Le jour où leur corporation est célébrée à travers le monde pour leur éminente contribution à la venue à la vie, six sages-femmes sunugaaliennes répondaient du décès en couches d’une parturiente. Même si nombre de femmes subissent encore le même sort à travers le pays, loin d’un centre dédié et loin de la présence ne serait-ce que d’une matrone, ce cas-ci a révulsé plus d’un. Simplement parce que la négligence et la légèreté ont été mises en exergue et montées en épingle, pour jeter en pâture ces sages-femmes. Il ne s’agit pas de les dédouaner, mais les circonstances atténuantes sont légion, du fait d’un système brinquebalant. Alors, faut-il toutes les bruler, celles de Louga et les prochaines sur la liste des impairs ? Bien sûr que non. Car, c’est en amont qu’il faut faire un travail de meilleure formation, par un encadrement plus soutenu des écoles. La santé est comme l’éducation, promouvez la au rabais et au bout d’une décennie, vous récoltez des médecins après la mort officiant dans des mouroirs. Et pourtant, nos sages-femmes, envoyez-les en Europe ou en Amérique où le cadre sied et vous les verrez faire des miracles. Donc ne jetons point le bébé avec l’eau du bain.
Waa Ji
Waa Ji