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BOCAR DIONGUE CADRE DE L’APR AUX PARCELLES ASSAINIES DE DAKAR: «Si on ne rectifie pas le tir au plus vite, ça sera une grosse déception au niveau des législatives à venir»



BOCAR DIONGUE CADRE DE L’APR AUX PARCELLES ASSAINIES DE DAKAR: «Si on ne rectifie pas le tir au plus vite, ça sera une grosse déception au niveau des législatives à venir»
 
 
 
 
Bocar Diongue n’a toujours pas fini de cracher ses vérités. Au détour d’un entretien avec «Les Echos», il pense que Benno a plus perdu les élections par le fait de certains hommes que par la recette de l’opposition. Selon lui, si la même chose est reconduite lors des investitures pour les législatives, une grosse déception va encore s’emparer des responsables qu’ils sont.
 
Les Echos : Vous étiez de ceux qui ont théorisé : «Tout Sauf Moussa Sy». Aujourd’hui, avec le recul, n’avez-vous pas de remords ? Puisque votre souhait aurait été d’y voir un élément de Benno Bokk Yakaar ?
 
Bocar Diongue : Oui c'est vrai que nous avions dit que c’était tout sauf Moussa Sy aux Parcelles Assainies de Dakar. Cinq mois avant les élections, nous l’avons dit pour alerter la direction du parti. Aujourd’hui, ce qui est arrivé ne nous surprend guère, parce qu’on avait avisé. Donc nous n’avons aucun regret quant à ce qui est arrivé. C’est au parti d'assumer les conséquences de ce choix.
 
Selon certaines informations, Amadou Bâ a donné sa bénédiction pour que Moussa Sy soit votre candidat…
 
Si cette information est vraie, j’insiste, si c’est vrai, cela signifie qu’il nous a trahis. Si par extraordinaire il a cautionné ou bien participé au choix de Moussa Sy, il nous a trahis.
 
Certains vous accusent aussi d’avoir travaillé à la perte de Benno au niveau des Parcelles Assainies
 
En ce qui me concerne personnellement, j’ai dit dès le départ que je ne soutiendrai pas la candidature de Moussa Sy et que je ne voterai pas pour lui. J’ai aussi dit à tous nos partisans de quelque bord qu’ils se trouvent, que nous ne reconnaissons pas la liste conduite par Moussa Sy. Nous n’avons pas sanctionné Benno, mais c’est Moussa que nous avons sanctionné. Lorsqu'on lui a proposé 25 conseillers, il en a choisi 9 en foulant aux pieds la liste signée cautionnée par Amadou Ba et Mbaye Ndiaye. Savez vous que l’Apr ne se retrouve même pas avec 2 conseillers au niveau du Conseil municipal ? Ça c'est la faute du mauvais choix de Moussa Sy.
 
Depuis sa défaite, il n’a pipé mot, comment expliquez-vous cela ?
 
Je ne sais pas, mais il doit s'expliquer. Il doit faire une évaluation de ce qui s'est passé, parce qu’il avait promis au président de la République qu’il allait gagner à 80% les Parcelles Assainies. Il avait promis au président de la République que seul il était capable de gagner, sans les responsables désignés de l'Apr ; donc il est tenu de s’expliquer.
 
Pour ces investitures, Mahmoud Saleh est pointé du doigt…
 
 
C’est de la mauvaise foi. Il n’est ni de près, ni de loin mêlé à l'investiture de certains candidats. Lui au moins a pu gagner son département. Par exemple nous ici aux Parcelles, certains ont dit que Moussa Sy était un choix de Mahmoud Saleh. C’est faux. Il est bon quand même de rétablir la vérité des faits. Mahmoud Saleh conseille et conseille bien le président de la République. L’accuser, ce n’est pas honnête. Ceux qui ont perdu n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. C’est ça la vérité.
 
Que pensez-vous des législatives à venir ? Pourriez-vous inverser la tendance ?
 
Si on ne fait pas attention, on ne revoit pas ce qui se passe, le président de la République aura une grosse déception lors des législatives. Il ne s’agit d’aucune alchimie. Si on ne rectifie pas le tir au plus vite, ça sera une grosse déception lors des législatives. Je ne souhaite pas avoir raison, mais si on ne le fait pas, ça va se passer comme cela.
 
 
Vu les résultats au niveau national, certains parlent de redistribution des cartes. Etes-vous de cet avis ?
 
Absolument. Une redistribution des cartes s’impose au président de la République, au président de l’Apr. Il est temps qu’il puisse quand même permettre à certains responsables et leaders qui sont dans leur localité, comme moi et tant d'autres, qui se battent pour lui et qui n'ont pas les moyens de pouvoir véritablement le soutenir. Les Parcelles Assainies constituent un cas patent. Nous avons une seule directrice. Il a certes nommé Moussa Sy Pca, mais ça n’a aucun rendement pour le parti.
 
Vous suggérez quoi exactement ?
 
Que le Président écoute la base. Il doit pouvoir écouter la base, écouter les responsables ; parce que s’il nous avait reçus en son temps, on aurait pu s’expliquer et trouver des pistes de solution. Malheureusement, c'est toujours des gens qui lui rabâchent que ces gens-là ne représentent rien, ne sont rien, alors que c'est nous qui représentons quelque chose. Le fait qu’il y ait un écart de 8000 voix aux Parcelles Assainies explique largement que l’Apr est majoritaire et que les responsables qu’il pense que c’est eux qui pouvaient apporter la victoire ne pouvaient pas l’emporter.
 
 
Vous avez toujours défendu Amadou Bâ, et même contre certains de vos camarades de parti. Quels sont vos rapports avec lui ? Est-ce que depuis ces élections vous l’avez vu ou entendu ?
 
Oui, c’est vrai que par principe et par conviction, j'ai défendu Amadou Bâ. J’ai toujours pensé et je pense encore qu’il est le meilleur profil pour permettre au président de la République de gagner Dakar et de gagner les Parcelles. J’avais dit il y a 4 à 5 mois que si on ne met pas Amadou Ba, les Parcelles risquaient de tomber dans l’escarcelle de l’opposition. Malheureusement ça s’est confirmé. Nous gardons des relations de grand-frère à petit-frère. Il arrive que nous échangions. Je demeure convaincu que c’est un responsable politique d’envergure, loyal au président de la République.
 
On attend un nouveau gouvernement, aimeriez-vous Amadou Bâ comme Premier ministre ?
 
Je souhaite au président de la République d’avoir un Premier ministre qui soit exclusivement à son service, lui le président de la République. Je pense que le président de la République a de la baraka. C’est l’occasion aussi de le féliciter de lui dire qu’après avoir été nommé où introduit président de l’Union africaine, il se lève 48h après pour brandir la Coupe d’Afrique. C’est fort. C’est quelqu’un qui incarne… Un président providentiel. Donc il doit avoir quelqu'un qui lui est fidèle, quelqu'un qui lui est loyal ; qui sera exclusivement à son service. Je souhaite qu’un cadre de l’Apr soit le Premier ministre, mais aussi c’est l’occasion aussi de dire au gouvernement actuel qu’aux Parcelles, nous n’avons pas de ministre, alors que c’est un grenier électoral de presque 100.000 électeurs. Il est temps que le président de la République fasse focus sur les Parcelles Assainies, parce qu’on a des cadres compétents qui doivent siéger au Conseil des ministres ; nous le méritons.
 
Ousmane Sonko maire de Ziguinchor, Dr Babacar Diop à la ville de Thiès…
 
Je pense que c’est des amateurs qui ont été élus par la grâce de Dieu. Ça leur est tombé dessus. Ce sont tous des amateurs… Par la faute de Benno, ils sont tous devenus des maires. Pour Thiès, Idrissa Seck nous a surpris, nous a déçus, Parce que je pense que vu tout son poids politique, Thiès n’aurait pas dû leur filer entre les doigts. Je pense qu’il est temps que le président de la République mette à la tête de ces grandes institutions telles que le Haut Conseil des collectivités territoriales et aussi le Conseil économique et social un des nôtres. Il est temps que l’Alliance pour la République puisse prendre les rênes de ces institutions. Il faut aussi que le Benno soit recomposé. Il est malheureux que la présidente Aminata Mbengue Ndiaye aille soutenir Mamour Diallo et que ce dernier perde les élections. C’est un manque de confiance qui est là. Elle aurait pu s’abstenir de faire un autre choix politique.
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
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