Les plaintes, complaintes et vociférations de Aïda Mbodj n’y ont rien pu. Le budget du Ministère des Forces armées a été voté sans débat sur demande de la majorité.
C'est devenu une tradition depuis 2012, le budget du ministère des Forces armées est validé chaque année sans débat. L’examen de celui de l’année 2020 n’a pas dérogé à la règle. Même si Aida Mbodj a signifié son désaccord en demandant un débat, la majorité a imposé sa force de vote. Selon l’ancien maire de Bambey, un débat est nécessaire pour ce corps d’élite qui a fait ses preuves. Évoquant aussi la situation de l’hôpital Principal, Aida Mbodj pense qu’il est nécessaire de demander au ministre des Forces armées de le renforcer. Chahutée par ses collègues de la majorité, Aïda Mbodj a quand même fait passer son message. Bénéficiant du soutien de la majorité parlementaire, le président de la commission de la défense et de la sécurité a rappelé que toutes les questions soulevées en commission ont eu des réponses satisfaisantes, donc il ne serait nullement pertinent de faire encore un débat pour cette plénière. Parmi ces points, il y a le service national pour tous.
Le service national pour tous afin de lutter contre l’incivisme
En commission, les députés ont salué la présence au sein de nos forces armées de hauts cadres, parmi les meilleurs de ce pays. Pour lutter donc contre l’incivisme qui atteint des proportions inquiétantes, les députés ont proposé le service national pour tous. Sur le même registre, les parlementaires ont sollicité un appui pour le génie militaire, tout en souhaitant son retour dans la réalisation de travaux d’aménagement de pistes et routes. La revalorisation du traitement de nos forces de l’ordre a aussi été soulevée.
Sidiki Kaba : «il est important de se protéger contre tous les risques qui surviennent avec la découverte des ressources naturelles»
Prenant la parole, le ministre des Forces armées a d’abord remercié les députés pour leur sollicitude à l’endroit des forces armées. Faisant un rappel historique des votes de budget de son département, M. Kaba affirme que depuis Senghor, le budget du ministère des Forces armées a toujours été voté sans débat. Sidiki Kaba a par ailleurs informé de la mise en œuvre d'un programme destiné à la modernisation des équipements et à la formation, sans oublier le renforcement des infrastructures. «Ces actions sont nécessaires, car au-delà du terrorisme et de l’extrémisme violent, il s’agira de lutter contre le grand banditisme, la criminalité transfrontalière et les trafics de toutes sortes», dit-il.
Évoquant l’évolution des données politiques et économiques du Sénégal, le ministre des Forces armées pense qu'il est important de se protéger contre tous les risques. «Hier, le Sénégal était juste un vendeur d’arachides avec de la matière grise, mais aujourd’hui, nous avons des ressources naturelles loin de nos côtes. Ces nouvelles découvertes attirent les menaces de tous genres. il faudrait donc nous protéger contre ces risques de déstabilisation», prévient Sidiki Kaba.
Ndèye Khady D. FALL