Derrière cette libération de l’ex-maire de Dakar, se trouve un avocat : Me Khassimou Touré. L’avocat a piloté cette affaire de bout en bout, depuis quelque mois, dans la discrétion, après avoir discuté avec Mbaye Touré, qui est son frère, et Khalifa Sall. Même si ce dernier a toujours refusé de faire une demande de grâce, l’avocat, a fait fi de cela, et pris «ses responsabilités» qu’il «assume».
Me Khassimou Touré : «c’est moi qui suis derrière cette grâce»
L’artisan de la sortie de Khalifa Sall est connu. Il ne s’agit ni de sa famille ni de ses avocats. Il s’agit de Me Khassimou Touré. «Je suis derrière cette grâce», a-t-il affirmé et assumé. «C’est mon initiative personnelle. C’est moi qui ai pris mes responsabilités et j’ai obtenu ce que j’ai voulu obtenir, c’est-à-dire, la libération de mes frères Khalifa Sall, Mbaye Touré et Yaya Bodian. C’est moi qui suis derrière la grâce, par la grâce de Dieu», confie le célèbre et brillant avocat au téléphone. Me Khassimou Touré, qui se réjouit de cette victoire, d’ajouter : «je remercie le président de la République. Tout le mérite lui revient. Je félicite le peuple sénégalais et je remercie le ministre Malick Sall qui m’a beaucoup assisté dans cette affaire». La robe noire de marteler, par ailleurs, à l’endroit de ces éventuelles détracteurs : «c’est mon initiative personnelle. Je n’ai été manipulé par qui que ce soit. Je ne suis ni un homme de compromis, ni un homme de compromission ; on me connaît dans ce pays. Il y a mon frère qui est dans le gouffre, j’ai pris mes responsabilités, j’ai parlé au président de la République, j’ai fait ce que je devais faire et j’ai obtenu ce que je voulais obtenir. Si c’était à refaire, je le referais. J’assume toutes mes responsabilités».
Pour ceux qui pensent qu’il a tort de faire une demande pour le compte de Khalifa Sall, Me Touré dégage en touche. «J’ai défendu Khalifa Sall, en instruction et en instance. C’est seulement à la Cour suprême que je ne l’ai pas défendu, pour des raisons personnelles. En plus, je suis l’avocat de la mairie de Dakar. Donc, c’est un débat puéril».
«Que Khalifa Sall accepte de faire la demande ou pas, ça ne me regarde pas. J’ai fait ce que je devais faire, c’est l’essentiel»
Interpellé sur la position de Khalifa Sall de refuser de demander une grâce, qui contraste à sa requête en faveur de ce dernier, Me Touré précise : «je suis parti le voir et je lui a parlé en toute fraternité et en toute responsabilité». Et sur le refus de Khalifa Sall de demander la grâce, il martèle «ça ne me regarde pas. Moi j’ai fait ce que je devais faire et c’est l’essentiel. Par la grâce de Dieu, ce que j’avais demandé a été agréé par la plus haute autorité de ce pays, avec la bienveillante assistance de mon distingué confrère le garde des Sceaux Malick Sall, que je félicite beaucoup».
Alassane DRAME