L’affaire de la vidéo à caractère pornographique de Touba qui avait défrayé la chronique et qui devait être jugée hier jeudi, a été finalement renvoyée à lundi prochain, à la demande de Me Ciré Clédor l’un des avocats des prévenus. Dans cette affaire de vidéo obscène, il s’agit de Sokhna Mai Mbaye qui a envoyé les photos intimes de Tayrou Mbacké, l’ex-copine de son époux Khadim Khouma, à son amie Aissatou Guèye dit Dié. Cette dernière a été arrêtée et inculpée ainsi que le père de Sokhna Mai Mbaye, Moussa Mbaye, pour répondre des mêmes infractions. Lors de son audition préliminaire, la victime a reconnu avoir volontairement montré ses parties intimes à son ex-copain lors d’une communication vidéo par WhatsApp.
L’affaire du sextape qui a secoué Touba et la toile il y a quelques jours est revenue devant la barre hier, après un renvoi le mardi dernier 17 décembre pour la comparution de la partie civile Tayrou Mbacké. Toutefois, le dossier a été confronté à un second renvoi à la demande de Me Ciré Clédor Ly, un des avocats des prévenus et en l’absence de la victime Tayrou Mbacké. Même si Me Abdoulaye Tall s’était au début opposé à cette demande, le juge a confirmé la date du renvoi au lundi prochain, 23 décembre. Au vu de la personne qu’implique cette affaire et la ville dans laquelle les faits se sont passés, la salle d’audience a été assiégée par les proches et amis des différents protagonistes. En effet, pour ces faits de collecte illicite de données à caractère personnel, de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, la victime Tayrou Mbacké avait, lors d’une discussion sur WhatsApp, montré ses parties intimes à son copain, l’homme marié Khadim Khouma. Hélas, l’épouse de ce dernier, Sokhna Mai Mbaye, a capturé les images obscènes depuis le compte Facebook de son époux. Et elle les a envoyées à son amie Aïssatou Guèye dit Dié. Cette dernière les a envoyées à son tour à Moussa Mbaye, père de Sokhna Mai Mbaye. Et de fil en aiguille, les clichés intimes ont atterri sur les sites internet comme «Sans Limites», «Limametti», «Sénégal 7» etc.
Les faits
C’est dans ces circonstances que la victime Tayrou Mbacké a saisi la police d’une plainte. Dans sa déposition, elle a déclaré avoir entretenu pendant 2 ans une relation amoureuse avec Khadim Khouma. Sur ces photos intimes, elle explique : «en 2013, alors que nous étions en couple, j’ai eu à entretenir une conversation vidéo via WhatsApp avec Khadim Khouma pendant son séjour à l’étranger. Et lors de l’appel vidéo, je lui ai volontairement montré mes parties intimes. Seulement, en novembre 2019, j’ai reçu l’appel de Sokhna Mai Mbaye, son épouse. Lors de notre entrevue, elle m’a confié qu’il détenait mes photographies intimes et que c’est un individu qui les lui a transmises via son compte Google Photo», dit la plaignante qui poursuit : «cinq jours après, ma sœur Sokhna Faty Mbacké m’a appelée disant qu’elle a reçu mes photographies intimes et me les a envoyées par WhatsApp. Depuis, je reçois tout le temps des appels de tout le monde à propos de cette affaire. Mai Mbaye m’a rappelée et a tenté de se victimiser en soutenant qu’elle ne savait pas que son époux avait entretenu une relation amoureuse avec moi. Elle m’a même conseillé de dire que c’est un médecin qui lui avait demandé de se prendre en photo et lui envoyer ladite photo pour les besoins d’une intervention chirurgicale. C’est après que j’ai vu les sites comme Sénégal 7, Sans Limites, Limametti etc. publier un article avec un montage de mes photos intimes. Elle a nié être l’auteur de la publication des photos sur les réseaux sociaux», déclare la victime. Elle poursuit : «je n’avais jamais pensé que mon copain Khadim Khouma avait capturé mes photos intimes lors de nos conversations via WhatsApp. Et il ne m’a pas non plus notifié qu’il le faisait. J’ai cru qu’il était à l’origine de cette diffusion de mes photos intimes, parce qu’il est la seule personne avec qui j’ai entretenu des relations de ce type. Et il me sollicitait souvent de lui envoyer des photos intimes de moi. J’ai eu des soupçons par rapport à son épouse Sokhna Mai Mbaye parce que 5 jours avant les faits, elle m’avait saisi pour m’en alerter», a révélé Tayrou Mbacké.
Aveux
Principale accusée dans cette affaire, Sokhna Mai Mbaye a nié au début de son enquête de police être l’auteure de la diffusion de ces images. Sachant qu’elle racontait une histoire à dormir debout, elle se décide à dire la vérité. «Pour dire la vérité, j’ai recueilli les photos intimes de Tayrou Mbacké sur le compte messagerie Facebook de mon mari, Khadim Khouma. Ce jour-là, il avait pris mon portable pour se connecter à son compte Facebook. A l’issue, le compte n’était pas fermé. Et c’est en manipulant que j’ai découvert les photos intimes de Tayrou Mbacké. Naturellement comme toute femme, j’ai capturé les images que j’ai stockées sur mon portable avant de les partager avec mon amie Aïssatou Guèye dit Dié via WhatsApp. Intriguée par cette photo venant d’une fille de son guide religieux, Aissatou m’a demandé la provenance. Ce que j’ai refusé de lui révéler. J’ai partagé aussi lesdites photos avec mon mari Khadim Khouma. C’est mon amie Aissatou qui a transféré les photos à mon père, Moussa Mbaye. Je ne sais pas entre mon père et elle, qui des deux a diffusé les photos intimes de Tayrou sur internet», a-t-elle laissé entendre.
Coiffeuse de son état et amie de Sokhna Mai Mbaye, Aissatou Guèye dit Dié est passée à table. «La plaignante Tayrou Mbacké est la fille de mon guide religieux avec qui j’ai d’excellents rapports. Ce que Sokhna Mai Mbaye a dit est vrai. C’est elle qui m’a envoyé via WhatsApp 4 photos obscènes de Tayrou Mbacké. Et après les avoir reçues, j’ai immédiatement contacté Sokhna Mai Mbaye», dit Aïssatou Mbaye, qui souligne avoir transféré les clichés obscènes au père de son amie, Moussa Mbaye. «C’est sur sa demande que je lui ai envoyé 4 photos obscènes que j’ai reçues de Sokhna Mai Mbaye. Ce, avant que je ne les supprime de ma tablette», a-t-elle indiqué.
Moussa Mbaye, père de 24 enfants, lâche
Interrogé à son tour, Moussa Mbaye, père de 24 enfants, dira : «je n’ai jamais demandé à l’amie de ma fille, Aissatou Guèye de m’envoyer les photos obscènes de la plaignante. Au contraire, c’est elle qui m’a contacté pour me dire qu’elle voulait me voir de toute urgence. Et je me suis déplacé jusqu’à son domicile. Une fois là-bas, elle m’a informé avant de m’envoyer 5 photos obscènes». Le commerçant poursuit : «j’ai stocké les photos dans mon portable puis le lendemain, je suis allé chez la dame Ndèye Bousso pour lui montrer ces photos que j’avais reçues. C’est elle qui m’a dit qu’il s’agissait de la dame Tayrou Mbacké, fille du guide religieux Serigne Sidy Mbacké, de Serigne Abdou Lakhat Mbacké. Sur place, je lui ai envoyé les photos par WhatsApp. J’ai eu aussi à envoyer les photos à un ami du nom de Khadim Lo. Après, je les ai supprimées de mon portable. Je ne les ai pas publiées sur les réseaux sociaux. Moussa Mbaye reconnaît avoir envoyéé à Ndèye Bousso et Faty Mbacké, respectivement fille du grand-frère du Khalife général des Mourides et épouse de Serigne Modou Kara Mbacké les images, parce qu’elles sont des régulatrices dans la communauté mouride», précise-t-il.
Alassane DRAME
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