Si tous les représentants avaient le cran du sous-préfetKhadidiatou Sène Traoré, le non-respect de la parité au niveau des bureaux municipaux serait banni. En effet, venue installer le maire de la commune de Ngor, cette dernière a tout simplement quitté la cérémonie,parce que,dit-elle, elle ne peut assister à une telle violation de la loi. Néanmoins, le nouveau maire Maguèye Ndiaye a néanmoins continué la cérémonieprétextant une interprétation de la loi et brandissant l’exemple de l’Assemblée nationale et d’autres bureaux municipaux qui ne respectent pas la parité absolue.
Le nouveau maire de la commune de Ngor a été installé hier. La cérémonie a connu quelques couacs. Après avoir installé le maire, le sous-préfet s’est rendu compte du non-respect de la loi de la parité. Ainsi, Khadidiatou Sène Traoré s’est bonnement retirée avant le vote du bureau municipal, en dégageant ses responsabilités.«Il faut nécessairement que le premier adjoint dumaire soit une femme et ainsi de suite jusqu’à épuisement du bureau municipal. Cette disposition n’ayant pas été respectée au niveau de la municipalité de Ngor, je ne peux pas moi en tant que représentant de l’État assister à une séance où la loi n’est pas respectée», fait-elle savoir. Poursuivant, le sous-préfetsoutient : «je suis là pour veiller au respect des règlements et si vous comptez les bafouer, je n’y assisterai pas. Maintenant, c’est à vous de voir, puisque vous êtes officiellement installé, vous présidez la séance, assumez vos décisions», dit-elle en prenant ses affaires pour quitter la salle.
Maguèye Ndiaye : «Beaucoup d’autres localités en 2014 ne s’étaient pas pliées à cette disposition. Les lois sont votées à l’Assemblée nationale et nous savons tous que le premier adjoint de l’hémicycle est un homme…»
Mais les explications du sous-préfet ne feront pas plier le nouveau maire de Ngor. Maguèye Ndiaye a campé sur sa position en informant le public que la cérémonie va poursuivre son cours. «Ce qui s’est passé aujourd’hui est le fait d’une interprétation de la loi et d’une impositiond’une loi que l’on ne voit signée, donc inexistante. Nous avons à la suite des élections échangé avec les élus de notre liste pour constituer un bureau municipal. On a décidé d’un commun accord de porter un premier adjoint, un second adjoint et en troisième position une adjointe», explique-t-il. Avant de poursuivre : «mais le sous-préfet nous a expliqué que la loi nous imposait la parité absolue. Nous lui avons simplement demandé de nous montrer un décret ou une loi qui atteste ses propos, ce qu’elle a été incapable de faire ; alors nous avons décidé de poursuivre la cérémonie en maintenant notre équipe», ajoute M. Ndiaye qui précise qu’il n’a aucun problème avec l’administration, mais qu'il ne va pas se fier à ses dires simplement pour changer son équipe.«Nous avons donc décidé de poursuivre en attendant qu’elle nous apporte un texte signé qui atteste sa position. Le bureau municipal sortant était composé du maire et d’un homme comme premier adjoint. Le cas de Mermoz Sacré-Cœur ainsi que beaucoup d’autres localités en 2014 qui ne s’étaient pas plié à cette disposition.Les lois sont votées à l’Assemblée nationale et nous savons tous que le premier adjoint de l’hémicycle est un homme», se défend-il.
NdèyeKhady DIOUF