et dans d’autres endroits du Sénégal et de la diaspora».
Sidy Djimby NDAO