1 milliard 100 millions de Francs CFA, c’est le montant que les gérants de stations-services ont perdu lors des récents évènements de mars 2021. En outre, plus de 400 employés se sont retrouvés sans emploi au lendemain des manifestations. 8 mois après les émeutes , l’Association des gérants de stations-services tire encore la sonnette d’alarme et appelle l’Etat à réagir . En conférence de presse hier, ils soutiennent ne même pas exclure de fermer leurs sites en guise de protestation.
55 stations-services ont été pillées et saccagées au mois de Mars dernier . Des experts avaient évalué les dégâts à plus d’ 1 milliard 100 millions de nos francs CFA. L’Etat du Sénégal avait demandé l’inventaire des dégâts pour apporter un soutien à ces gérants de stations services sénégalais qui ont perdu de l’argent. Mais malheureusement, 9 mois après les douloureux évènements, les victimes de ces attaques n’ont toujours rien reçu malgré les promesses des ministères du Commerce et du Pétrole. «Ce sont des Sénégalais qui ont investi beaucoup d’argent. L’Etat leur doit protection et soutien. Les boutiques, les restaurants, entre autres, s’ils ne marchent pas au ralenti, sont actuellement à l’arrêt. Et si la situation actuelle persiste, nous n’excluons pas de fermer nos sites. De toute façon nous n’aurons plus le choix. Beaucoup d’entre nous n’ont plus la force de se relever», a déploré Ibrahima Fall, Secrétaire Général de l’Association des gérants de stations-services.
Même son de cloche chez Penda Aw. Cette dernière est la gérante d’une station Ola. Sa boîte a été fortement saccagée. Et depuis lors, elle a finalement fermé les portes. 9 mois après, elle est toujours dans l’incapacité de redémarrer ses activités, alors qu’elle a investi 20 millions de francs CFA. «Mes agents sont au chômage. Je dois beaucoup d’argent à la banque. La compagnie m’avait donné un coup de pouce, mais on ne se relève pas du jour au lendemain d’une chute de cette nature», se désole-t-elle.
Avec les prochaines échéances de janvier, ils ont naturellement peur, déjà qu’ils peinent à se refaire une santé financière après les manifestations de mars dernier. «A chaque fois que nous entendons des appels à manifester, nous avons, naturellement, peur. Nous rappelons aux manifestants que les marques sont étrangères, mais les investissements ont été consentis par des Sénégalais qui emploient des Sénégalais », a laissé entendre Moctar Mbodji, gérant de station Shell. Avant d’ajouter : «nous demandons donc aux autorités compétentes, de protéger nos stations puisque c’est à elles qu’incombe la sécurité des biens et des personnes. Les stations, au regard de leur spécificité et de la nécessité de facilité leur accès, ont été construites de sorte qu’elles soient ouvertes. Il nous est impossible de les sécuriser».
Khadidjatou DIAKHATE