SERMON DE Me AMADOU ALY KANE
«Monsieur le Président, le Prophète (PSL) a dit : le juge qui ira au paradis, c’est celui qui connait le droit et dit le droit»
Il n’y avait pas que le droit dans les plaidoiries des avocats de la défense. En effet, des avocats, à l’instar de Me Amadou Aly Kane, ont cru nécessaire de faire un rappel des enseignements du Prophète (PSL), faisant appel à la conviction religieuse des juges. Auparavant, Me Amadou Aly Kane a demandé au Tribunal de lui permettre de s’adresser à son client Khalifa Sall pour dire ceci : «Khaf permets-moi de te tutoyer. Tu as servi ton pays, tu as servi ta ville. En atteste la confiance que les Sénégalais ont manifestée en toi en t’élisant député même en étant en prison. Il n’y a pas de quoi avoir honte. Ce procès rappelle d’autres procès. Des saints hommes comme Jésus, Cheikh Ahmadou Bamba ont été injustement soumis aux rigueurs de la justice. Souviens-toi du philosophe Socrate, des hommes politiques qui ont été confrontés aux mêmes rigueurs. Le plus illustre est Nelson Mandela, qui a passé 27 ans dans le bagne de Rhodes Island avant d’en sortir, auréolé de gloire ; souviens-toi d’Alpha Condé, qui a été condamné à 5 ans de prison et qui, dix ans plus tard, a prêté serment devant le juge qui l’avait condamné. Il y aura une vie après cette épreuve. Sois assez fort pour supporter ton sort et nul doute qu’avec la patience et le courage, un jour, ta gloire va scintiller dans le firmament de ton pays». Cela étant dit, Me Kane s’adresse alors à Malick Lamotte et à ses assesseurs : «quant à vous Monsieur le Président et vos assesseurs, laissez-moi vous rappeler les propos de notre prophète Mouhamed (PSL) qui disait : il y a trois sortes de juges, le juge qui connait le droit et qui dit le droit, le juge qui connait le droit et qui ne dit pas le droit et le juge qui ne connait pas le droit et qui veut dire le droit. De ces trois juges un seul ira au paradis, c’est celui qui connait le droit et dit le droit. Allez au paradis !»
A.D
«Monsieur le Président, le Prophète (PSL) a dit : le juge qui ira au paradis, c’est celui qui connait le droit et dit le droit»
Il n’y avait pas que le droit dans les plaidoiries des avocats de la défense. En effet, des avocats, à l’instar de Me Amadou Aly Kane, ont cru nécessaire de faire un rappel des enseignements du Prophète (PSL), faisant appel à la conviction religieuse des juges. Auparavant, Me Amadou Aly Kane a demandé au Tribunal de lui permettre de s’adresser à son client Khalifa Sall pour dire ceci : «Khaf permets-moi de te tutoyer. Tu as servi ton pays, tu as servi ta ville. En atteste la confiance que les Sénégalais ont manifestée en toi en t’élisant député même en étant en prison. Il n’y a pas de quoi avoir honte. Ce procès rappelle d’autres procès. Des saints hommes comme Jésus, Cheikh Ahmadou Bamba ont été injustement soumis aux rigueurs de la justice. Souviens-toi du philosophe Socrate, des hommes politiques qui ont été confrontés aux mêmes rigueurs. Le plus illustre est Nelson Mandela, qui a passé 27 ans dans le bagne de Rhodes Island avant d’en sortir, auréolé de gloire ; souviens-toi d’Alpha Condé, qui a été condamné à 5 ans de prison et qui, dix ans plus tard, a prêté serment devant le juge qui l’avait condamné. Il y aura une vie après cette épreuve. Sois assez fort pour supporter ton sort et nul doute qu’avec la patience et le courage, un jour, ta gloire va scintiller dans le firmament de ton pays». Cela étant dit, Me Kane s’adresse alors à Malick Lamotte et à ses assesseurs : «quant à vous Monsieur le Président et vos assesseurs, laissez-moi vous rappeler les propos de notre prophète Mouhamed (PSL) qui disait : il y a trois sortes de juges, le juge qui connait le droit et qui dit le droit, le juge qui connait le droit et qui ne dit pas le droit et le juge qui ne connait pas le droit et qui veut dire le droit. De ces trois juges un seul ira au paradis, c’est celui qui connait le droit et dit le droit. Allez au paradis !»
A.D
ME YOUSSOUPHA CAMARA AU TRIBUNAL
«On est doté d’intelligence et on sait où le Tribunal veut aller, c’est la contrainte par corps. Khalifa Sall a gagné des élections en prison et s’il sort, il gagnera d’autres élections»
Débouter l’Etat du Sénégal de sa constitution de partie civile, relaxer purement et simplement Khalifa Sall, Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw, Amadou Moctar Diop et Mbaye Touré, sur les infractions qui leur sont reprochées, ce sont là les sollicitations de Mes Wagane Faye, Youssoupha Camara, Leity Ndiaye et Issa Diop à l’endroit du juge Malick Lamotte et de ses assesseurs, lors de leurs plaidoiries, hier. Pour Me Camara, qui est cependant sceptique et qui anticipe sur la suite des événements, le tribunal veut appliquer la contrainte par corps à l’égard de Khalifa Sall, mais cela n’empêchera pas le maire de Dakar de gagner d’autres combats politiques.
C’était hier, après Me Abdou Dialy Kane, au tour de Me Wagane Faye, avocat de Khalifa Sall, de prendre la parole pour ses plaidoiries. A l’entame de ses propos, l’avocat a soutenu que «Khalifa Sall a fait ce que tout le monde a fait avant lui». Me Faye dit ne pas comprendre le comportement du Procureur depuis le début de cette affaire. Selon lui, on est en train de torturer moralement Khalifa, alors qu’à côté, il y a des gens dont les dossiers dorment dans les tiroirs. Convaincu de l’innocence des prévenus, il a demandé la relaxe pure et simple pour tout le monde. Constitué pour assurer la défense de Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw et Mbaye Touré, Me Youssoupha Camara qualifie le procès de procès ordinaire. «Il est singulier parce qu’on a des parties civiles à qui on ne peut pas poser des questions, à savoir l’Etat du Sénégal», soutient l’avocat. Me Camara ajoute, par ailleurs : «le Sénégal n’est pas malade de ces hommes politiques, mais de sa culture». En ce qui concerne les justificatifs, Me Camara a déclaré que pour le programme d’instauration de panneaux solaires pour les mosquées, ils ont produit un document attestant une dépense de 219 millions de francs, mais l’autre partie s’est permis de les railler durant toute la procédure. Selon lui, ce qui intéresse les autres, c’est la tête de leurs clients.
«Si Khalifa Sall sort, il remportera d’autres élections»
Prenant l’exemple des dossiers d’Aïda Ndiongue et de Karim Wade, Me Camara constate qu’ils ont été plaidés par les mêmes parties civiles. «Même pour ces dossiers qui ont drainé des milliards, le peuple sénégalais ne pourra jamais voir tous les sous récupérés dans ces affaires», souligne encore la robe noire. Pour cette affaire Khalifa Sall, continue-t-il, on ne leur a sorti aucun sou, ni prouvé que le maire et les autres ont détourné de l’argent. S’indignant du comportement du Parquet, Me Camara a déclaré que c’est malhonnête de demander la relaxe des percepteurs et de demander la condamnation pour les autres. Mais, pour lui, il s’agit d’un «dégât collatéral», car celui qu’on veut atteindre, c’est Khalifa Sall. Poursuivant sa plaidoirie, Me Youssoupha Camara dira : «Khalifa Sall a gagné des élections en étant en prison et s’il sort, il en remportera d’autres».
Me Camara de pester encore : «il est clair et constant qu’on a monté un procès de toutes pièces. On est doté d’intelligence et on sait où le tribunal veut aller, c’est à dire la contrainte par corps». A la suite de ces observations, l’avocat a demandé au Tribunal de déclarer irrecevable la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal et de relaxer Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw et Mbaye Touré en considérant qu’il ne peut y avoir de faux. Et en cas de requalification, il a sollicité de les relaxer sur la complicité d’escroquerie portant sur les deniers publics, vu qu’ils n’ont pas apporté aide et assistance.
Le juge Malick Lamotte s’insurge
Ses observations n’ont pas laissé indifférent le juge Malick Lamotte, qui n’a pas manqué de lui faire la remarque. «Vous taxez vos confrères d’être malhonnêtes et je pense que c’est trop dans un procès. Vous avez des obligations en tant qu’avocat. Vous parlez de singularité dans ce procès, mais ce que je trouve singulier, c’est l’écart de violence dont vous avez fait montre. C’est trop dépassant de dire cela et de dire au tribunal que vous êtes aveuglé par la passion du procès. Je pense que c’est la langue qui a fourchu», s’est indigné Lamotte.
La prison pour les adversaires politiques, de Senghor à Macky Sall
Le vent de la colère étant passé pour laisser place au calme, Me Papa Leyti Ndiaye a pris la parole, pour assurer la défense de Mbaye Touré. «Le vrai maître des poursuites, c’est Dieu», a commencé l’avocat. La robe noire de dire que lorsque les prévenus ont été entendus, le 7 mars 2017, le juge d’instruction a décidé que 2 des 7 soient placés sous contrôle judiciaire. Et ceci prouvait déjà à l’instruction qu’il y a parti-pris entre les receveurs-percepteurs, Khalifa Sall et les autres, selon lui. A l’en croire toujours, il y a quelque chose qui ressemble à du parti-pris en ce qui concerne les receveurs-percepteurs, et qui donne du grain à moudre à ceux qui disent que ce procès est politique. «Le verdict ne sera pas politique», avait conclu Me Ndiaye. Pour sa part, l’un des avocats du maire Khalifa Sall, Me Issa Diop, a plaidé non coupable dès l’entame de sa plaidoirie. L’avocat de souligner qu’«on ne peut pas plaider ce dossier sans parler de politique, sans faire de digression, s’il implique un homme politique».
Pour lui, au Sénégal, on règle les problèmes en usant de la justice. Il a ainsi pris l’exemple de l’ancien Président Leopold Sédar Senghor, qui a mis en prison Mamadou Dia ; Abdou Diouf, qui a envoyé en prison Abdoulaye Wade et ce dernier, qui en a fait autant avec son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Aujourd’hui, selon lui, Macky Sall veut en faire autant avec le maire de Dakar Khalifa Sall, parce qu’il craint que ce dernier veuille prendre sa place.
Fatou D. DIONE (Stagiaire)
«On est doté d’intelligence et on sait où le Tribunal veut aller, c’est la contrainte par corps. Khalifa Sall a gagné des élections en prison et s’il sort, il gagnera d’autres élections»
Débouter l’Etat du Sénégal de sa constitution de partie civile, relaxer purement et simplement Khalifa Sall, Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw, Amadou Moctar Diop et Mbaye Touré, sur les infractions qui leur sont reprochées, ce sont là les sollicitations de Mes Wagane Faye, Youssoupha Camara, Leity Ndiaye et Issa Diop à l’endroit du juge Malick Lamotte et de ses assesseurs, lors de leurs plaidoiries, hier. Pour Me Camara, qui est cependant sceptique et qui anticipe sur la suite des événements, le tribunal veut appliquer la contrainte par corps à l’égard de Khalifa Sall, mais cela n’empêchera pas le maire de Dakar de gagner d’autres combats politiques.
C’était hier, après Me Abdou Dialy Kane, au tour de Me Wagane Faye, avocat de Khalifa Sall, de prendre la parole pour ses plaidoiries. A l’entame de ses propos, l’avocat a soutenu que «Khalifa Sall a fait ce que tout le monde a fait avant lui». Me Faye dit ne pas comprendre le comportement du Procureur depuis le début de cette affaire. Selon lui, on est en train de torturer moralement Khalifa, alors qu’à côté, il y a des gens dont les dossiers dorment dans les tiroirs. Convaincu de l’innocence des prévenus, il a demandé la relaxe pure et simple pour tout le monde. Constitué pour assurer la défense de Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw et Mbaye Touré, Me Youssoupha Camara qualifie le procès de procès ordinaire. «Il est singulier parce qu’on a des parties civiles à qui on ne peut pas poser des questions, à savoir l’Etat du Sénégal», soutient l’avocat. Me Camara ajoute, par ailleurs : «le Sénégal n’est pas malade de ces hommes politiques, mais de sa culture». En ce qui concerne les justificatifs, Me Camara a déclaré que pour le programme d’instauration de panneaux solaires pour les mosquées, ils ont produit un document attestant une dépense de 219 millions de francs, mais l’autre partie s’est permis de les railler durant toute la procédure. Selon lui, ce qui intéresse les autres, c’est la tête de leurs clients.
«Si Khalifa Sall sort, il remportera d’autres élections»
Prenant l’exemple des dossiers d’Aïda Ndiongue et de Karim Wade, Me Camara constate qu’ils ont été plaidés par les mêmes parties civiles. «Même pour ces dossiers qui ont drainé des milliards, le peuple sénégalais ne pourra jamais voir tous les sous récupérés dans ces affaires», souligne encore la robe noire. Pour cette affaire Khalifa Sall, continue-t-il, on ne leur a sorti aucun sou, ni prouvé que le maire et les autres ont détourné de l’argent. S’indignant du comportement du Parquet, Me Camara a déclaré que c’est malhonnête de demander la relaxe des percepteurs et de demander la condamnation pour les autres. Mais, pour lui, il s’agit d’un «dégât collatéral», car celui qu’on veut atteindre, c’est Khalifa Sall. Poursuivant sa plaidoirie, Me Youssoupha Camara dira : «Khalifa Sall a gagné des élections en étant en prison et s’il sort, il en remportera d’autres».
Me Camara de pester encore : «il est clair et constant qu’on a monté un procès de toutes pièces. On est doté d’intelligence et on sait où le tribunal veut aller, c’est à dire la contrainte par corps». A la suite de ces observations, l’avocat a demandé au Tribunal de déclarer irrecevable la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal et de relaxer Yaya Bodian, Ibrahima Yatma Diaw et Mbaye Touré en considérant qu’il ne peut y avoir de faux. Et en cas de requalification, il a sollicité de les relaxer sur la complicité d’escroquerie portant sur les deniers publics, vu qu’ils n’ont pas apporté aide et assistance.
Le juge Malick Lamotte s’insurge
Ses observations n’ont pas laissé indifférent le juge Malick Lamotte, qui n’a pas manqué de lui faire la remarque. «Vous taxez vos confrères d’être malhonnêtes et je pense que c’est trop dans un procès. Vous avez des obligations en tant qu’avocat. Vous parlez de singularité dans ce procès, mais ce que je trouve singulier, c’est l’écart de violence dont vous avez fait montre. C’est trop dépassant de dire cela et de dire au tribunal que vous êtes aveuglé par la passion du procès. Je pense que c’est la langue qui a fourchu», s’est indigné Lamotte.
La prison pour les adversaires politiques, de Senghor à Macky Sall
Le vent de la colère étant passé pour laisser place au calme, Me Papa Leyti Ndiaye a pris la parole, pour assurer la défense de Mbaye Touré. «Le vrai maître des poursuites, c’est Dieu», a commencé l’avocat. La robe noire de dire que lorsque les prévenus ont été entendus, le 7 mars 2017, le juge d’instruction a décidé que 2 des 7 soient placés sous contrôle judiciaire. Et ceci prouvait déjà à l’instruction qu’il y a parti-pris entre les receveurs-percepteurs, Khalifa Sall et les autres, selon lui. A l’en croire toujours, il y a quelque chose qui ressemble à du parti-pris en ce qui concerne les receveurs-percepteurs, et qui donne du grain à moudre à ceux qui disent que ce procès est politique. «Le verdict ne sera pas politique», avait conclu Me Ndiaye. Pour sa part, l’un des avocats du maire Khalifa Sall, Me Issa Diop, a plaidé non coupable dès l’entame de sa plaidoirie. L’avocat de souligner qu’«on ne peut pas plaider ce dossier sans parler de politique, sans faire de digression, s’il implique un homme politique».
Pour lui, au Sénégal, on règle les problèmes en usant de la justice. Il a ainsi pris l’exemple de l’ancien Président Leopold Sédar Senghor, qui a mis en prison Mamadou Dia ; Abdou Diouf, qui a envoyé en prison Abdoulaye Wade et ce dernier, qui en a fait autant avec son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Aujourd’hui, selon lui, Macky Sall veut en faire autant avec le maire de Dakar Khalifa Sall, parce qu’il craint que ce dernier veuille prendre sa place.
Fatou D. DIONE (Stagiaire)
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