
Le parti de l’ancien président Macky Sall, qui s’insurge contre la «loi Amadou Ba», a vivement dénoncé les récentes déclarations de Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre et porte-parole du gouvernement. L’Apr qualifie ses propos d’“indignes” et demande au procureur de la République de le convoquer. Dans le même document, la formation marron-beige appelle à la mobilisation nationale le 2 avril devant l’Assemblée nationale contre cette “loi scélérate d’interprétation”.
Le Secrétariat exécutif national de l’Apr a exprimé sa profonde indignation face aux déclarations de Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre et porte-parole du gouvernement, qui a affirmé que Mouhamadou Moustapha Ba aurait avoué un maquillage des chiffres avant d’être tué. Le parti juge ces propos “d’une extrême gravité” et réclame une audition immédiate du ministre afin qu’il apporte des preuves. Après avoir formulé des prières pour le repos de l’âme de Mouhamadou Moustapha Ba, l’Apr condamne une sortie jugée “désastreuse” d’un responsable gouvernemental.
Le Sen a également abordé la proposition de loi interprétative sur l’amnistie, initiée par la majorité actuelle. L’Apr rappelle son attachement au projet initial porté par Macky Sall en mars 2024, qui avait permis une pacification de l’espace politique et une réconciliation nationale. Selon l’Apr, ce texte avait favorisé une élection présidentielle “pacifique, transparente et inclusive”. Toutefois, le parti dénonce aujourd’hui une volonté du parti Pastef de “détourner” cette loi pour “absoudre les commanditaires et auteurs de violences politiques tout en incriminant les forces de défense et de sécurité”. L’Apr exige soit un maintien du texte initial, soit une abrogation pure et simple.
Le parti appelle les Sénégalais à manifester pacifiquement le 2 avril devant l’Assemblée nationale contre cette “loi scélérate d’interprétation”. Selon l’Apr, cette démarche vise à “diviser les citoyens” et à instaurer une “rupture d’égalité” entre les Sénégalais. En soutien aux forces de défense et de sécurité, le parti rappelle que ces dernières ont agi dans un cadre légal et républicain face aux violences.
Dans cette dynamique, le Sen prévoit de proposer au Fdr (Front pour la défense de de la démocratie et la République) l’organisation d’une manifestation nationale contre cette loi et contre les “dérives dictatoriales” du régime.
L’Apr exige par ailleurs la libération immédiate des “détenus politiques”, notamment Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye, militant et chroniqueur incarcéré. Le parti estime que ces arrestations sont “une tentative d’affaiblissement” orchestrée par un régime incapable d’assumer ses responsabilités. En outre, le Sen a annoncé une série de visites auprès des chefs religieux à partir du 21 mars afin de les sensibiliser sur la “situation alarmante” du pays.
Réorganisation interne et renforcement du parti
Enfin, l’Apr a salué l’adhésion de nouveaux membres au sein du Secrétariat exécutif national et promis des “corrections” sur la liste provisoire publiée le 19 mars. Le parti prépare également la mise en place de son nouveau Conseil national, un organe clé pour la structuration de ses prochaines batailles politiques.
Sidy Djimby NDAO