Les hommes du commissaire de police de Pikine Mame Arona Ba ont réussi à percer le mystère qui entourait les multiples arrestations manquées du plus recherché agresseur en série de la banlieue dakaroise nommé Thierno Seydou G, alias Akon. Celui-ci a expliqué le succès de ses nombreux tours de passe-passe avec les forces de police et de gendarmerie par l’usage d’une ceinture mystique anti-arrestation. Son nom : le «ndoobu».
L’extraction de prison, mercredi dernier, du célèbre agresseur en série de la banlieue dakaroise du nom d’Akon et de son «lieutenant» Yankhoba T., pour continuation d’enquête préliminaire par les flics du commissariat de Pikine, a permis de mieux connaître les deux gangsters en question. Mais particulièrement Akon.
Après que les deux malfaiteurs ont été déférés au parquet par le commissariat central de Guédiawaye, placés sous mandat de dépôt, les flics de Pikine ont pris la balle au rebond en introduisant une demande d’extraction des agresseurs en série. Une requête qui a été satisfaite depuis mercredi dernier. Ainsi, Akon et son acolyte Yankhoba se sont prêtés aux questions-réponses des enquêteurs, qui ont réussi à leur tirer les vers du nez, même si les malfrats tentaient parfois de nier sans convaincre certains faits ou de jouer au plus fin avec les policiers.
Akon et sa ceinture mystique : le «ndoobu»
Akon a reconnu presque tous les faits incriminés, mais il a plaidé non coupable pour beaucoup d’autres cas, même s’il indique n’avoir pas souvenance du visage de toutes ses victimes. Il a aussi expliqué les nombreux forfaits qu’il déclare avoir commis avec son gang, qui a l’habitude d’opérer au niveau de la station d’essence Edk de Technopole de Pikine et le long du marché «Gueule-Tapée» de Case bi en passant par le croisement de Cambérène et la principale route de la cité Fayçal. Au cours de l’interrogatoire, il a fait une révélation de taille sur les motifs des nombreux échecs des forces de police et de gendarmerie dans leurs différentes tentatives de lui mettre le grappin dessus. Akon déclare avoir chaque fois réussi à se tirer du bourbier quand l’étau des agents de terrain se resserrait autour de lui, grâce à sa redoutable et éternelle ceinture mystique communément appelée «ndoobu».
Le gris-gris ou «ndoobu» alerte le gangster, en se resserrant brusquement autour de la taille
Pour savoir que les flics étaient à deux doigts de l’appréhender, le caïd affirme sentir son inséparable talisman en question se resserrer brusquement tout seul autour de ses reins et lui faisait terriblement mal au niveau de la taille. Ce qui le poussait à flairer le coup et prenait aussitôt la fuite, avant l’arrivée des policiers. Qui ne pouvaient que constater avec amertume le flop cuisant de leur opération commando contre le gangster en chef le plus recherché de la banlieue. Ainsi, Akon parvenait tout le temps à passer entre les mailles du filet des forces de police et de gendarmerie.
Akon révèle : «je ne serais jamais tombé si j’avais porté mon talisman fétiche ; on m'a surpris»
Le malfrat soutient que s’il n’avait pas enlevé son gris-gris, les policiers de Guédiawaye ne l’auraient jamais interpellé, encore moins surpris dans sa chambre de location, sise au quartier Fith-Mith. Akon indique aussi n’avoir jamais exercé une quelconque violence sur leurs proies. Selon lui, c’est son acolyte Yankhoba qui malmène les gens avant de les détrousser. Mais, avant de frapper, il se planque d’abord avec son compère dans les buissons et guette l’apparition éventuelle d’une proie à plumer. Dès qu’ils surgissent devant leurs victimes, Yankhoba attaque par derrière leur proie avec une magistrale prise au cou et l’immobilise. Akon se pointe ensuite devant celle-ci et lui réclame ses biens, sous la menace d’un couteau. C’est dans ces conditions qu’il est toujours reconnu et identifié par leurs différentes victimes.
Retour en prison pour association de malfaiteurs, vols multiples commis la nuit avec usage d’armes blanches, Cbv…
Toujours dans ses aveux, Akon reconnaît avoir agressé avec son compagnon un individu à bord d’une moto au niveau de Technopole de Pikine, avant d’emporter son sac contenant 3 millions 700 mille francs. Il se réfugie ensuite à Keur Ayip pour tenter de rallier en douce la Gambie. Mais, craignant d’être capturé, il renonce à son voyage pour Banjul, file à l’anglaise en Guinée-Bissau et trouve refuge en Côte-d’Ivoire, où il séjournera pendant un mois, avant de retourner sur la pointe des pieds au bercail. Son acolyte Yankhoba a tenté de nier les faits, sans convaincre les enquêteurs, qui détenaient un dossier explosif contre lui. Tous les deux ont été retournés en prison pour association de malfaiteurs, vols multiples commis la nuit avec usage d’armes blanches, coups et blessures volontaires, rébellion et outrages à agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions.
Vieux Père NDIAYE
Akon nie toute implication dans le vol de l’arme du policier et la bataille rangée entre son gang et les flics
Thierno Seydou G, alias Akon, était très attendu sur l’affaire de la bataille rangée opposant son gang aux éléments de la brigade de recherche (Br) du commissariat de police de Pikine. Mais, cuisiné sur ce dossier, il a réfuté catégoriquement toute implication et affirme n’avoir pas été sur les lieux au moment de l’altercation. Mieux, Akon soutient n’avoir jamais opéré dans le quartier Pikine rue 10, où il a vu le jour et grandi. Il réfute également toutes les accusations et déclare être innocent dans le vol présumé de l’arme de service d’un des flics opérant en civil.
Les agents, en patrouille pédestre la nuit des faits, démentent Akon et l’enfoncent
Les déclarations de l’agresseur en série ont été battues en brèche par les agents de la brigade de recherche du commissariat de police de Pikine, qui effectuaient la patrouille pédestre durant la nuit de ladite bataille rangée. Ils soutiennent tous avoir clairement reconnu et identifié le gangster en chef. Qui semble avoir compris la gravité des faits dans la disparition de l’arme de service d’un des policiers patrouilleurs. D’où ses dénégations véhémentes à tout de champ, soufflent nos sources. «Il n’est pas bête. Il sait la peine de prison qu’il encourt, d’où le fait qu’il dégage toute implication dans l’affaire d’arme de service disparue». L’arme de service reste toutefois toujours introuvable.
Akon affirme être un «non violent et pas méchant» contre ses proies
On le croyait sadique et sanguinaire durant les différents raids à main armée de son gang. Mais, lors de son face-face avec les flics, Akon a déclaré qu’il était tout sauf violent et méchant. «Quand on attaquait une proie, je me contentais juste d’agiter mon gros couteau pour l’effrayer. Mais, lorsque celle-ci organisait une résistance, je renonçais aussitôt à l’agression, contrairement à mon acolyte Yankhoba, qui violentait notre proie, puis la détroussait», confie Akon.
V. P. NDIAYE
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