Que s’est-il réellement passé? Souffrait-il de dépression ? Depuis quand préparait-il cela ? Nombreuses sont les questions qui se bousculent dans la tête des Sénégalais à l’annonce de la tragédie. Dr Falla Paye, médecin-dentiste de son état, a tué ses trois enfants avant de se donner la mort, hier dimanche, en début d’après-midi, à Sacré-Cœur, en face de l’école Bem. Dans une «longue lettre», le dentiste donne les raisons de son acte.
Hier dimanche, le dentiste a donné une injection mortelle à ses trois enfants M. Paye, T. Paye et N. F.Paye avant de mettre fin à sa vie.Dans une lettre qui ressemble plus à un journal intime, Falla Paye laisse entrevoir le calvaire vécu avec une précision, des faits, des dates, des noms. Tout laisse croire que pendant les 15 ans que son mariage a duré, le dentiste a vécu l’enfer avec sa femme, Ndèye Awa.Une pression à laquelle Falla sera confrontée. Mais, malheureusement, ce sera le début de son calvaire. Après avoir vécu plusieurs années dans la souffrance, Falla se sépare de sa femme.
Il perd la garde de leurs enfants.Samedi dernier, ces derniers étaient avec lui. Il les a conduits, deux filles et un garçon, à son cabinet à l'immeuble Sokhna Astou Lo, où son frère, le Docteur Mbaye Paye, ancien secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal, tient aussi ses propres bureaux, pour leur injecter une piqûre mortelle.
«Tu ne mérites pas ces enfants, je les emmène avec moi»
Le mélange qu’il leur a injecté est pour le moment inconnu, mais cela a entraîné la mort immédiate des gamins. C’est ainsi qu’à son tour, le médecin s’est donné la mort.«Il ne faut pas qu’il ait une descendance de ce mariage sans amour. Trouve-toi un mari qui t’aimera peut-être et vous ferez d’autres enfants. Tu m’as dit avoir réfléchi à tous les cas de figure, mais tu ne t’attendais pas à une telle éventualité. Visiblement il y en a un qui t’a échappé», a-t-il mentionné dans sa lettre. Avant de poursuivre : «tu t’es bien servi de moi pour faire des enfants. Tu ne mérites pas ces enfants, je les emmène avec moi parce que tu n’as pas fait le dixième de ce que j’ai fait pour eux. Tu ne mérites pas d’avoir des enfants qui portent mon nom. Fais ce que tu veux de ta misérable vie. Tu as choisi de tout foutre en l’air pour rejoindre la misère dont tu viens, fais le comme tu veux, mais sans moi».
Khadidjatou DIAKHATE