L’affaire des câbles du Train express régional (Ter) déterrés, sectionnés puis emportés a provoqué, avant-hier, un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle a suscité aussi une onde de choc et d'autres réactions d’indignation et de dénonciation au sein de la population. Cependant, force est de constater que plusieurs éléments militent pour la thèse d’un sabotage aux allures d’un règlement de comptes de gens, qui ont eu à travailler sur les installations de la plateforme du Ter. D’où la pertinence d’engager la traque à la petite bête dans les rangs des anciens comme actuels personnels de l’entreprise.
Le pays a frôlé, avant-hier, une rocambolesque catastrophe ferroviaire à cause des câbles du Train express régional, qui ont été déterrés, sectionnés puis emportés par des individus non encore identifiés. Une effroyable affaire qui a poussé le Directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, accompagné de quelques-uns de ses proches collaborateurs et de la presse, à effectuer une descente sur les lieux en question, histoire de s’imprégner de la situation et surtout constater de-visu la gravité des faits.
Cette situation a créé une chaude alerte et occasionné d’énormes désagréments dans le trafic ferroviaire. Notamment la diminution de la vitesse normale du train, qui passe de 160 km/h à 30 km/h sur une distance de 5 mètres. Sans oublier l’interruption ou la perturbation de la communication entre le conducteur de la locomotive et la centrale de réception ou la tour de contrôle. Mais, en faisant une analyse froide de quelques éléments matériels de l’affaire, l’on est tenté de croire plutôt à un sabotage aux relents d’un règlement de comptes d’individus contre l’administration du Ter ; des individus qui auraient travaillé le long du tracé au cours des installations de la plateforme et qui auraient été lésés durant les travaux en termes de traitement salarial ou d’arriérés de paiement. Une manière peut-être pour eux de solder des comptes.
Ainsi, plusieurs éléments matériels pourraient en effet militer en faveur de la thèse en question. Il y a d'abord eu la configuration des lieux (forêt de Mbao avec le calme plat qui y règne) et l’heure (vers 2h du matin) choisis pour frapper. Comment est-ce que des individus peuvent-ils localiser sans trop de difficultés l’emplacement exact des câbles de signalisation enfouis dans le sol, s’ils n’ont jamais eu à travailler sur l’emprise du Train express régional ? Pourquoi n’ont-ils pas touché aux câbles haute tension ? Comment est-ce des gens peuvent-ils oser enjamber nuitamment les mûrs de clôture puis se retrouver sur l’emprise du Ter, s’ils ne savaient pas à l’avance qu’à pareille heure, le risque de subir une mortelle décharge électrique par les rails était nul.
Cela est d’autant plus vrai que dans l’imaginaire populaire, il serait suicidaire de franchir les mûrs de clôture ou même d’atterrir sur les rails du Ter. Une situation de psychose et de peur bleue au sein de la population, qui a été favorisée par une communication à grand renfort médiatique sur les risques réels d’électrocution mortelle par les voies ferrées.
Autant de facteurs qui nous confortent dans notre position de privilégier une enquête interne au Ter, aux fins de mettre hors d’état de nuire les auteurs et faire jaillir toute la lumière sur l’affaire.
Vieux Père NDIAYE