Pour des faits de corruption d’électeurs dans le contexte de précampagne et d’enrichissement illicite, la coalition La République des Valeurs/Réewum Ngor menace de traîner devant l'Ofnac, la Centif et la Crei le ministre Yankhoba Diatara. Lors d’une déclaration publique, il avait révélé qu'il disposait d'un montant de 100 millions F Cfa et qu'il voulait même mobiliser plus avec des partenaires. Ce, dans le but de financer 200 groupements de femmes à Thiès. Alors que celui-ci est candidat pour les élections du 23 janvier 2021, il est appelé à s'expliquer sur l'origine de ces fonds.
Le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications et vice-président du Conseil départemental de Thiès, Yankhoba Diatara, risque gros. Alors qu'il est candidat aux élections municipales prévues le 23 janvier 2022, la coalition La République des Valeurs/Réewum Ngor a compte le traîner devant certaines institutions du pays pour «corruption d’électeurs dans le contexte de précampagne et enrichissement illicite». Thierno Alassane Sall et Cie comptent saisir l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) de plaintes. Pour quel motif ? Parce que tout simplement, Yankhoba Diatara avait, lors d'une déclaration publique que Thierno Alassane Sall et Cie qualifient de «grave», révélé qu'il disposait d'un montant de 100 millions F Cfa. Et qu'il cherchait à mobiliser plus avec des partenaires, pour la campagne électorale. En plus, disait-il, la destination de ce pactole est le «financement» de deux cents (200) groupements de femmes dans une première phase. Son objectif à terme était, selon lui toujours, de toucher l’ensemble des groupements de Thiès à raison de 500.000 F Cfa par groupement de femmes.
Une déclaration considérée par la coalition La République des Valeurs/Réewum Ngor comme un acte «de corruption d’électeurs dans le contexte de précampagne». Or, poursuivent Thierno Alassane Sall et Cie, Yankhoba Diatara ne peut attester aucun emploi stable et solidement rémunéré ayant duré plus de deux (2) ans au cours de la décennie écoulée, voire au-delà, qui justifierait qu’il disposât d’une telle somme à distribuer généreusement. Puisqu'il n’exerce, selon eux, de notoriété publique, que des activités politiques.
La coalition somme le ministre Yankhoba Diatara de s’expliquer sur la provenance d’une telle somme qu’il lui est impossible de réunir à travers ses revenus légaux. D'après la coalition, cet alibi de partenaires ou d’amis, pour qui se veut intelligent, est une preuve que Yankhoba Diatara ignore les responsabilités et conséquences qui découlent de sa qualité de ministre de la République ainsi que des obligations strictes qui pèsent sur lui, qui l'obligent au demeurant à une déclaration de patrimoine dès sa prise de fonction. «Tout patrimoine ou toutes ressources financières acquises depuis sa prise de fonction ne saurait provenir que de ses revenus légaux et déclarés auprès de l’Ofnac», indiquent-ils.
Aussi, la République des Valeurs/Réewum Ngor déplore les pratiques immorales qui désacralisent la République, désorganisent la démocratie, pervertissent la citoyenneté en citant ainsi l'affaire Djibril Ngom.
Fatou D. DIONE