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Divorcée et mère de 2 filles: Ndjira Sarr accouche d’un garçon, met le cadavre du bébé dans un seau et le jette dans un caniveau



Divorcée et mère de 2 filles: Ndjira Sarr accouche d’un garçon, met le cadavre du bébé dans un seau et le jette dans un caniveau
 
 
 
Après avoir accouché courant 2018 et jeté son nouveau-né de sexe masculin dans un caniveau à Arafat, la divorcée et mère de deux enfants Ndjira Sarr encourt 5 ans de réclusion criminelle. Elle a comparu hier devant la chambre criminelle de Dakar pour infanticide.
 
 
Alors qu'elle avait bien mené à terme ses deux premières grossesses à l'issue desquelles elle a eu à accoucher de 2 filles (âgées de 3 ans et de 7 ans), la divorcée Ndjira Sarr, pour sa troisième gestation, a décidé de la cacher. Et pour quelle raison ? Sûrement par peur de jeter la honte sur sa famille ou bien d'être stigmatisée puisqu'elle est divorcée. En effet, à l'issue de sa relation idyllique avec un certain Yankhoba Diémé, cette dame avait contracté une grossesse qu'elle a cachée à tous ses proches. Preuve qu’elle ne voulait pas de son bébé, Ndjira Sarr n'a effectué aucune visite prénatale. Et pire, lorsqu'elle a déménagé chez sa tante à Grand-Yoff, au quartier de Arafat, elle n'a pas révélé à cette dernière qu'elle était en état de grossesse. Car, malgré les multiples demandes d'explications de la tante suite au changement de sa morphologie, Ndjira Sarr avait campé sur sa position de dénégations à propos de sa gestation. Et pour la semer, elle lui a révélé être atteinte d'un fibrome.
 
 
 
Elle accouche, met le cadavre de son bébé dans un seau et le jette dans un caniveau
 
 
 
Mais, courant avril 2018, aux environs de 3h du matin, elle a accouché d'un nouveau-né de sexe masculin dans la chambre de sa tante qui était en voyage. Là, au lieu de demander de l'aide au voisinage ou bien d'aller dans un hôpital, Ndjira Sarr est restée dans cette chambre jusqu'au petit matin avant de mettre le cadavre de son bébé dans un seau pour ensuite aller le jeter dans un caniveau devant sa maison. Et comme si de rien n'était, elle s'est rendue tranquillement à son travail le surlendemain de son crime. Hélas, comme un crime n'est jamais parfait, son forfait a été découvert. Une dame qui était venue déverser de l'eau usée dans cette rigole a vu le bébé qui flottait sur une grille. Le chef de quartier, avisé, a à son tour informé les enquêteurs qui se sont déplacés sur les lieux pour récupérer le cadavre.
L'enquête rondement menée a permis de remonter jusqu'à Ndjira Sarr. Lorsqu'elle a été auditionnée une première fois, cette dernière a catégoriquement nié être l'auteure de ces faits. Mais, elle a été perdue par les constatations de l'homme de l'art après qu'elle a été soumise à des examens. Parce que la blouse blanche avait conclu qu'elle venait d'accoucher. Et ne sachant plus quelle thèse avancer pour tromper les agents interpellateurs, elle a fini par reconnaître qu'elle était bel et bien en état de grossesse.
 
 
 
Ndjira Sarr s’amende à la barre
 
 
 
Inculpée pour des faits d'infanticide, elle a été jugée hier, devant la chambre criminelle de Dakar, après plus de 3 ans de détention préventive. Et comme durant toutes les étapes de sa procédure elle a réfuté ces faits qui lui sont imputés, elle a persisté dans ses dénégations jusqu'à la barre. Sur les circonstances de sa délivrance, elle raconte : «après avoir accouché dans la chambre nuitamment, j'ai coupé le cordon ombilical avec une lame de rasoir qui se trouvait par hasard sur la table de la télé dans la chambre. Ensuite j'ai pris le bébé dans mes bras pour voir s'il allait pleurer, mais il ne l'a pas fait. Après, il a commencé à bouger. Je ne l'ai pas étranglé ni cogné sa tête. Les gens pensent que j'ai tué mon bébé alors que tel n'est pas le cas. S'agissant du placenta, je l'ai jeté dans les toilettes. Et le lendemain de mon accouchement, vers les coups de 10 heures, j'ai ouvert la porte de la chambre avant d'aller jeter le bébé dans le caniveau qui se trouvait devant notre maison».
Elle poursuit sur les raisons qui l'ont poussée à agir de la sorte. «J'avais honte de révéler ma grossesse. Le père ignorait que j'étais enceinte de son bébé et je ne le lui ai jamais dit. Je vouais un respect à ma tante. C'est pour cela que je n'ai pas voulu révélé la grossesse à l'auteur parce que je craignais que celui-ci l’en informe. La relation idyllique que j'entretenais avec le père de mon bébé n'avait pas duré trop longtemps. J'ai fait une erreur et je demande pardon», dit-elle pour convaincre.
 
 
Le médecin enfonce la prévenue
 
 
 
Mais, les constatations du certificat médical dressé par le médecin n'ont pas milité en sa faveur. Parce que selon le contenu dudit document, le bébé de sexe masculin est né viable, mesurait 45 cm et pesait 2kg, contrairement à ses allégations et qu'il ne respirait pas à la naissance. D'après toujours l'homme de l'art, le cadavre du nouveau-né était dans un état de décomposition avancé. Mais, il n'y avait pas de traces de blessures sur le cadavre.
Le représentant du parquet, estimant que les faits sont constants, a requis 5 ans de réclusion criminelle contre elle, compte tenu de sa qualité de délinquante primaire, de son environnement familial etc. Chargée de la défense de l'accusée, Me Nidal Kamal a plaidé son acquittement au bénéfice du doute. «Le fait de cacher sa grossesse ne signifie pas qu'elle avait l'intention de tuer son enfant. On ne peut pas l'accuser parce qu'il n'y a pas eu d'autopsie dans cette affaire», a fait observer la robe noire. Délibéré le 16 juin prochain.
 
Fatou D. DIONE
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