Pour la réhabilitation de 51 km de voirie, l’entreprise contractuelle n’a exécuté que 10%, soit un peu moins de 5 km, alors qu’il a perçu 51% de son paiement. Des lenteurs dans l’exécution des travaux qui ont poussé le maire de Dakar à servir une mise en demeure à l’entreprise contractuelle.
Le projet de réhabilitation de la voirie urbaine faisait partie des points à l’ordre du jour qui ont été validés lors du premier conseil municipal de la ville de Dakar. Auparavant, le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias a, dans sa communication, déploré la lenteur avec laquelle l'entreprise exécute les travaux de réhabilitation. Sur les 51 km à réhabiliter, l’entreprise chargée des travaux, à son arrivée à la tête de la ville, n’avait exécuté que 10%, soit un peu moins de 5 km. Pourtant, révèle Barthélemy Dias, l’entreprise a déjà reçu un paiement de 51%. Dans les communes visitées de Dieuppeul-Derklé-Castors et de Sicap Liberté, il révèle que les travaux ont démarré mais avec une lenteur assez particulière. Face à cette situation, Barthélemy Dias informe avoir servi une mise en demeure à cette entreprise. A l’en croire, pour ce projet, la ville de Dakar sous le magistère de KhalifaSall avait contracté un prêt de 10 milliards auprès de la Boad. Et, l’avant-dernière tranche de 2,5 milliards a été lancée par l’équipe sortante. A cette époque, la commune de Mermoz Sacré-Cœur avait bénéficié de 600 mètres de ce programme de pavage. Ce qui est quasi insignifiant à ses yeux. C’est pourquoi il a décidé, à son arrivée à la mairie de Dakar, de suspendre les travaux pour réorganiser tout.
S’agissant de la ligne budgétaire restante de 1,9 milliard, le maire annonce qu’elle servira dans d’autres communes qui ont besoin de revêtement. Poursuivant, il révèle avoir trouvé une étude qui doit être réactualisée portant sur la réhabilitation et la construction de toute la voirie urbaine chiffrée à près de 20 milliards. «Nous allons discuter et voir la nécessité de contracter un second prêt Boad pour couvrir la ville de Dakar en termes de réhabilitation et de construction. Ce prêt, nous allons le concentrer dans des villes de Grand-Yoff, des Parcelles-Assainies, de Biscuiterie, de Grand-Dakar et de Fass-Colobane-Gueule Tapée.
Reprise du programme de pavage
Dans le cadre de la reprise du programme de pavage, Barthélemy Dias révèle que l’usine de pavage est la propriété exclusive de la ville de Dakar. Elle a été rachetée par la ville de Dakar à 4 milliards, dit-il, et la ville doit payer chaque année aux prestataires deux à 2,5 milliards pour la production de pavés pour le compte de la ville. Poursuivant, il informe que le contrat qui lie le prestataire à la ville de Dakar prendra fin dans 7 mois. Et, c’est au terme de ce délai que la ville va décider si elle va continuer de payer 2,5 milliards à un prestataire dans sa propre usine ou est-ce que la mairie va prendre sur elle le soin de faire tourner cette usine, de prendre le personnel en charge et de supporter toutes les charges de fonctionnement de l’usine. En effet, si la mairie décide de faire tourner l’usine, c’est 600 travailleurs en plus des 1700 qui seront pris en charge par la ville de Dakar. Et, le programme de pavage peut s'arrêter à tout moment. Quoi qu’il en soit, dans le cadre de la relance du programme de pavage, la ville de Dakar annonce le pavage des cimetières de Yoff et de Saint Lazare dans les 100 premiers jours de son mandat. A cet effet, il révèle que deux hectares sont concernés par ce pavage et ces cimetières vont accueillir d’ici 15 jours les pavés.
Des tricycles pour remplacer les charrettes à Dakar
Conformément à ses engagements de réduire les inégalités et de ramener l’humain au cœur des urgences, des politiques et des priorités de la ville de Dakar, il avait proposé que la journée du 12 mai soit une journée de solidarité et d’entraide. «A ce titre, nous avons souhaité distribuer à la population dakaroise un montant d’un milliard. Ce montant va concerner les bourses que nous allons distribuer à travers la Direction de l’éducation et de l’insertion (Dei) ; des financements par le biais du Fodem ; des permis de conduire ; des financements à travers un programme d’appui et de soutien aux familles en extrême pauvreté (Pasfep). Mais aussi du programme de débarrasser Dakar de ses charrettes. Nous avons décidé d’acquérir des tricycles avec une démarche encadrée par le représentant de l’Etat où ces charretiers seront identifiés et les charrettes récupérées et, dans le cadre d’une intercommunalité, seront remises à des communes en milieu rural et remplacées à Dakar par des tricycles. En plus des soutiens à des associations qui militent en faveur des personnes vulnérables et de handicap, aux personnes vivant avec une insuffisance rénale ; des bons pharmaceutiques, des bons Auchan, etc.
Bassin de rétention de Grand-Yoff
Il est aussi revenu sur l’étude consistant à fermer le bassin de rétention de Grand-Yoff. Ce bassin, dit-il, est assis sur une assiette foncière de 7 ha en plein milieu urbain. Le projet consiste à fermer de façon hermétique ce bassin et d’aménager des commerces et une promenade. Cependant, il préfère ériger un projet d’aquaculture et de pisciculture. A l’en croire, selon une étude de la Banque mondiale 83% du poisson qui sera consommé au Sénégal d’ici 2035, ne viendra pas des océans, mais de l’aquaculture et de la pisciculture. La faute à l’Etat d’avoir vendu les océans depuis longtemps et il sera difficile de remettre en cause ces accords de pêche. Mieux, il révèle que le projet d’aquaculture et de pisciculture est un potentiel incommensurable en termes de création d'emplois et de valeur ajoutée dans l’économie de la ville de Dakar.
Mettre en valeur le portefeuille foncier de la ville de Dakar
Le nouveau maire de Dakar a décidé de mettre en valeur le portefeuille foncier de la ville de Dakar. A cet effet, il compte, au terme du conseil municipal, introduire une demande d’audience auprès du chef de l’Etat pour lui exposer les problématiques que rencontre la ville de Dakar et lui faire part de certaines de ses propositions. «Le portefeuille foncier doit être mis en valeur car si ce n’est pas le cas, l’Etat peut exproprier la ville à tout moment pour cause d’utilité publique. C’est pourquoi, il a décidé de réactualiser le programme Dakar Business City (Dbc) initié par l’ancien maire Khalifa Sall. Ce projet, dit-il, sera érigé sur une assiette foncière de 7700 m2 qui se trouve derrière la bourse du travail. «Le projet est déjà ficelé pour 102 millions de dollars (64 milliards Cfa.) J’ai fait une visioconférence avec les partenaires techniques et financiers qui ont confirmé que le financement est mobilisé et bouclé», ajoute Barth. Toutefois, il déplore l’absence de volet Rse du projet. Néanmoins, il révèle que les partenaires ont été sensibles à son plaidoyer d’accompagner la ville pour la reprise des activités du centre de dialyse de Liberté 6, de doter la ville en infrastructures dont une salle des fêtes, une piscine municipale, etc. Dbc ajoute-t-il, va accueillir des hôtels en l’occurrence le groupe Ibis, des plateaux privés, un centre de conférence, entre autres.
Un domestique est mieux payé que certains travailleurs diplômés de la ville de Dakar
Poursuivant, le successeur de Soham El Wardini relève que le personnel de la ville de Dakar travaille dans des conditions extrêmement difficiles avec des salaires qui«ne peuvent pas honorer l’image de la ville de Dakar». Face à cette situation, ils sont obligés, dit-il, de respecter les textes en vigueur. A cet effet, le maire annonce une rencontre prochaine avec les syndicats pour échanger avec eux. «Ça fera partie des problématiques que nous allons exposer au président de la République lors de cette audience, pour voir comment améliorer les conditions des travailleurs de la ville de Dakar. Ce sont des salaires que je n’ose pas communiquer. Il y a du personnel domestique mieux payé que certaines personnes diplômées qui travaillent pour la ville de Dakar», se désole de constater le maire de Dakar qui invite à réfléchir sur des voies et moyens pour améliorer les conditions des travailleurs de la ville de Dakar.
M. CISS
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