Le maire du district de Bamako qui croupit en prison depuis bientôt deux mois, pour une affaire de malversation, peut compter sur ses collègues et amis. Parmi ces derniers, il y a Khalifa Sall. Avec une délégation dirigée par Soham El Wardini et composée, entre autres, du maire de Ouagadougou et du secrétaire général du Conseil panafricain des gouvernements locaux (CGLU), ils se sont rendus à Bamako la semaine dernière, pour apporter leur «soutien» au maire Adama Traoré, «s’enquérir de sa situation» et surtout «plaider pour sa libération» auprès des autorités malienne. D’où leur rencontre avec le ministre malien de l’Administration territoriale. Soham El Wardini de rappeler que Adama Traoré n’a ménagé aucun effort pour soutenir Khalifa Sall, alors en prison. «Il est venu plusieurs fois à Dakar nous apporter son soutien. Et dans toutes les instances internationales, On nous appelait le trio des maires de Ouagadougou, Bamako et moi-même pour défendre les intérêts de Khalifa Sall», raconte-t-elle.
Pour Khalifa Sall qui a déjà passé par la case prison, cette situation déplorable arrive malheureusement très souvent. «Les maires des capitales connaissent des situations de cette nature. Bamako en passant par Dakar jusqu’au Togo et beaucoup d’autres villes africaines voient leurs maires arrêtés», fait-il remarquer. Et de révéler qu’avec des maires de la sous-région, ils sont en train de voir comment mettre en place un «organisme» qui pourra s’occuper de «la défense des maires en danger ou qui rencontrent des difficultés dans l’exercice de leur métier». Une structure au sein de laquelle le maire de Bamako, par son sens de la diplomatie, devrait jouer un grand rôle, selon l’ancien maire de Dakar. «C’est un homme doux, merveilleux et engagé dans la défense de ses collègues et du développement local. Nous avons discuté avec le ministre sur les différentes actions envisageables en faveur de Adama Sangaré», dit-il. Ce dernier a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 22 octobre dernier, après son audition par le pôle économique et financier du tribunal de grande instance de la Commune III du district de Bamako. Il est soupçonné de malversations sur un montant d’environ 900 millions, dans le cadre d’une enquête sur la gestion d’un contrat d’éclairage de la capitale, lors du cinquantenaire de l’indépendance du Mali en 2010.