Ce sera aujourd’hui le face-à-face tant attendu entre l’activiste Kilifeu et le procureur de la République de Kaolack. Joint au téléphone à la veille de son procès, l’activiste est revenu sur son arrestation musclée qui lui a valu une entorse au niveau de l’épaule. Kilifeu révèle qu’il a été auditionné ce jour-là pendant une heure, menotté sur une chaise, avec l’épaule déboitée.
Ce fut l’image de la semaine passée ! L’activité Kilifeu criant à haute voix aux forces de l’ordre : «nous ne sommes pas vos ennemis, nous sommes vos frères» ; derrière lui, les prestataires de la Senelec qui esquivent les bombes lacrymogènes des forces de l’ordre. La suite a fait le tour de la toile sénégalaise. Une semaine après cet épisode qui a fait réagir la classe politique sénégalaise, l’activiste sera face au juge ce matin. Il devra répondre des chefs d’accusation de rébellion, trouble à l’ordre public et outrage à agents dans l’exercice de ses fonctions. Joint au téléphone, Kilifeu souligne qu’il n’a pas eu d’animosité envers les forces de l’ordre quand ces derniers l’ont emmené au commissariat, mais le seul hic est que durant son audition, il n’a pas été ménagé. «Je n’ai pas eu de problème dans le violon. Franchement, j’ai été bien traité. Mais le problème est que durant mon audition, j’ai été menotté pendant plus d’une heure, alors que j’avais l’épaule déboitée. J’ai compris que c’était pour m’intimider», a-t-il révélé.
Très serein, à quelques heures de son face-à-face avec le juge, Landing Mbissane Seck, de son vrai nom, souligne que les enquêteurs lui ont demandé s’il était un employé de la Senelec. «Ils savaient très bien qui je suis. Ils savaient aussi que je suis un activiste et que je défends toutes les causes. Je leur ai dit que même si la police avait des problèmes, je serais à ses côtés», dit-il. Et de poursuivre: «je leur ai dit que les prestataires de Senelec nous ont contactés et ont demandé notre soutien. Tout naturellement, j’ai répondu présent parce que nous sommes là pour les Sénégalais».
D’ailleurs, Kilifeu promet de tenir une conférence de presse dans les semaines à venir.
Pour rappel, Landing Mbissane Seck avait été interpellé lors d’une marche non autorisée par le préfet des 499 prestataires de la Société nationale d’électricité qui demandaient leur régularisation. Déféré jeudi dernier au parquet du tribunal de grande instance de Kaolack, Kilifeu avait bénéficié, vendredi, d’une liberté provisoire.
Samba THIAM