Le Mali ne compte pas attendre que les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao aient fini de décider de son sort pour se rebiffer. Après la position ferme et sans complexe de la junte au pouvoir, c’est une grande manifestation de soutien qui a été organisée par les populations en solidarité aux autorités maliennes sur tout le territoire, hier. Koutiala, Zegoua, Tombouctou… Et même à Dakar, partout, des populations sont sorties pour dire non à la Cedeao.
Ils avaient pris date ce vendredi pour protester contre la décision des chefs d’Etat africains de leur imposer un embargo et ils ont réussi à fédérer toutes les couches de la population à leur cause. Hier, lors du rassemblement, c’est une marée humaine qui était sur place à Bamako, remplissant à ras bord la place de la Nation et les alentours.Et il faut dire que si la junte voulait avoir une idée sur sa cote de popularité auprès des Maliens, elle a maintenant sa réponse. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs localités du Mali comme à Bamako.
Le Conseil supérieur de la défense nationale du Mali a adopté et approuvé le plan de riposte du gouvernement face aux sanctions de la Cedeao contre le Mali, hier. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a présidé un Conseil supérieur extraordinaire de la défense nationale et de ce qui est ressorti de cette rencontre comme décisions, le Conseil, même s’il se dit favorable à l’ouverture de discussions, a approuvé le plan de riposte. D’après le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, «il s’agit d’un Plan qui a été annoncé immédiatement après les sanctions inhumaines et illégales prises par la Cedeao et l’Uemoa contre notre pays, le 9 janvier 2022. D’un Plan exhaustif qui essaie de prendre en compte les priorités et les préoccupations de leurs populations en termes d’approvisionnement en produits de première nécessité». C’est un plan transversal, dit-il, qui comporte plusieurs composantes : des questions diplomatiques, géopolitiques, économiques et financières ainsi que des questions sociales.«L’objectif de ce Plan n’est pas d’être dans une posture de bras de fer avec la Cedeao et l’Uemoa. Le chef de l’État dans son adresse à la nation, le 10 janvier 2022, l’a bien rappelé, nous restons toujours ouverts au dialogue. Notre souhait est que ces sanctions soient les plus brèves possible aussi bien dans l’intérêt du peuple malien, mais aussi dans l’intérêt des États de la Cedeao et des États de l’Uemoa», a déclaré le porte-parole du gouvernement malien.
Les Maliens au Sénégal ont aussi manifesté au port, hier
Les Maliens au Sénégal ont aussi donné de la voix, hier. Ils ont organisé un rassemblement au port de Dakar, précisément aux Entrepôts des Maliens situés dans le périmètre du port. Ils n’étaient certes pas très nombreux, mais ils se sont fait entendre avec le soutien et la solidarité de leurs autres camarades sénégalais qui travaillent au port ainsi que les opérateurs économiques et des acteurs du transport routier du corridor Dakar-Bamako. Le mot d’ordre était le même que leurs camarades restés au pays : non aux décisions prises par les chefs d’Etat contre le Mali. Ils ont dénoncé la décision des chefs d’État de la Cedeao contre leur pays sous prétexte que les autorités de la transition n’ont pas respecté leur engagement de tenir les élections en février 2022.
BMS












