Il ne reste que deux mois, pour que les élections de représentativité des centrales syndicales se tiennent ou soient organisées par les autorités en charge de la question. Le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) du Sénégal nous a accordé un entretien. Elimane Diouf dégage ses ambitions, fixe ses objectifs et fait un bref bilan.
Au mois de novembre, se dérouleront les élections de représentativité syndicale. Où en êtes-vous des préparatifs ?
Merci beaucoup. Ces élections, je pense que ce sont les troisièmes du genre organisées pour déterminer la représentativité des centrales syndicales au Sénégal. Donc, c’est des enjeux importants. Notre confédération, la Csa, nous la préparons avec toute la diligence nécessaire. Les premières étapes de notre préparation, c’est d’avoir identifié les différents représentants de la Csa qui doivent siéger dans les comités électoraux départementaux des 46 départements du Sénégal. Chaque centrale devait désigner deux représentants : un titulaire et un suppléant. Ce travail a été fait. Le travail de coordination, d’organisation au niveau national a démarré depuis le 19 août dernier. La première rencontre que nous avons organisée c’était dans tous les départements de la région de Fatick et de Kaolack pour non seulement donner les dernières informations à l’organisation de ces élections et en plus, pour les nouveaux membres, les sensibiliser sur les objectifs de la Csa. Qu’est-ce que c’est et comment elle fonctionne ?
Quels sont les objectifs de la Csa ?
C’est de continuer à être une centrale représentative lors de ces élections de représentativité. Maintenant, dans le cadre normal de l’organisation, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, nous étions troisième centrale syndicale à l'issue de ces élections. Notre combat, c’est d’améliorer ce score au niveau national. Comme je dis, l’ensemble des départements, ce travail de préparation et de mise en place des comités électoraux de l’ensemble des syndicats affiliés continue à s’organiser pour que le jour des élections, nos camarades puissent être dans les bureaux de vote. En tout cas, ce travail a démarré. Nous comptons le mener et faire en sorte que le maximum de nos militants puisse être organisé pour qu’ils votent pour la Csa.
Qui parle d’organisation, parle souvent de couacs. Quels étaient les couacs qui vous ont valu ces résultats ?
Les principaux problèmes qui ont été diagnostiqués lors des dernières élections, c’était le fait que certains, même inscrits dans la polarisation de ces travailleurs pour les bureaux de vote, parce que vous savez, c’est un vote national qui n’est pas le vote d’une entreprise ou d’une société, c’est des travailleurs qui vont être inscrits dans le département et que les bureaux de vote vont regrouper plusieurs entreprises, plusieurs services de l’Etat ; la difficulté souvent, c’est que, quand les listes sortent et que les bureaux de vote sont éloignés, les camarades ont des difficultés d’y aller, ou la presse. Ça nécessite une mobilisation pour pouvoir les amener à aller voter. L’autre élément, c’est que dans certaines communes éloignées, ils peuvent traverser des villages entiers pour aller dans leur bureau de vote et ça pose problème. Le reste des militants peuvent être inscrits, mais ne prouvent pas leurs bureaux de vote parce qu’ils sont polarisés dans une zone. On leur dit vous êtes ici et on les amène dans une autre zone. En général, ça bouleverse parce que les gens n’ont pas la patience de rechercher ou d’accepter qu’on leur dise que ce n’est pas ici c’est ailleurs, et qu’ils aillent là-bas. Donc c’est des questions vraiment de découpage électoral que nous pensons que la commission a bien recensées et que nous souhaitons que ces questions soient plus ou moins dépassées pour les élections de cette année.
Êtes-vous d’accord avec ceux qui réclament l’alternance à la tête des centrales syndicales ?
Oui, mais bon, l’alternance, c’est sur le terrain que ça va se déterminer. Chacun est libre d’avoir des ambitions, d’avoir des objectifs et de se battre pour ça. Je pense que c’est noble que chacun dise que moi je vais aux élections, je vais être le premier de ces élections. Maintenant, le reste, c’est les jeunes qui déterminent cela. C’est les travailleurs qui mandatent, qui votent, qui vont déterminer qui sera premier, deuxième, qui sera représentatif et qui ne le sera pas. En tout cas, dans le cadre de la Csa, nous restons engagés à nous mobiliser pour mériter d’être à la place représentative, pour que nous puissions continuer pour les militants, militantes et les travailleurs d’une manière générale, parce que nos actions ne se limitent pas seulement aux membres de la confédération. Il y a des travailleurs qui nous sollicitent, on les accompagne et à la suite de l’accompagnement, ils sont libres de rester, de venir adhérer ou de partir dans une autre centrale.
Est-ce que les travailleurs se retrouvent dans ce que vous faites ?
En tout cas, les retours que nous avons sont très satisfaisants d’une manière générale. En tout cas, il n’y a pas un moment où nous n’avons pas de nouveaux travailleurs qui viennent, qu’on les organise à l’intérieur de la Csa ou qu’on accompagne, parce qu’ils ont des difficultés. Ces organisations plus souvent nous reviennent avec des motifs de satisfaction. Je pense que les derniers que nous avons, avec lesquels nous avons discuté, ne sont pas de la Csa. Ce sont les délégués du personnel de l’Asepex qui ont des difficultés avec leur direction, que nous avons appelée. Aujourd’hui, ils sont contents de l’accompagnement que nous leur avons fait. Nous avons les travailleurs de Dakar Terminal au port de Dakar, c’est un dossier très compliqué sur lequel nous sommes engagés, parce que nous avons remarqué que les travailleurs sont exploités. Ils sont des journaliers à vie. Ils représentent 75% du personnel de cette entreprise. Ils ne sont pas basés à Dakar terminal et S-ATS, une société d’intérim de dockers. Donc c’est des questions sur lesquelles à chaque fois que nous nous engageons, nous accompagnons les gens et sommes parfois très satisfaits de l’accompagnement. Pour ces élections, la Csa ambitionne d’être première à défaut d’être deuxième.