DES REPRISE BOMBARDEMENTS DE L'ARMÉE EN CASAMANCE :La traque de Salif Sadio se corse

 
 
Toutes les voies qui peuvent permettre à Salif Sadio de prendre la fuite du nord vers le sud ont été bouchées par l’armée. Du coup, puisque que c’est grâce au transport fluvial qu’il avait pu migrer vers le nord, après son problème avec César Atoute Badiate dans le front sud, dans les années 2000, il est actuellement pris dans l’étau. L’armée a mis en place un système de surveillance très corsé dans le transport fluvial. L'objectif étant de capturer Salif Sadio mort ou vif.
 
 
 
Après avoir détruit et annexé toutes ses bases dans le Nord Sindian, l’armée poursuit la traque au chef rebelle. Salif Sadio serait aperçu dans les bases rebelles implantées dans le Djibidione, commune aussi frontalière avec la Gambie comme Sindian. Ce sont les anciennes basées contrôlées par Paul Aloukassène Bassène, perdu de vue depuis plusieurs années. Il faut préciser que l'armée a fini de démanteler ces bases de Oupotte, Niombolong et Médiédiame. Toutes ces opérations corroborent la volonté du président de la République d’en finir avec cette crise qui dure depuis 40 ans. Il faut noter qu’il y avait une pause avant le 4 avril 2022. Mais, depuis la déclaration du chef de l’Etat exprimée de façon officielle et claire, l’armée détient ainsi le feu vert pour la traque de Salif Sadio. Ainsi, l’armée utilise toutes les expertises techniques, tous les moyens nécessaires à sa disposition pour mettre la main sur Salif Sadio. Dans cette même dynamique de traque de Salif Sadio, César Atoute aussi est dans l’œil du cyclone, car un mandat d’arrêt international est lancé contre lui comme contre Salif depuis 2011.
Il faut préciser que Salif Sadio ne peut plus aller se cacher en Gambie, car il a perdu tous les avantages qu’il avait du régime de Yaya Jammeh. Du temps du régime de l’homme de Kanilai, Salif Sadio était couvert par l’armée gambienne. Aujourd’hui avec Adama Barrow, il a tout perdu. Il est surveillé comme du lait sur le feu. L’armée gambienne encadrée par les forces de la Cedeao a réussi à stopper voire bloquer toutes les issues de fuite de Salif pour entrer en Gambie. C’est pourquoi à l’entame des bombardements, il a nuitamment fui ses bases qu’il a abandonnées. Donc si l’armée ne met pas la main sur Salif Sadio, l’opération aura un goût d’inachevé. Si la chambre criminelle de Ziguinchor suit le procureur, le mandat d’arrêt international contre César Atoute Badiate sera effectif car il est cité dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte et est jugé par contumace.
Donc ce qui est sûr et certain, l’armée n'arrêtera pas tant qu’elle ne mettra pas la main sur ces deux chefs du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc).
 
 
Les populations inquiètes
 
 
Cependant, il faut noter que ces bombardements des bases dans la commune de Djibidione inquiètent la population majoritairement musulmane. Les autorités sur place s'inquiètent de leur sort. «Nous entendons des bombardements au niveau de la frontière. Beaucoup de populations ont quitté ces villages victimes de ces bombardements de la commune de Djibidione pour aller se réfugier au niveau de la Gambie. Au moment où d’autres convergent vers d’autres villages environnants. Ce qui entraîne une situation très inquiétante parce que nous sommes en plein mois de Ramadan. Si les populations quittent Djibidione pour rallier d’autres villages, cela va être très compliqué pour elles. Les populations sont également très soucieuses parce que quand on tire des obus, c’est risqué pour elles de rester sur place», alerte le maire de Djibidione, Lamine Diémé, joint par téléphone.
 
 
Un véhicule de l'armée pris pour cible par des hommes armés hier, à hauteur de Badiouré
 
 
Il faut rappeler que les opérations ont été lancées le 13 mars dernier par l’armée afin de démanteler les bases de la faction duMfdc implantées dans le vaste département de Bignona. Et pour sauver leur peau, les rares rebelles qui se sont échappés s’adonnent à des braquages sur les deux routes nationales, RN4 et RN5. C’est pourquoi, pour la troisième fois, un véhicule de l'armée circulant sur la Rn4 a été pris pour cible par des hommes armés ce vendredi matin, à hauteur de Badiouré. Mais l'armée a répliqué avant que les rebelles ne prennent la fuite. Cette embuscade a eu lieu hier matin aux environs de 7h. Ce convoi de l’armée partait pour jalonner la route nationale numéro 5 afind’assurer la sécurité des populations et des biens. La circulation a été bloquée durant des heures pour repousser cette bande armée grâce au renfort de l’armée dépêché très rapidement.
 
Baye Modou SARR