Guy Marius Sagna et Cie ont passé le week-end au commissariat central. Interpellés vendredi dernier alors qu’ils manifestaient contre la hausse du prix de l’électricité, l’activiste et ses compagnons sont suspendus à la décision du procureur. Plus que les huit autres qui doivent répondre de trois infractions, Guy Marius Sagna, qui voit son cas corsé, est poursuivi pour quatre chefs de prévention.
Guy Marius Sagna a réussi son pari le vendredi dernier. Comme il l’avait promis, il est parvenu à marcher jusqu’au palais présidentiel, au nez et à la barbe des forces de sécurité qui étaient pourtant averties. L’activiste a réussi à déjouer le dispositif sécuritaire mis en place par la police et s’est même offert le luxe de se retrouver à l’intérieur du palais présidentiel, sans invitation, puisque les forces de sécurité l’y ont obligé. Cependant, cette prouesse risque de lui coûter très cher. En effet, avec neuf de ses compagnons manifestants, Guy Marius Sagna a été interpellé et gardé à vue, depuis le vendredi. Et ceux qui espéraient que les autorités policières allaient les relâcher quelques heures plus tard ont vite déchanté. Est-ce dû à leur colère suscité par ce pari réussi de l’activiste où s’agit-il simplement de la défiance à l’autorité qui n’avait pas autorisé la marche ? Quoi qu’il en soit, Guy Marius Sagna et Cie ont passé le week-end au commissariat central, en attendant de savoir quelle suite le procureur de la République va donner à leur dossier.
Me Moussa Sarr : «je me prépare à toutes les hypothèses»
Après leur arrestation, les manifestants ont été entendus par la police. Selon Me Moussa Sarr qui a assisté Guy Marius Sagna, la police a visé les chefs d’infraction de trouble à l’ordre public, attroupement, participation à une manifestation non autorisée. Ces trois chefs de prévention concernent Guy Marius Sagna et les 8 autres manifestants. Mais, il y a un quatrième chef de prévention qui est visé à l’encontre du leader de Frapp/France dégage uniquement, à savoir rébellion et violence contre un agent dans l’exercice de ses fonctions. Interrogé sur la possibilité de mise en liberté d’office de Guy Marius ou d’un défèrement devant le procureur de la République, Me Moussa Sarr refuse de se lancer dans les pronostics : «il est très difficile de faire de la météo judiciaire. Je me prépare à toutes les hypothèses, à savoir de la plus satisfaisante à celle du pire, c’est-à-dire leur mise en liberté ou leur mise sous mandat de dépôt».
Vendredi dernier, faut-il le rappeler, Guy Marius et Cie manifestaient contre la hausse du prix de l’électricité, une décision prise par l’Etat et qui est entrée en vigueur depuis hier 1er décembre. La manifestation contre cette mesure n’a pas été autorisée par le préfet de Dakar. Mais les manifestants ne se sont pas pliés à la décision de l’autorité administrative au motif que c’est la constitution qui l’autorise.
Alassane DRAME