Un Franco-Sénégalais répondant au nom de Ndiaga Dièye a perdu la vie en France vendredi matin. L’homme de 39 ans, qui a agressé une policière municipale à La Chapelle-sur-Erdre, a été abattu après plusieurs tirs de riposte de gendarmes qui s’étaient lancés à sa poursuite. Ndiaga Dièye était très connu des services judiciaires pour sa radicalisation.
C’est le vendredi 28 mai, vers les coups de 10h20, que tout a commencé. Ndiaga Dièye, un Franco-Sénégalais âgé de 39 ans, entre à la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique). «Il a indiqué venir régler un problème de véhicule», explique Pierre Sennès, le procureur de la République de Nantes.Il sera accueilli par une policière municipale, âgée de 46 ans. Tout de suite, notre compatriote brandit un couteau, avant de se jeter sur la femme de tenue. Sans sourciller, Ndiaga Dièye poignarde la femme de tenue à plusieurs reprises, la blessant à la main et aux jambes. En bonne posture devant sa victime, il en profite pour prendre l’arme de service de la policière, un revolver 38SP.
Alertés par les cris de leur collègue, deux agents administratifs, qui se trouvaient à l’étage, dévalent les escaliers pour venir secourir la policière. Ils tenteront d’utiliser les mots pour raisonner l’agresseur, qui va les menacer en retour. Sa sale besogne terminée, il prend la poudre d’escampette. Dehors, il croise un autre policier municipal. Comme s’il avait un problème avec les hommes de tenue, il lui porte un coup de couteau. Mais heureusement, l’agent portait un gilet pare-balles. Le gileta brisé net la lame du couteau.
Selon un témoin de la scène qui s’est confié au site français Le Figaro, notre compatriote a tout de suite après quitté les lieux. «Il est reparti comme un fou, au volant d’une Golf grise. Il a même failli me renverser», explique-t-il.
Après avoir roulé pendant quelques minutes, l’agresseur voit sa voiture heurter un terre-plein. Il se retrouve avec un pneu crevé et par conséquent, une voiture qui ne peut plus bouger. Il trouve alors refuge chez une jeune femme, qu’il séquestre durant deux tours d’horloge.
Après la police, il s’en prend à des gendarmes
Il se met au balcon de l’appartement, voit la gendarmerie située à proximité, et ouvre le feu à plusieurs reprises sur les gendarmes. Une réplique s’ensuit, mais heureusement aucun blessé n’est noté.«Il sort ensuite de l’appartement, quitte la résidence privée et se retrouve dans un champ à proximité de la gendarmerie. Il prend son arme, met en joue les gendarmes en face de lui et tire au moins trois coups de feu», retrace le procureur. Cette fois-ci, un gendarme est atteint au genou, l’autre au niveau du cou. Une balle vient se loger dans le gilet pare-balles d’un des deux gendarmes. Les hommes de tenue ripostent à la hauteur des attaques. Notre compatriote tombera après avoir reçu un tir à l’abdomen. «Il mourra après plusieurs minutes de tentative de réanimation par les secours.»
Qui est Ndiaga Dièye ?
Ndiaga Dièye est très connu des services judiciaires français.Il a été plusieurs fois condamné et libéré après avoir purgé sa peine. Ilavait comparu en mars 2013 pour «séquestration» et «vol avec armes», à Cantin. D’après la presse française, il avait été accusé d’avoir ligoté un couple de septuagénaires avec des câbles électriques avant de les recouvrir d’une couverture et de fouiller leur maison. Il était reparti avec une centaine d’euros et la voiture du couple.
Des blessures familiales, des problèmes psychologiques, un terroriste ?
Contrairement à ce qui est relaté par beaucoup, lors du procès, ni la radicalisation, ni la schizophrénie de Ndiaga Dièye n’avaient été évoquées. «C’est quelqu’un qui cherchait une réponse à son mal-être, à son sentiment d’injustice dans l’expression d’une foi et d’une prière. Pas de dangerosité au sens psychiatrique du terme et surtout pas de psychose», a laissé entendre son avocat, Me de La Morandière. Soutenant qu’il souffrait de «blessures familiales», sans entrer dans les détails.
D’après un autre de ses avocats, Me Galland, interrogé par le site Le Figaro, Ndiaga Dièye qui habitait en région parisienne, s’était retrouvé par hasard à Cantin. Niant sa participation aux faits durant le procès, il avait finalement été condamné à huit ans de prison, avait interjeté appel, puis y avait renoncé en reconnaissant sa culpabilité «et en demandant pardon aux victimes», selon son avocat.
Envoyé en prison le 9 mars 2013, il a connu une radicalisation en prison «fortement liée» à sa maladie psychiatrique, selon son avocat. Trois années plus tard,c’est à dire en 2016, Ndiaga Dièye avait été signalé pour sa pratique rigoriste de l’islam et inscrit au Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (Fsprt). Il avait également été diagnostiqué schizophrène.
Ndiaga Dièye est né en novembre 1981 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). De nationalité franco sénégalaise, le défunt était «très peu communiquant» malgré une famille «qui se sacrifiait pour essayer de l’aider», selon son avocat. «Mais rien n’a marché avec lui», soutient ce dernier.
Khadidjatou DIAKHATE
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