2 ans de prison ferme, c’est la peine qu’encourt le directeur de société Issa Baldé, qui comparaissait, hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar pour escroquerie. Ce prévenu est accusé d’avoir grugé de plus de 10 millions 4 victimes qu’il devait faire voyager au Canada, notamment Ndèye Penda Diop qui voulait que son mari la rejoigne. Délibéré demain.
Pour escroquerie portant sur la somme de 10.790.700 F, le directeur de la Sensac (société spécialisée dans la fabrication de sacs en plastique), Issa Baldé, a été trainé hier devant le juge des flagrants délits de Dakar par quatre parties civiles, dont Ndèye Penda Diop, Omar Seck, Ngalla Fall. En effet, le mis en cause devait faire voyager ses victimes au Canada pour un montant convenu de 5 millions chacun. Il fallait en premier lieu remettre un acompte de 1 million avant de reverser le reste après l'obtention du sésame. Ainsi, c’est la nommée Ndèye Amy Ndao qui a mis en rapport Ndèye Penda Diop avec le prévenu. Infirmière établie au Canada, cette dernière éprouvait le besoin de faire voyager son mari, Bachir Tall, afin qu’il le rejoigne. Ainsi, elle a remis une enveloppe de 4 millions F à Issa Baldé. En ce qui concerne Ngalla Fall, lorsqu’il l’a rencontré, il lui a fait croire qu’il était le directeur de la société Clean Oil et qu’il recevait des invitations pour le Canada. Ce faisant, les plaignants lui auraient remis des sommes avant qu’il ne les accompagne à l'ambassade du Canada au Sénégal. Malheureusement, les demandes de visa ont été rejetées.
Et au lieu d’abandonner, il leur a fait croire qu'il pouvait leur faire obtenir d’autres visas au Ghana, où c'était plus facile. Ainsi, il leur a réclamé d'autres sommes à remettre à un tiers, le nommé Assane Camara qui devait faire les démarches.
Hier, à la barre des flagrants délits de Dakar où il a comparu, Issa Baldé a dégagé toute responsabilité dans cette affaire. Téméraire à souhait, il a indiqué qu’il n’est qu’un simple intermédiaire. Avant de mettre tout sur le dos de Ndèye Amy Ndao. «J'ai créé cette société dans laquelle je suis actionnaire majoritaire. Ndèye Amy n'a pas dit la vérité aux victimes, que je ne connais pas, parce que c'est elle qui a discuté avec le businessman Mouhamed Ngagni Coulibaly. Ce dernier leur a dit qu’ils les encadrent pour le dépôt des papiers. Par contre, ils ont légalement déposé à l'ambassade et ont retiré eux-mêmes les papiers ; je ne suis qu’un intermédiaire qui les a mis en rapport avec l'homme d'affaires Coulibaly. Je leur ai rendu un service légal. Et toutes les sommes qu’ils m’ont données, je les ai remises à Coulibaly et Assane Camara. Contrairement à ce qu’elle a dit, Ndèye Penda ne m’a pas donné 4 millions», explique le prévenu.
Les autres plaignants, lors de leur interrogatoire, ont déclaré avoir versé des sommes à l’inculpé. Et Ndèye Penda Diop soutient mordicus avoir remis 4 briques au mis en cause et en présence de son époux Bachir Tall et de Fatou Bintou Guèye. Ce que ces derniers ont confirmé. Le conseil des parties civiles a réclamé 4.500.000 F à pour Ndèye Penda Diop, 2 millions pour Omar Seck, et 1.590.000 pour Ngalla Fall. Le procureur, qui estime que les faits sont graves, a requis 2 ans de prison ferme. Pour la défense, Me Malick Fall a affirmé que la remise de 4 millions dont fait état Ndèye Penda est contestée et scandaleuse, parce que, selon lui, elle a introduit une plainte à l’encontre du prévenu pour se disculper. Le délibéré est fixé pour demain, 18 janvier.
Fatou D. DIONE