
Le Sénégal a déjà fait face à l’émigration clandestine, mais cette année semble battre tous les records. Des centaines de jeunes Sénégalais, de diverses localités, prennent la mer pour rallier l’Espagne ou l’Italie avec toutes les conséquences que cela engendre. La commune de Fass Boye compte lui aussi ses disparus : 150 personnes dont 50 capitaines pêcheurs sont introuvables depuis une vingtaine de jours.
A Fass Boye c’est la consternation, 150 personnes ont disparu en mer depuis le 10 juillet 2023. La pirogue qui transportait ces migrants clandestins s’est comme volatilisée, laissant les familles de ces derniers dans un désarroi total. « C’est une pirogue qui avait à son bord 150 personnes dont 50 capitaines pêcheurs originaires de Fass Boye, de Diogué et de Litt (communauté rurale de Darou Khoudoss, Département de Tivaouane) qui a disparu dans la nature », lit-on sur le communiqué du collectif des familles des disparus.
Ces dernières disent avoir déjà mené des recherches préliminaires afin de pouvoir communiquer, « aux familles et aux autorités, des informations de base sur l’équipage et la position de la pirogue portée disparue ainsi que sur la situation des personnes embarquées ».
A les en croire, les recherches menées en Espagne et au Maroc n’ont pas permis de localiser la pirogue. « Les Autorités espagnoles ont confirmé n’avoir identifié aucune embarcation répondant au signalement de la pirogue de Fass Boye. Idem au Maroc, où la pirogue n’a pas été identifiée parmi celles qui ont débarqué à Dakhla », font-ils noter.
C’est pourquoi, disent-elles, les recherches doivent continuer au Sénégal, surtout au large, et si nécessaire, l’aide des pays limitrophes doit être sollicitée pour la poursuite des recherches en Mauritanie et éventuellement vers le Cap-Vert.
Enfin, le Collectif des familles des disparus saisit l’occasion pour rappeler aux autorités sénégalaises la situation difficile du secteur de la pêche, confrontée à une rareté du poisson ayant plongé la majorité des acteurs de la pêche artisanale dans un désespoir qui les pousse à emprunter la mer pour subvenir aux besoins de leurs familles. « Les jeunes qui prennent les pirogues pour quitter le pays sont des Sénégalais et ont droit à l’assistance nécessaire pour les sauver de l’océan. Leurs familles qui sont restées dans les différentes localités du pays ont aussi besoin de soutien moral », fait-il savoir.
Ndèye Khady DIOUF