8 filles et 1 homme comparaissaient hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour proxénétisme, complicité de proxénétisme, détention et diffusion d’images à caractère pornographique. Leur procès a été renvoyé au jeudi 16 novembre 2017 pour le visionnage des scellés de vidéos par le parquet. Aussi, les demandes de mise en liberté provisoire formulées par la défense ont été rejetées. Cerveau de la bande, Médoune Guèye alias Nino a été interpellé ainsi que sa copine Ndèye Sény Diakhaté dans une maison à la Sicap Liberté 6 le 27 octobre dernier. C’est là qu’ils déroulaient leur activité de proxénétisme avec les prostituées Adja Diakhère, Marième Suzanne Sonko, Marine Biagui, Rokhaya Diatta, Anna Guèye, Penda Faye, Arame Seck….
Médoune Guèye alias Nino, gérant d’une entreprise de sérigraphie, Adja Diakhère Mbodji (24 ans domiciliée à Yoff Apecsy), Marième Suzanne Sonko (25 ans), Marine Biagui (27 ans, domiciliée à la Sicap Baobab), Rokhaya Diatta (serveuse à Marmiton), Anna Guèye, Penda Faye (commerçante), Arame Seck (23 ans, domiciliée à la Sicap Liberté 6) et Ndèye Sény Diakhaté (serveuse au restaurant Crystal Palace) devront repasser le 16 novembre prochain pour savoir à quelle sauce ils seront bouffés.Attrait à la barre hier pour proxénétisme, complicité de ce chef, détention et publication d’images contraires aux bonnes mœurs, leur procès a été renvoyé une seconde fois par le juge des flagrants délits de Dakar pour le visionnage des images obscènes par le procureur. En effet, les scellés de CD produits n’ont été mis à la disposition du parquet qu’avant-hier (jeudi) et le procureur ne les avait pas encore visionnés pour savoir de quoi il retournait réellement.
La demande de liberté provisoire refusée
Leurs avocats Mes Abou Abdoul Daff, Alioune Sow, Abdou Aziz Djigo, Boubacar Dramé, Serigne Diongue, Christian et Cie, ont formulé des demandes de liberté provisoire pour leurs clients qui, depuis 2 semaines, sont sous mandat de dépôt. Hélas, la parquetière Rokhaya Dione a tout rejeté, soutenant que les faits ont causé un trouble grave à l’ordre public. De plus, a ajouté le parquet, leur accorder une liberté provisoire accentuerait ce phénomène. Le ministère public a soutenu que la plupart d’entre elles n’ont pas de domicile fixe ni des garanties sérieuses. Et elles pourraient dès lors se soustraire à la justice.
Après cela, le juge du tribunal a rejeté toutes les demandes tout en confirmant le motif du renvoi à savoir les scellés de CD.
C’est le 27 octobre 2017 que la police a démantelé ce vaste réseau de prostitution à la Sicap Liberté 6 Extension. Le cerveau et proxénète Médoune dit Nino a été retrouvé avec une tablette de marque Samsung, un appareil photographique de marque Sony dans lesquels les enquêteurs ont découvert plusieurs photos et vidéos des filles citées.
Pris la main dans le sac, il a balancé les noms de toutes les filles.
Entendues à tour de rôle, elles ont toutes confirmé être bien celles qui figurent sur des photos et vidéos obscènes avant de regretter leurs actes ignobles, expliquant qu’elles ont été spoliées par leur boss.
Ndèye Sény Diakhaté, la copine de Médoune, arrêtée pour complicité de proxénétisme, a farouchement contesté ce chef d’accusation sans convaincre les agents enquêteurs. Alors qu’il ressort du procès-verbal d’enquête préliminaire que Medoune, domicilié à la Patte d’Oie Builders, développait ses activités délictuelles de connivence avec cette dernière, serveuse au restaurant Crystal Palace sur Bourguiba. Au cours de ses séances, certaines se sont photographiées dans des positions à caractère pornographique, d’autres, plus prétentieuses ont réalisé des films érotiques. Des images et vidéos à caractère pornographique que Nino utilisait pour appâter ses riches clients de Dubaï et du Sénégal. Sans scrupule, il jouait les entremetteurs sexuels, organisait des parties de jambes en l’air rémunérées à coups de liasses de billets de banque, entre les filles et des personnalités du pays triées de son carnet d’adresses.
Ils ont tous été placés sous mandat de dépôt le 31 octobre 2017 en attendant leur procès.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)