Deux jeunes hommes ont soldé leurs comptes dans le sang tard dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 avril courant, vers 3h du matin, au quartier Thiaroye Sant Yalla de la commune de Djeddah Thiaroye Kao. Ils ont eu à deux reprises de vifs échanges de propos orduriers, avant d’en venir aux mains avec usage d’arme blanche. Mais, à la lisière des faits recoupés à bonnes sources, tout laisse croire à une mortelle bagarre aux relents de crime passionnel.
Assane Guèye a perdu la vie dans des circonstances atroces à cause de ses…sentiments d’amour pour une jeune fille du quartier répondant au nom de K. Diallo. Une fin tragique pour le chauffeur de camion de ramassage d’ordures de l’Unité de coordination et de gestion des déchets (Ucg), qui suscite encore des réactions de stupéfaction et de colère dans la localité depuis l’annonce du décès du jeune homme.
Ba rejoint la fille K. Diallo devant chez elle et cause avec elle
Tout commence par une violente prise de bec entre Assane Guèye et le marchand ambulant I. Ba. Ce dernier avait auparavant téléphoné à la fille K. Diallo et lui avait exprimé son désir de lui rendre visite. Celle-ci accepte. I. Bâ s’y rend. Mais, pendant qu’ils causent et poussent parfois des éclats de rire, Assane débarque, tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, et se met dans tous ses états. Il enchaîne avec des énormités, se met brusquement aux côtés de la demoiselle et s’en prend à I. Ba. Ce dernier se sent offensé, se braque et réplique aux salacités.
Guèye insulte le garçon et le menace
Guèye revient à la charge et jure de corriger le marchand ambulant. «Yaw bandi woo sax. Dinaala won ni woyu bandi mooy baayam (tu ne m’arrives même pas à la cheville. Je te prouverai que je suis ton père dans le milieu interlope). Mais, ces menaces laissent de marbre le jeune Ba qui tourne en dérision son antagoniste et lui lance un défi devant la fille.
Il rejoint Ba devant chez lui et l’insulte, celui-ci le frappe avec un bâton
Tous les deux garçons se quittent. Plus tard, I. Ba téléphone à Assane et se plaint de son comportement à son encontre. Il lui fait aussi des réprimandes. Mais, Guèye l’envoie promener et le traite de tous les noms d’oiseaux. Il demande également de lui indiquer sa position dans le quartier pour qu’il puisse le rejoindre là-bas et lui montrer de quel bois il se chauffe. Ce qui sera fait. Mais, en allant à la rencontre du nommé I. Ba, Guèye s’accompagne avec trois amis et s’arme d’un couteau qu’il dissimule dans ses habits. Il se présente alors devant son antagoniste et renoue avec les invectives de mère contre celui-ci. Qui lui retourne aussitôt les insanités, devine ses intentions de bagarre et se met ensuite sur ses gardes, de peur d’être pris de court. Il exhibe alors un bâton et lui en donne un violent coup sur la tête, en guise de représailles contre les injures.
Il poignarde à l’avant-bras gauche Ba, qui le désarme et l’atteint à la jambe
Guèye accuse le coup de bâton, sort aussitôt son couteau de ses habits et fonce droit sur Ba. Qui panique à la vue de l’arme blanche, marche à reculons et cherche du regard un objet pour se défendre. Mais, Assane le rattrape et se jette sur lui. Il engage la bagarre et lui plante un coup de couteau au niveau de l’avant-bras gauche. Une foudroyante charge qui provoque un état de colère hystérique chez le marchand. Ba organise la résistance et parvient à le désarmer. Il s’empare de l’arme blanche et lui assène avec une violence inouïe un coup à la jambe droite. Il l’abandonne dans un piteux état de santé, se débarrasse de l’arme tâchée de sang et prend la fuite.
Assane succombe à ses blessures au cours de son évacuation
Le chauffeur de l’Ucg pousse des cris de douleur, se débat dans tous les sens et se vide de son sang. Alertés, des voisins embarquent le jeune homme à bord d’un véhicule et l’acheminent en toute urgence à l’hôpital de Pikine. Mais, au cours de son évacuation, Guèye succombe à ses blessures. Une affaire aux allures de crime passionnel qui charrie encore des commentaires aussi divers que variés.
Vieux Père NDIAYE