Ouf de soulagement de l’étudiant Ousseynou Diop et de sa famille. Le jeune crack en Math, qui a enfin comparu hier après plus de 3 ans de détention préventive, a bénéficié d’une liberté provisoire. Lors de l’audience d’hier, il a regretté son acte. Pour rappel, c’est après les attentats de Charlie Hebdo, en 2015, qu’il avait posté un commentaire se glorifiant de ces actes. Il sera édifié sur son sort le 22 janvier prochain.
Jugé hier, mardi, devant le juge correctionnel de Dakar pour apologie du terrorisme, l’étudiant en mathématiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ousseynou Diop, sortira de prison si le tribunal suit les réquisitions du procureur à son encontre. Parce que le substitut du parquet a sollicité 3 ans de prison ferme, alors qu’il a déjà purgé cette peine. Pour les faits, il avait, en 2015, sur sa page Facebook, posté un commentaire pour se réjouir des attentats de Charlie Hebdo, sous le pseudonyme de «Hussein Weuz». Ce prévenu, qui a fait 3 ans de détention préventive, a reconnu face au juge avoir dit de tels propos. Toutefois, il a expliqué qu’il n’avait nullement l’intention d’effrayer qui que ce soit. «J'ai répondu à une notification d'une information faisant état d'un attentat en France. Je ne sais même pas ce qui m'a poussé à faire ce commentaire», explique-t-il. Et de poursuivre: «les caricatures de Charlie Hebdo sur le Prophète de l'Islam m’ont fait très mal. Mais je ne voulais pas la mort des journalistes qui sont les auteurs. Je n'avais aucune intention de faire du mal», regrette-t-il.
D’ailleurs, Ousseynou Diop avait écrit une correspondance au président de la République du Sénégal et à l'ambassadeur de France à Dakar pour démontrer sa bonne foi. Hélas, le procureur a estimé que le mis en cause est coupable des faits qui lui sont reprochés et a requis 3 ans de prison ferme à son encontre. Car, dit-il, il a utilisé Facebook pour donner des preuves matérielles des infractions qui lui sont reprochées.
Pour la défense, Me Assane Dioma Ndiaye, qui a fustigé lesdites caricatures, a soulevé des incohérences dans l'ordonnance de renvoi du juge d’instruction. Après avoir souligné des incohérences du parquet, il a demandé la relaxe de son client. Les autres conseils de la défense ont plaidé dans le même sens. Mais, ils ont introduit une demande de mise en liberté provisoire que le juge a acceptée. Libre, Ousseynou Diop sera édifié sur son sort le 22 janvier 2019.
Fatou D. DIONE