
Il ressort de l’enquête réalisée par le Bos en amont de l’atelier de structuration du Pse priorité jeunesse, que 47% des jeunes sont intéressés par l’idée d’émigrer. A Dakar, ce pourcentage est 61,5%, 55,6% à Louga, 54,1% à Thiès. Des chiffres qui remettent en cause les importants moyens injectés dans les politiques de jeunesse. De l’avis du ministre de la Jeunesse, le changement de paradigme est une évidence.
Le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos) a organisé hier un atelier d’orientation stratégique de structuration du programme Pse-priorité jeunesse en présence, entre autres, du ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, de la Déléguée générale à la Der, Aby Sèye et de l’ambassadeur de l’Union européenne, Jean Marc Pisani. Selon le Directeur du Bos, El Ousseyni Kane, sept Sénégalais sur dix ont moins de 35 ans, soit quasiment 70% de la population. Ce qui lui fait dire qu’il est important et obligatoire d’apporter des réponses stratégiques à cette situation. « Aucun pays ne peut émerger en mettant de côté 70% de sa jeunesse. C’est toute l’importance du programme Pse priorité jeunesse confié au ministère de la Jeunesse », dit-il. Pour sa part, le Bos, fait-il remarquer, a engagé la structuration de ce projet extrêmement important avec l’appui de l’Union européenne. Ainsi, en amont de cet atelier, les équipes du Bos ont sillonné les 14 régions du pays pour organiser des foras avec la participation de toutes les catégories de Sénégalais jeunes, pour écouter, mais aussi pour recueillir leurs préoccupations et leurs propositions. Ces jeunes ont été interrogés sur différents thèmes : l’emploi, l’entreprenariat, la santé, la protection sociale, l’habitat, l’éducation, la formation, l’émigration, entre autres. S’agissant de l’émigration, il ressort des résultats des enquêtes que 47% des jeunes sont intéressés par l’idée d’émigrer. Et, sur les raisons qui les poussent à envisager l’émigration, 38% des jeunes estiment que c’est pour des opportunités d’emplois. En définitive, un jeune sur deux a des ambitions d’émigrer pour trouver de meilleures opportunités d’emploi, mais aussi pour améliorer sa qualité de vie. S’agissant des villes où les jeunes ont été interrogés sur l’idée d’émigrer, la région de Dakar arrive en tête avec 61,5% des jeunes intéressés par l’idée d’émigrer. Louga est en seconde position avec 55,6% des jeunes qui désirent émigrer, suivie de Thiès avec 54,1% et Matam 49,8%. Ces taux, selon les enquêteurs, sont beaucoup plus faibles au nord à Saint-Louis et dans le Sud à Kédougou Kolda et Diourbel. En tout état de cause, le ministre de la Jeunesse estime qu’en dépit des importants investissements consentis dans les politiques et stratégies de jeunesse aussi bien par l’Etat que ses partenaires au développement, les jeunes, se désole-t-il de constater, sont toujours confrontés à des difficultés, même si c’est à des degrés divers. Une situation qu’il juge contradictoire par rapport aux efforts conséquents du gouvernement. Ce qui lui fait dire que le changement de paradigme dans la gouvernance du volet jeunesse est une évidence, un impératif. Et, avec la structuration du Pse priorité jeunesse, il s’agir d’outiller le Sénégal d’un cadre de référence pour améliorer les conditions de vie et d’existence des jeunes en créant entre autres un environnement favorable à l’épanouissement de cette couche.
M. CISS