Tragique ce qui s’est passé dans la nuit de mardi à mercredi. Un compatriote âgé de 48 ans et vivant à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Canada, a poignardé sa conjointe et son fils de 17 ans, avant d’être abattu par les policiers. Abdou Thiam est pourtant un élément de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
La tranquillité du quartier résidentiel de Biat a été troublée dans la nuit du mardi au mercredi par un drame qui a eu lieu chez les Thiam. En effet, un peu après 2h du matin, le soir des faits, Abdou Thiam a appelé le 911 pour avouer qu’il venait de «commettre l’irréparable».D’après la presse canadienne, les policiers dépêchés sur les lieux ont trouvé Abdou Thiam devant la maison, arme blanche ensanglantée à la main. Les policiers ont d’abord tenté de le maîtriser à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique (Taser gun), mais en vain.«Honnêtement, on était persuadé qu’il voulait mourir. Il a adopté un comportement tellement menaçant et agressif qu’il n’a pas donné le choix aux policiers», a confié une source policière bien au fait de l’enquête au site La presse.
Les agents ont finalement ouvert le feu en direction de Thiam, qui a été atteint mortellement. Son décès a été officiellement constaté un peu plus tard dans un centre hospitalier.Il aurait reçu au moins une balle à la tête.Les agents sont ensuite entrés à l’intérieur de la maison et ont trouvé mère et filsallongés, ensanglantés. Ils ont été transportés dans un centre hospitalier.Une fillette de 8 ans se trouvait également à l’intérieur de la maison au moment du drame. Elle n’a pas été blessée.
Abdou Thiam souffrait de troubles mentaux
L’homme de 48 ans qui a poignardé sa conjointe et son garçon est pourtant un élément de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Selon les premiers éléments de l’enquête, son fils de 17 ans a agi en héros en protégeant sa sœur et sa mère lors d’une furieuse attaque au couteau de son père. Il aurait lui aussi été poignardé par son père durant la lutte. Même grièvement blessé, l’adolescent aurait tout de même trouvé la force d’aller protéger sa petite-sœur de 8 ans, qui se trouvait également dans la résidence.
Selon des proches de l’ado, Abdou Thiam avait des problèmes de santé mentale. D’ailleurs, Il était en arrêt de travail depuis deux semaines. Au petit matin, mercredi, Abdou Thiam aurait d’abord attaqué sa conjointe à coups de couteau, dans la résidence familiale située au cœur d’un quartier cossu de Saint-Jean-sur-Richelieu.
La vie de l’adolescent hors de danger
En fin d’après-midi, la Sûreté du Québec (SQ) a indiqué que la vie de l’adolescent n’était désormais plus en danger.Sa mère, de son côté, se trouvait toujours dans un état jugé critique, mais stable. Ses blessures seraient plus graves que celles de son fils.Selon des proches de l’ado et des informations obtenues par Le Journal, «on savait que son père avait une passe très difficile avec sa mère et que ça n’allait pas vraiment bien à la maison», a rapporté à TVA Nouvelles Mia Campeau, une amie de l’ado. «Je pense que c’était vraiment une passe difficile pour lui», a-t-elle ajouté.
La violence de l’événement a par ailleurs laissé dans le chaos les voisins de la petite famille depuis des années.«Ça fait 10 ans que c’est notre voisin, on n’a jamais entendu un problème», a relaté avec stupéfaction Donald Malenfant.
Selon les voisins interrogés, la famille était relativement discrète au quotidien. «On voyait Abdou Thiam faire sa marche tous les jours. Il a toujours été très tranquille», a confié Mylène Bastonnais.Après un tel drame, «tu te rends compte que tu ne sais pas ce qui se passe une fois que la porte est fermée», a-t-elle ajouté.
La rue toujours barricadée, deux enquêtes distinctes auront lieu
Un poste de commandement est installé devant la scène de crime, à Saint-Jean-sur-Richelieu.Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes à la suite de cette tragique affaire : l’une sur la double tentative de meurtre, qui relèvera de la SQ, l’autre sur l’intervention des policiers, qui sera menée par le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), comme le veut le protocole. Six enquêteurs du BEI ont été chargés d’enquêter sur les circonstances de l’évènement. En plus de son enquête parallèle, la SQ agira également comme service de police de soutien.
M. Thiam était policier spécialisé en délits commerciaux, dans l’Unité de lutte contre les crimes économiques et financiers de la GRC, dont les bureaux sont principalement à Montréal. Une enquête est aussi en cours à la GRC afin de comprendre les circonstances exactes de la situation.
Dans l’intervalle, toute personne qui aurait été témoin de cet évènement ou qui aurait des informations pertinentes à transmettre aux autorités est invitée à contacter le BEI en se rendant sur son site web.
Khadidjatou DIAKHATE
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
