
Au premier trimestre de 2025, le déficit commercial du Sénégal s'est atténué de 305,5 milliards pour se situer à 238,9 milliards, en raison de la hausse des exportations de biens (+173,3 milliards) conjuguée à la baisse des importations (-150,2 milliards). Ainsi, durant cette période, le taux de couverture des importations par les exportations est estimé à 85,5% contre 69,0% le mois précédent.
Au cours du premier trimestre de 2025, les exportations de biens sont évaluées à 1386,1 milliards, enregistrant une hausse de 14,3% (+173,3 milliards) par rapport au dernier trimestre de 2024 selon la note de conjoncture du mois de juin. Cette progression est attribuable, principalement, à l'augmentation des ventes d'huiles brutes de pétrole (+144,6 milliards), de légumes frais (+19,3 milliards), d'engrais minéraux et chimiques (+16,6 milliards) et d'or brut (+10,5 milliards). L'accroissement des ventes d'huiles brutes de pétrole et d'engrais minéraux et chimiques s'explique, respectivement, par l'augmentation simultanée des quantités vendues (+35,2%; +5,9%) et des prix implicites (+683,0%; +10,3%). Pour sa part, la hausse des ventes de légumes frais est due à l'expansion de la quantité exportée (+648,6%), bien que le prix implicite ait diminué de 31,4%. En ce qui concerne l'or, l'augmentation des ventes est liée à une hausse du prix implicite de 6,5%, malgré une légère baisse des quantités expédiées de 0,5%. Cependant, la hausse des exportations de biens a été freinée, essentiellement, par le recul des ventes d'acide phosphorique (-14,1 milliards), de titane (-11,1 milliards) et de préparations de soupes, potages, bouillons » (-8,9 milliards). Pour ce qui est de la baisse des ventes de titane et de préparations de soupes, potages, bouillons», elle est imputable à la diminution simultanée des quantités vendues et des prix implicites, respectivement, de (-37,6%; -4,2%) et (-30,7%; -2,1%). En outre, le repli des expéditions d'acide phosphorique est lié au ralentissement de la quantité vendue de 20,1%; le prix implicite ayant augmenté de 0,8%.
Les exportations de biens ont augmenté de 521 milliards en rythme annuel
En glissement annuel, les exportations de biens ont augmenté de 60,2% (+521,0 milliards) pour se stabiliser à 1386,1 milliards, en relation, principalement avec la hausse des ventes d'huiles brutes de pétrole (+472,5 milliards) et d'or brut (+69,0 milliards). L'augmentation des expéditions d'huiles brutes de pétrole, pour sa part, est attribuable au renforcement des quantités vendues, malgré un repli des prix implicites de 30,4%. Quant à la progression des ventes d'or brut, elle est liée à la fois de la croissance des quantités vendues et des prix implicites (+12,9% +40,8%). Toutefois, la hausse des exportations de biens a été ralentie, essentiellement, par la baisse des ventes de produits arachidiers (-58,1 milliards) et de ciment hydraulique (-13,8 milliards). Le recul des ventes de produits arachidiers et de ciment hydraulique est lié au repli des quantités exportées, respectivement, de 98,8% et 33,4%, en dépit de la progression de leurs prix implicites, qui ont augmenté, dans l'ordre, de 69,2% et 5,4%. Au niveau de l'Uemoa, les exportations de biens du Sénégal sont évaluées à 274,8 milliards contre 343,1 milliards le trimestre précédent, soit 19,8% de la valeur totale des exportations de biens. Au sein de l'Union, le Mali demeure le principal client du Sénégal, avec une part de 75,3%, soit au même niveau qu'au dernier trimestre de 2024. Les produits pétroliers restent les principaux biens expédiés vers ce pays, avec une part estimée à 59,5%, contre 57,8% au trimestre précédent.
Baisse des importations de biens de -150,2 milliards en rythme trimestriel
Au premier trimestre de 2025, les importations de biens du Sénégal se sont repliées de 9,9% (-150,2 milliards).en rythme trimestriel, s'établissant à 1846,6 milliards. Cette contraction est principalement liée à la baisse des achats de machines, appareils et moteurs (-48,7 milliards), de véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles » (-32,7 milliards) et de produits pétroliers finis (-23,0 milliards). La diminution des entrées de marchandises de machines, appareils et moteurs » et de produits pétroliers finis résulte d'une contraction simultanée de leurs quantités importées et de leurs prix implicites, respectivement, de (-6,4% -12,5%) et de (-3,5% -2,9%). Quant au recul des achats de « véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles », il est dû à la baisse des quantités commandées de 26,6%, malgré une hausse des prix implicites de 23,1%. Cependant, le repli des importations de biens a été atténué, principalement, par la hausse des commandes d'huiles brutes de pétrole (+18,5 milliards) et de riz (+5,3 milliards), liée à l'augmentation à la fois des quantités achetées et des prix implicites, respectivement, de (+12,4%; +1,3%) et de (+3,3%; +2,5%).
Hausse 166,7 milliards des importations de biens en rythme annuel
En glissement annuel, les importations de biens sont passées de 1679,9 milliards à 1846,6 milliards, soit une hausse de 166,7 milliards. Cette augmentation des achats de biens est imputable, essentiellement, à la hausse des commandes de véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles » (+179,3 milliards) et d'huiles brutes de pétrole (+48,9 milliards). Pour sa part, l'accroissement des importations de « véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles découle de l'augmentation simultanée des quantités importées et des prix implicites (+61,9%; +0,1%). En ce qui concerne le relèvement des commandes d'huiles brutes de pétrole, il est lié à la progression des quantités achetées de 49,9%, malgré le repli des prix implicites de 2,0%. Par ailleurs, les importations de produits pétroliers finis et de machines, appareils et moteurs ont diminué, respectivement, de 32,7 milliards et 18,9 milliards. S'agissant de la baisse des importations de produits pétroliers finis, elle est due au fléchissement du prix implicite de 13,5%, malgré l'augmentation des quantités commandées de 5,5%. Quant à la diminution des achats de « machines, appareils et moteurs », elle est consécutive au recul simultané des quantités achetées de 0,7% et des prix implicites de 7,3%. Au niveau de l'Uemoa, les importations de biens du Sénégal se sont établies à 15,7 milliards, en baisse de 0,6% (-0.9 milliards) au premier trimestre de 2025, en variation trimestrielle. Elles représentent 0,9% de la valeur totale des importations de biens du Sénégal contre 0,8% le trimestre précédent. Au niveau de l'Union, durant la période sous-revue, avec une part de 78,9% contre 88,0% au quatrième trimestre de 2024, la Côte d'Ivoire demeure le premier fournisseur du Sénégal. Les principaux produits exportés de ce pays partenaire sont les fruits et légumes comestibles (19,8%), les matières plastiques et artificielles (6,5%) et les autres produits sucres (6,2%).
M. CISS