Pour éviter tout débordement alors que le leader de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko est une nouvelle fois convoqué au tribunal, le préfet de Dakar pare à toute éventualité en prenant les devants. Un nombre impressionnant de policiers et de gendarmes a été déployé dans les grandes artères de la capitale sénégalaise. Du centre-ville à la place de la Nation, en passant par la cité Keur Gorgui, les forces de l’ordre ont fini de quadriller Dakar.
Dakar a été bunkérisée dans la soirée du mercredi 1er au jeudi 2 février. Sur certains axes de la capitale, il était impossible de rouler une seule minute sans croiser des hommes en tenue armés jusqu’aux dents. En guise d’exemple, de la route de l’ancien aéroport de Yoff en passant par le quartier huppé des Almadies et la corniche ouest de Dakar, jusqu’au palais de justice, partout, des gendarmes et des policiers «stationnent». Aussi, à chaque rond-point de Dakar, on aperçoit des véhicules de la gendarmerie ou de la police nationale avec, à côté, un important contingent d’éléments gendarmes ou policiers.
Cette situation qui fait penser à ce qui se passe dans des états policiers se vérifie surtout au niveau de la cité Keur Gorgui. Quartier abritant la maison de Ousmane Sonko, la cité Keur Gorgui a été hier sans nul doute la partie la plus sécurisée de la capitale sénégalaise. En effet, si cinq camionnettes remplies de gendarmes ont assiégé le rond-point de la Vdn au niveau de l’agence de la Sonatel, pas moins de 10 véhicules de la police, dont des blindés, avaient fini d’occuper les deux voies séparant la cité Keur Gorgui et Sacré Cœur.
Cet impressionnant dispositif vise sans doute à dissuader les manifestants qui pourraient s’activer ce matin à travers la capitale, alors que le chef de file de l’opposition sénégalaise, candidat à la présidentielle de 2024, comparaît ce 2 février devant le tribunal correctionnel de Dakar, après une plainte du ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Une affaire dont l’enjeu est hautement politique. «Tout cela fait peur. Les Sénégalais ne connaissent pas ça. De telles scènes, nous ne les voyons qu’à la télévision. La tension n’a cessé de monter depuis deux ans, il faut éviter que les choses explosent parce que personne ne sortira gagnant d’un combat qui a pour champ de bataille le Sénégal», nous a lancé, Moussa, un homme d’une cinquantaine d’années croisé chez le vendeur de café.
Un autre lieu de Dakar sous haute surveillance des policiers et des gendarmes, c’est le palais de justice Lat Dior. Au niveau du plus grand tribunal du Sénégal, d’importantes dispositions ont été prises dans la sécurisation de l’institution judiciaire. Outre les éléments des forces de l’ordre présents sur place, le bâtiment même a fait sa mue. Le portail central du palais de justice a été réfectionné avec cette fois-ci un meilleur filtrage des entrées au sein de l’institution judiciaire. Le mur de protection de l’enceinte répond désormais à des exigences sécuritaires avec une barrière haute tension anti intrusion.
Sidy Djimby NDAO













