Absences d'infrastructures routières, sanitaires, énergétiques et scolaires, c'est aujourd'hui ce que dénoncent les ressortissants de Bakel. Pour ces derniers, qui se plaignent de la non-considération de leur localité, pour ne pas parler d’oubli, il est temps que l’État apporte des solutions à leurs doléances. Et ils ne comptent plus rester à la phase de négociation. Si leurs revendications ne sont pas prises au sérieux, les Bakélois comptent passer à la vitesse supérieure.
Bakel est dans l'oubli total. C’est le spectacle désolant décrit par les ressortissants même de ce département. Aussi, ils ont lancé un cri de cœur hier à l’hôtel Savana, pour demander aux autorités la prise en charge effective de leurs préoccupations. Preuve que les Bakélois ont 1000 fois raison de se faire entendre : les réalisations des pouvoirs publics, à Bakel, se comptent du bout des doigts, les dispensaires, les écoles, les bureaux de poste, le poste de gendarmerie sont construits par les populations et la liste est loin d’être exhaustive.
Outre, Bakary Diakité, président de la Convention des cadres du département de Bakel, de marteler qu’il est inimaginable qu'un département comme celui de Bakel manque de tout. «Tout ce qui a été fait dans notre localité a été fait par les fils du territoire, ce qui n'est plus acceptable pour nous», laisse-t-il entendre. Avant d’ajouter que ce qui est plus urgent, c'est la construction des routes. «Ce qui nous préoccupe aujourd'hui, ce sont les routes intramuros du département de Bakel. On a attendu trop longtemps. On a négocié, on a été diplomates», soutient-il.
Pour le représentant du collectif des chefs de village, Samba Diallo, face à une insuffisance de structures sanitaires, de centres de formation et d'opportunités de travail, les jeunes, pour s'en sortir, choisissent l’émigration. Et aujourd'hui, c'est eux qui investissent dans le département. Mais, malheureusement, malgré tous leurs efforts, il n’y a pas de répondant. «Les jeunes ont beaucoup fait pour le département. Quand quelqu'un vous aide sur ce que vous faites, ce que vous ne faites pas, pour le minimum qu'il vous demande, vous devez faire des efforts», renseigne-t-il.
«si on remarque, malgré toute la courtoisie, qu’il n'y a pas de répondant, les mesures seront prises»
Aujourd'hui, face au silence des autorités étatiques, les ressortissants de Bakel comptent passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre. «Nous ne souhaitons pas arriver à des extrémités. On ne veut pas passer aux menaces. Mais si on remarque, malgré toute la diplomatie, toute la courtoisie, qu’il n 'y a pas de répondant, dans ce cas, les mesures seront prises. Qui peut le plus, peut le moins», laisse entendre Samba Diallo. Un homme averti…
Khadidjatou DIAKHATE