Près de trois ans après avoir supprimé le poste de Premier ministre au lendemain de sa réélection, le président de la République a décidé de rétropédaler. Ainsi, après avoir annoncé la restauration du poste de Premier ministre, le conseil a examiné et adopté le projet de révision de la Constitution qui sera sur la table du président de l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Le projet sera examiné en procédure d’urgence.
Le poste de Premier ministre bientôt réintégré dans l’attelage gouvernemental. Ainsi en a décidé le Président Macky Sall en conseil des ministres, hier. Tâtonnement ou pilotage à vue ? Cette restauration, qui vient ainsi adapter l’organisation du pouvoir exécutif à un nouvel environnement économique et socio-politique, s’accompagne, selon le chef de l’Etat, d’une nécessaire requalification des rapports entre l’exécutif et le législatif, notamment la réintroduction de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et le pouvoir de dissolution de celle-ci dévolu au président de la République. En tout cas, en perspective du retour du poste de Premier ministre, Macky Sall a décidé de s’inscrire dans le fast-track. En effet, aussitôt a-t-il informé le gouvernement de sa volonté d’initier cette révision de la Constitution en vue de l’instauration du poste de Premier ministre que le conseil a examiné et adopté le projet de loi portant révision de la Constitution. Ainsi, il revient à l’Assemblée nationale, comme ce fut le cas lors de la suppression, de voter la loi restaurant le poste de Premier ministre du Sénégal.
Cependant, outre l’environnement économique et socio-politique allégués, entre autres prétextes, le Président Macky Sall, faudrait-il le rappeler, aura un calendrier chargé en 2022-2023 avec son magistère en tant que président en exercice de l’Union africaine. Pour rappel, le poste de Premier ministre a été supprimé au lendemain de la réélection du Président Macky Sall en février 2019. Pour motiver cette suppression, il avait servi comme prétexte la simplification et la rationalisation des procédures de prise de décision afin de fluidifier le fonctionnement de l’Etat. Seulement, cette réforme controversée du chef de l’Etat a été à l’origine d’une vague d’indignation de la classe politique, mais aussi de la société civile. Néanmoins, la loi avait été votée le 4 mai par les députés avant d’être promulguée le 14 mai par le chef de l’Etat.
M. CISS
L’Union africaine: la raison
Les rumeurs sur le retour du Poste de Premier minister couraient dans les couloirs de la Présidence de la République depuis quelques mois. Le president de la République a confié à certains de ses collaborateurs qu’avec ses nouvelles responsabilités au sein de l’Union africaine qu’il va presider en milieu d’année, il n’aura pas beaucoup de temps pour tout encaisser. C’est ainsi qu’il a pris la decision de se décharger un peu en confiant une partie de ses prérogatives à un chef du gouvernement. Qui va occupier le poste? Attendra-t-il les élections territoriales avant de le nommer ou va-t-il le faire avant? Les conjectures sont ouvertes.