La cité religieuse de Touba s’est dotée, depuis hier, d’un nouveau code de conduite. Le document paraphé par le Khalife général des Mourides, le 24 juin dernier, a été rendu public en présence du président Macky Sall, en visite dans la ville sainte. Une kyrielle de mesures auxquelles doivent se conformer la population, ainsi que tous ceux qui séjournent à Touba, au risque de subir les sanctions très sévères du comité de supervision qui sera incessamment mis sur pied.
Une séance de tam-tam communément appelée « Sabar» organisée par des femmes Mbacké-Mbacké à Touba, dans la nuit du 21 au 22 juin dernier ! Cette image ne court pas les rues puisque la cité religieuse est régie par un code de conduite paraphé par le troisième Khalife de Serigne Touba, en 1980, auquel doivent se conformer obligatoirement tous les habitants de Touba et tous ceux qui séjournent dans la ville sainte. Ainsi, cette transgression de la loi établie a mis le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, dans tous ses états. Mieux, il a décidé de remettre de l’ordre dans la Ville sainte, en paraphant un nouveau code de conduite, deux jours après cet écart de comportement noté dans la cité religieuse. Cependant, c’est hier seulement, lors de la visite du Président Macky Sall à Touba, que ledit document a été rendu public.
Et Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du Khalife des Mourides, a parcouru le document qui liste les interdits dans la cité religieuse. «La consommation et la vente de tabac et de tous ses produits dérivés (boissons alcoolisées et toutes sortes de drogues, de stupéfiants naturels ou manufacturés). Une interdiction qui concerne aussi bien l’usage public que l’usage privé et ne fait aucune différence entre les drogues», relève le porte-parole, avant de poursuivre : «les jeux de hasard, la musique, la chanson et tout autre spectacle de divertissement en Islam utilisant des instruments musicaux ; y inclus la lutte, le football, les concerts etc.», ajoute Serigne Bass Abdou Khadre, qui révèle, notamment à l’endroit des femmes, que «l’utilisation et la vente des produits de dépigmentation, des cheveux artificiels ainsi que le port de vêtements indécents, sont interdites», dit-il. «La magie, la sorcellerie, le charlatanisme sont religieusement interdits dans la ville sainte de Touba». Sont également interdits, «toute intervention, allocution ou actes au nom de la communauté mouride non autorisés ainsi que l’hébergement de personnes de mauvaises mœurs».
En outre, précise le porte-parole du Khalife des Mourides, «l’ouverture d’établissements scolaires (Dahiras ou écoles), d’institutions d’une quelconque vocation religieuse ou appliquée ou d’une mosquée sans l’autorisation de la commission compétente. En conséquence, tous les établissements doivent se conformer aux programmes et curricula éducationnels islamiques régis et contrôlés par le complexe Khadimou Rassoul». A la suite de cette fatwa, le Khalife des Mourides est décidé à aller en croisade contre les transgresseurs. Par le biais de son porte-parole, le Khalife des Mourides de mettre en garde : «tout manquement aux mesures édictées aura pour conséquence directe des sanctions très sévères à l’encontre des personnes responsables, infligées par le comité de supervision chargée de la mise en application, de concert avec les autorités publiques», martèle Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké. Auparavant, Serigne Mountakha Mbacké a invité les talibés à se conformer aux enseignements du fondateur du Mouridisme, conformément aux préceptes de l’Islam.
Moussa CISS