
Le Syndicat des travailleurs de la justice accuse des juristes au ministère de la Fonction publique d'avoir falsifié volontairement le projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice, après que le gouvernement a examiné et adopté celui-ci en conseil des ministres du 25 juillet 2018. Dans l’attente depuis 5 ans, ces derniers ont déposé un préavis de grève et demandent des comptes au ministre de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public.
Le Syndicat des travailleurs de la justice ne digère pas ce qui se passe au ministère de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public. En effet, ces derniers ont déploré avec la dernière énergie le changement du projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice, après que le gouvernement a examiné et adopté celui-ci en conseil des ministres du 25 juillet 2018. «Ils ont altéré sciemment une délibération du gouvernement, entravant ainsi la volonté politique du président de la République de doter les travailleurs de la justice d’un bon plan de carrière. Devant cette altération rocambolesque, le ministre de la Fonction publique, préférant ne pas contrarier des prévaricateurs, affiche un manque d’autorité, de maîtrise et d’emprise sur son département, refusant d’harmoniser sa position à celle du ministre de la Justice qui essaie de corriger la falsification», lit-on dans le communiqué.
Appuyant les arguments du document qui nous est parvenu, Me Ahmet Touré, secrétaire général chargé des revendications dudit syndicat, rappelle que cela fait 5 ans que le syndicat a trouvé un accord avec le gouvernement. «Seulement nous avons vu des choses bizarres, car la teneur du projet de décret qui a été adopté après une délibération en conseil des ministres le 25 juillet 2019 a été changée. Un juriste qui est dans la fonction publique ne peut changer cela. C’est grave et c’est sanctionnable par la loi. Nous pouvons poursuivre la personne en justice», dit-il. Et d’ajouter : «mais cela importe peu pour nous. Il est vraiment temps que nous qui sommes des travailleurs dans la justice nous ayons un plan de carrière raison pour laquelle nous avons déposé ce préavis de grève le 19 octobre 2023 et, dans un mois, la loi nous permet de fragiliser le fonctionnement quotidien des maisons de justice».
Les syndicalistes de charger le ministre Gallo Ba. «La fuite de responsabilité du ministre de la Fonction publique ne laisse aux travailleurs de la justice que l’option d’exercer leur droit de grève pour faire cesser le préjudice moral et matériel qu’ils subissent depuis cinq ans. Le ministre de la Fonction publique sera l’unique responsable de la crise qui surviendra dans la justice à l’expiration du préavis de trente jours francs que le Sytjust a déposé le 19 octobre 2023», lit-on dans le communiqué. Ahmet Touré en rajoute une couche : «le ministre de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public, le ministre Gallo Ba a une démarche très bizarre et cela nous surprend et nous étonne vraiment. Car le président de la République a donné des instructions mais les techniciens de Gallo Ba l’ont changé sans nous informer. S’il ne peut pas régler nos problèmes, qu’il s’en lave les mains. Dans le droit, c’est de l’expérience et du vécu et les travailleurs de la justice sont mieux outillés pour changer ce projet de décret. Si le ministre ne peut pas régler nos problèmes, qu’il rende le tablier. Nous qui sommes là depuis 15 ou 20 ans, nous ne bénéficions pas des nouvelles mesures, contrairement à ceux qui viennent d’intégrer le secteur, c’est une injustice à corriger».
Samba THIAM