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EVENEMENTS DE MARS 2021: Les victimes toujours dans l’attente d’une indemnisation ; Djiby Kandé, candidat au Bac amputé du bras droit, peine à s’acheter une prothèse



EVENEMENTS DE MARS 2021:  Les victimes toujours dans l’attente d’une indemnisation ; Djiby Kandé, candidat au Bac amputé du bras droit, peine à s’acheter une prothèse
 
 
Les émeutes de mars 2021 sont toujours gravées dans la mémoire collective des Sénégalais, mais surtout dans la mémoire des parents des victimes de ces évènements malheureux. Les parents de Cheikh Wade, tué aux Parcelles Assainies et tous les autres parents des victimes gardent toujours ces mauvais souvenirsà l’esprit. A Kolda, Oumar Kandé n’arrive toujours pas à regarder son enfant, candidat au baccalauréat, amputé d’un bras, sans avoir le cœur lourd. Seul Amnesty international Sénégal est en train de se battre à ses côtés, pour assurer un avenir acceptable à son garçon.
 
 
Un an après les évènements malheureux de mars dernier, les victimes de ces émeutes et les parents des personnes qui ont été tuées attendent encore des compensations de l’Etat pour soulager un peu leur peine. Les organismes de défense des droits de l’homme, notamment Amnesty International Sénégal, continuent à se battre aux côtés de ces derniers afin d’obtenir une indemnisation de l’Etat, mais également une sanction pénale des agents des forces de l’ordre ou toute autre personne responsable. A Dakar, Sédhiou, Kolda et un peu partout au Sénégal, le combat se poursuit. A DianaMalary, une commune qui se situe sur la route Kolda-Sédhiou, Oumar Kandé, père du jeune Djiby Kandé,se bat pour son garçon qui a reçu une balle lors des manifestations. Le jeune homme, candidat cette année au baccalauréat, a été amputé du bras droit, un peu plus haut au niveau du coude, le même bras avec lequel il écrivait. Aujourd’hui, il se débrouille avec le bras gauche pour ses études. «Chaque fois que je le regarde, j’ai le cœur meurtri», nous a confié au téléphone Oumar Kandé. Ce père meurtri rappelle que quand son fils a été touché au bras, le 6 mars dernier, c’est lui-même qui l’a emmené à l’hôpital de Kolda pour des soins. C’est ainsi qu’il a été amputé du bras.
 
 
 
Le père accuse un gendarme…
 
 
Pour que justice soit faite, il a déposé une plainte contre X au niveau du Parquet de Sédhiou. Oumar Kandé dit ne pas savoir lequel des gendarmes a tiré sur son enfant, mais il est sûr que c’est un des trois gendarmes qui étaient au poste de gendarmerie de Diana Malary. Seulement, depuis qu’il a déposé sa plainte, il n’y a eu aucune suite. «J’ai une fois été convoqué à la gendarmerie pour être entendu, mais après, plus rien», se désole le vieux Kandé.
S’agissant de l’indemnisation, Omar Kandé jure n’avoir rien reçu jusqu’à présent de la part de l’Etat du Sénégal. «Les frais médicaux, son amputation m’ont coûté les yeux de la tête. Et jusqu’à présent je n’ai vu que les gens du Pastef ainsi qu’Amnesty International, la Raddho, et le personnel du lycée, outre les voisins. Mais, aucun agent de l’Etat ne s’est présenté», soutient-il.
Pour un père de famille dont les moyens sont limités, lepapa de Djiby Kandé est encore plus pris de désarroi lorsqu’il apprend que ce serait mieux pour son filsd’avoir une sorte de prothèse intelligent qui l’aiderait mieux. Car, ce genre de prothèse coûte énormément cher pour ses maigres moyens.
Voir son enfant amputé du bras, c’est très douloureux surtout si l’enfant est en classe d’examen. Oumar Kandé le vit difficilement. «C’était très difficile au début, parce que je n’ai jamais eu, parmi tous mes enfants, quelqu’un qui a eu un handicap. Alors, quand je le vois avec les autres enfants, quand je pense à la cause, j’ai encore plus mal. Je pleure dans mon for intérieur. Je sais que j’ai affaire à l’Etat et l’Etat, ce n’est pas une personne physique à qui on peut demander immédiatement des comptes ou s’en prendre à elle. L’Etat est puissant et je n’ai pas les forces nécessaires pour me battre contre lui. Déjà je ne peux même pas faire avancer le dossier au niveau du Parquet. Cela me fait mal et tous les autres membres de la famille ont mal. Aujourd’hui, ce sont les voisins qui essaient de nous remonter un peu le moral et Amnesty, mais c’est difficile. Quand quelqu’un te fait du mal tu as envie de lui porter la réplique et là je ne peux rien faire. Je suis impuissant», se confie encore monsieur Kandé presque abattu.
Outre Djiby Kandé, d’autres personnes ont été victimes de ces évènements malheureux. Leurs dossiers trainent encore dans les juridictions sénégalaises.
 
 
Alassane DRAME
 
 
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