La guerre se poursuit entre l'Ukraine et la Russie. La bataille de Kiev est lancée, et la capitale est assaillie par les troupes de Vladimir Poutine. Alors qu’elle a débuté depuis jeudi par la Russie, de nombreux Sénégalais craignent pour leur vie. À Kiev, où ils sont presque 95, la panique les gagne. Les sirènes les ont tirés hier encore du lit. Même s'il a été demandé à la population de ne pas quitter la ville, c'est le sauve-qui-peut. En effet, d’après Ibrahima Badiane, enseignant sénégalais avec qui nous nous sommes entretenus, la situation est très compliquée pour eux. Et actuellement, chacun essaye par ses propres moyens de rejoindre la Pologne.
Les Echos : Comment vivez-vous la situation à Kiev ?
Ibrahima Badiane : C’est très critique. Hier encore, les bombardements se poursuivaient. Jamais on n’avait imaginé que cette situation arriverait à ce niveau. Ils ont ciblé trois villes : Kiev, Kharkov et Odessa. Et c’est dans cette dernière qu’il y a plus de Sénégalais. Ils ont envahi la capitale. Il y a juste une heure, des tirs d'artillerie et d'armes légères ont été entendus. On se réfugie dans une zone, et quelque temps après, on lance des missiles dans cette zone.
Et comment faites-vous pour vous protéger ?
C’est dans les sous-sols qu’on se cache. C’est très difficile actuellement ici. Très compliqué. Rien ne marche. Les trains bougent très rarement, les aéroports sont fermés. Tout est paralysé actuellement.
Quel est le système mis en place actuellement par les autorités pour vous aider à rejoindre la Pologne ?
Nos autorités sont en train de trouver des solutions. Ce qu’elles sont en train de négocier, c’est le déplacement de tous les Sénégalais vers la Pologne. Le problème, c’est comment y aller.Les autorités ont déjà discuté avec la Pologne et tout Sénégalais qui parvient à rejoindre la Pologne est pris en charge. Il n’y a plus de sécurité ici. Du coup, chacun essaye d’aller par ses propres moyens.
Est-ce que vous avez un chiffre par rapport au nombre de Sénégalais à Kiev?
Nous sommes à peu près 95.
Est-ce que vous avez entendu parler de blessés parmi les Sénégalais ?
Pour le moment non. Alhamdulillah. On se protège au maximum
Un message à lancer aux autorités sénégalaises ?
Qu’elles nous aident à notre arrivée en Pologne. Certaines nationalités qui sont parvenues à atteindre les frontières ont étés retenues là-bas. Pour des gens qui viennent de pays en conflit, la situation devient plus compliquée pour eux. Et nous ne voulons pas que cela nous arrive. Qu’on soit pris en charge à notre arrivée.
Khadidjatou DIAKHATE