Après Guy Marius Sagna qui se démène avec ses proches de la société civile pour sortir des griffes de Dame justice, c’est au tour de Adama Gaye d’être empêtré dans les mailles de la justice. Le journaliste a été épinglé pour avoir posté sur sa page Facebook des propos jugés malveillants à l’endroit du couple présidentiel. Il est placé en garde à vue pour deux infractions dont l’offense au chef de l’Etat. Cette deuxième infraction greffée dans le dossier va conduire l’affaire en instruction.
Les choses ne se présentent pas sous de bons auspices pour Adama Gaye. Le journaliste, qui a été cueilli hier par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic), risque de rester longtemps à l’ombre sans voir le soleil briller. Pour cause, hier, il a été arrêté par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Les enquêteurs lui ont, par la suite, notifié deux inculpations. Le matin, avant l’interrogatoire, les limiers lui ont signifié une première inculpation qui est la diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs, avant de corser les choses en lui notifiant, après son audition, la deuxième inculpation qui risque de le clouer en prison. Il s’agit du délit d’offense au chef de l’Etat. Un délit qui, selon certaines informations, n’a été visé que pour «emmerder» le journaliste, au mieux, et au pire, envoyer le dossier en instruction. «C’est certainement ce qu’ils veulent et le problème, c’est que très bientôt, c’est les vacances judiciaires et le Doyen des juges, qui pourrait hériter du dossier, fait d’habitude partie des magistrats qui partent en premier en vacances», nous souffle une source proche de l’affaire. Pour le moment, les enquêteurs ont notifié au journaliste la garde-à-vue, qui peut durer 48 heures avant qu’il ne soit déféré, si le chef du Parquet le souhaite.
Adama Gaye cueilli à son domicile à 5 heures du matin
Avant la notification de son placement en garde-à-vue, Adama Gaye a été entendu par les limiers de 11 heures jusqu’après 14 heures. Pourtant, c’est très tôt le matin qu’il a été cueilli à son domicile. «Ils l’ont arrêté chez lui à 5 heures du matin pour l’entendre à 11 heures. Je crois qu’ils pouvaient se contenter de lui envoyer une convocation. Mais, ils voulaient juste l’humilier, c’est pourquoi ils ont fait ça», s’offusque notre interlocuteur.
Le journaliste s’est retrouvé dans les mailles du procureur de la République pour avoir publié sur sa page Facebook des propos visant le Président Macky Sall, mais également la première dame Marème Faye Sall ainsi que Aliou Sall. «En plus d’être un voleur, Macky est un m…. (...) Il ose dire qu’il avait à cœur les intérêts du pays quand il négociait les contrats avec qui l’on sait», a-t-il posté ; ou encore, «Macky, tes gars et toi devez admettre votre nullité. Le poids des crimes vous empêche d’être des dirigeants respectés ni maîtres de vos mouvements (…) Sénégal-Otage. Pendant que les Sall s’accaparent des ressources en hydrocarbures, les Faye font main basse sur l’eau, le foncier et les services aéroportuaires. Le nouvel axe du mal sénégalais est dual : SallFaye. Délogeons-les !» Adama Gaye a aussi évoqué des questions de mœurs qui touchent à la vie personnelle du président de la République.
Alassane DRAME